En introduction, le conférencier Lassina Coulibaly, l’un des deux frères jumeaux du groupe « Les frères Coulibaly » a fait la genèse de leur histoire musicale inspirée des valeurs traditionnelles basées sur la tradition et l’oralité, communes à tout caste de griots comme on le rencontre partout un peu en Afrique.

Placée sous le thème "Hommage à Ousséni Coulibaly", l’autre frère Lassina a expliqué la philosophie de la vie du disparu, son attachement à la terre et à la culture africaine. « Sous le signe de la musique traditionnelle et de la solidarité, nous rendrons hommage à Ousséni », a déclaré Lassina Coulibaly. Il a indiqué que pour se donner les moyens de leur mission, à savoir porter haut le flambeau de la musique et de la tradition africaines, il a été créé une entreprise dénommée "Lassina international management".

Pour réaliser les objectifs de cette entreprise, Lassina dit avoir tôt pris conscience des difficultés pouvant naître en chemin et vite, il s’est confié à Michel Mongha, un manager culturel ayant capitalisé une bonne somme d’expériences dans le show business en Suisse romande. "Mon objectif est de retourner à la source après avoir partagé notre expérience musicale et culturelle avec le reste du monde, notamment en Europe", a affirmé Lassina.

Au regard de la taille d’un tel projet sur le Burkina à partir de l’Europe, Michel Mongha a souhaité voir l’appui d’autres opérateurs culturels. « Nous avons demandé l’appui sur place de Jovial Productions au Burkina Faso, car le dynamisme de Mimi Diallo a emporté notre adhésion avec son événement phare, Fest’arts. Le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme sollicité à son tour, n’a pas hésité à apporter son soutien au projet. Dès lors, tout est parti rapidement » a signifié à l’auditoire, Lassina Coulibaly.

L’événement culturel en hommage à Ousséni Coulibaly se veut un signal fort de la musique traditionnelle africaine et de la solidarité. Il rappelle obstinément ce que Ousséni a eu toujours l’habitude de défendre : « un Africain qui est fier d’être Africain doit savoir où se trouve ses racines ».

En d’autres termes, le troubadour veut dire que « le vieux chemin n’égare point le voyageur ». La sève tirée des profondeurs de leurs racines est la substance de cette musique et de ces valeurs propres aux Africains que les Frères Coulibaly n’ont eu cesse de partager et disséminer à travers l’Europe et l’Afrique, ces dix dernières années comme porte- flambeau de la culture du Sud.

Lassina Coulibaly entouré de Mimi Diallo (Jovial Productions), Michel Mongha d’Afrique Action et d’autres partenaires européens, a saisi l’occasion pour parler de deux projets mûris par Ousséni, le regretté et lui-même et qui figurent à l’agenda comme projets prioritaires. Il s’agit, d’une part, de la création de la Fondation Ousseini Coulibaly. La Fondation sera implantée à Bobo-Dioulasso ainsi qu’une école de musique traditionnelle sous la direction de l’aîné, le grand frère Souleymane pour que ne meurt pas cet héritage culturel africain. D’autre part, il s’agit de faciliter l’accès aux traitements pour les malades du Sida aux Bobolais en vue d’une prise en charge de proximité. Soulignant que le Sida est un fléau réel aujourd’hui en Afrique, Lassina trouve que soutenir ce projet, c’est
permettre aux personnes touchées par le virus de prolonger un peu plus leur vie.

Pour cet hommage qui sera rendu à Ousséini, il est prévu deux mégaconcerts le 5 et le 6 novembre prochains respectivement à Bobo-Dioulasso au Théâtre de l’Amitié puis à la Maison du Peuple de Ouagadougou. Au nombre des artistes invités, des artistes de renom de la sous-région tels Baaba Maal, Youssou N’Dour (Sénégal), Oumou Sangaré (Mali), Sékouba Bambino (Guinée) aux côtés des nationaux dont Amity Méria, Amadou Balaké, Marna Konaté Farafina, Tidiani Coulibaly, Georges Ouédraogo et Bil Aka Kora.

Si une bonne partie des recettes est destinée aux œuvres sociales conformément au vœu du disparu et des organisateurs, cette rencontre est une invite à poursuivre l’oeuvre de Ousséni afin qu’à jamais, la flamme ne s’éteigne. Cette soirée est également dédiée aux artistes burkinabè tombés sur le champ de bataille tels Adama Yé de Farafina dit Paco, Nick Dombi, eux qui ont tôt conquis la scène européenne.

Adama Ben TRAORE
Sidwaya