En temps de crise, le besoin d’information est particulièrement important. L’expérience montre que des médias pluralistes et indépendants sont non seulement, les garants de sociétés pacifiques et démocratiques mais aussi un facteur essentiel de développement économique durable. En revanche, utilisés abusivement pour amplifier des rumeurs, répandre de la propagande et inciter à la haine, ils ont un pouvoir extraordinaire pour exacerber les tensions et contribuer à faire dégénérer les crises.
La crise de 2011 a montré la fragilité de la stabilité du Burkina.

En dehors de ces évènements, le Burkina connait, de façon récurrente, des conflits fonciers, des affrontements entre éleveurs et agriculteurs, des affrontements interethniques, des crises de succession dans la chefferie traditionnelle. La couverture de ces évènements est particulièrement délicate et requiert plus de professionnalisme de la part des journalistes.

L’analyse des contenus de la presse burkinabè a montré « des atteintes au droit à l’image, à l’honneur et à la dignité de la personne, la faiblesse dans la médiatisation de certains acteurs directs de la crise, de certains évènements et le black-out sur d’autres pans de la crise par certains médias ». Fort de ce constat, l’Association des journalistes du Burkina et le centre d’information des Nations-Unies pour le sahel et le Tchad, ont donc décidé de s’associer pour élaborer un guide.

A travers ce document, les deux structures entendent apporter leurs contributions à un « traitement plus professionnel des conflits que connaissent les sociétés Ouest-africaines en général et celles du Burkina en particulier ».

Le Burkina se prépare pour des élections dans quelques mois, période potentielle de crises socio-politiques. Ce guide vient fort à propos. Il se veut « un outil au service des journalistes, des responsables des médias, des organisations professionnelles de médias et subsidiairement des politiques pour gérer intelligemment l’information en période de crise ». Il comprend trois parties et présente les bonnes pratiques que doit avoir le journaliste ainsi que sa rédaction en périodes d’avant-crises, de crise et de post-crise. Si tout se passe comme prévu, le document paraître en septembre prochain.

L’ouverture de l’atelier a été présidée par le secrétaire général du ministère de la communication, Adama Barro. Les débats étaient présidés par Dr Cyriaque Paré et la présentation du document faite par Guézouma Sanogo de l’Association des journalistes du Burkina.

Moussa Diallo

Faso-tic.net