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La modernisation de la filière bétail-viande en débats

Publié le mercredi 26 novembre 2003 à 11h16min

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Le ministre des Ressources animales, M. Alphonse Bonou était face aux députés le 21 novembre dernier. Il devait répondre à la question orale du député Hyacinthe Sandwidi, du groupe parlementaire PDP/PS, à savoir : "Quels avantages avons-nous à exporter nos animaux de boucherie sur pied" ?

Au Burkina Faso, l’élevage constitue le 2e produit d’exportation après le coton et contribue à la formation du PIB à plus de 12%. D’où l’intérêt de la question du député Sandwidi qui précise : N’est-il pas plus avantageux pour les producteurs, les commerçants et pour l’Etat, de créer des marchés à bétail à nos frontières ou mieux encore, d’exporter soit de la viande, soit des produits animaux bonifiés d’une plus-value pour mieux rentabiliser nos ressources animales ?

Pour le ministre des Ressources animales, Alphonse Bonou, il y a beaucoup plus d’inconvénients pour le Burkina à exporter les animaux de boucherie sur pied.

En effet, de nombreuses contraintes subsistent dans ce secteur : la faible valorisation des produits du secteur ne créant pas une plus-value proportionnelle aux produits, le coût proportionnelle aux produits, le coût élevé du transport et les risques de perte pendant le trajet, les tracasseries routières, la qualité relativement faible des produits exportés rendant la concurrence rude.

Mais pourquoi alors poursuivre une pratique peu viable pour l’Etat et pour les commerçants de bétail ? Selon le premier responsable des Ressources animales, le Burkina souffre de la forte concurrence qu’elle rencontre dans les pays demandeurs de viande, notamment les pays voisins : la compétitivité des viandes extra-africaines pendant une très longue période ayant créé une habitude de vente des animaux au détriment de la viande, la forte capacité financière des opérateurs économiques basés dans les pays demandeurs qui achètent plus cher que les bouchers locaux, l’insuffisance et la qualité des infrastructures et de traitement des viandes, la disparition de l’Office national d’exportation des ressources animales (ONERA).

A regard donc, des nombreux inconvénients liés à l’exportation des animaux de boucherie sur pied, le ministère des Ressources animales, de l’avis de son premier responsable, a entrepris une politique de valorisation des produits de l’élevage. Ainsi, il est question de la construction et de la réhabilitation des abattoirs, en vue de les conformer aux normes internationales. Et cela en favorisant davantage l’exportation de la viande et en réduisant celle des animaux sur pied.

Ces actions selon Alphonse Bonou, visent à améliorer la capacité et la qualité des infrastructures d’abattage et de traitement de la viande. Déjà au chapitre des actions du ministère, on peut retenir la construction d’un abattoir frigorifique d’une capacité de 3 000 tonnes à Dédougou, la réhabilitation de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou d’une capacité de 15 000 tonnes, le projet de construction d’un nouvel abattoir frigorifique d’une capacité de 1 000 tonnes à Bobo, l’amélioration de la capacité organisationnelle et technique des professionnels de la filière bétail - viande.

Parallèlement à ces "efforts" de modernisation de la filière bétail, le ministère a entrepris le renforcement des capacités des marchés à bétail déjà existants : Djibo, Guelwongo, Borani, etc.

Dans la même lancée, des études sont menées pour l’installation d’usines de transformation de viande ainsi que la valorisation des autres produits dérivés de l’élevage : peaux, lait, œufs, etc.

Gabriel SAMA
Sidwaya

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