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CODEPA : La 5e assemblée générale adopte un budget réaliste

Publié le mercredi 3 novembre 2004 à 07h34min

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En marge du SIAO, la cinquième assemblée générale du Comité de coordination pour le développement et la promotion de l’artisanat africain (CODEPA) s’est achevée le 1er novembre dans la soirée à la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale.

Donnant lecture du rapport final, Issaka Amoud du Niger a déclaré que 10 pays ont pris part à la 5e AG. L’ordre du jour de la rencontre a permis au comité exécutif de faire son bilan général, de présenter et faire amender ses rapports d’activité 2005, 2006 et celui financier 2004-2006.

Le rapport indique comme activités prioritaires à mener sur les 2 années à venir "les formations ainsi que le renforcement des capacités’’ de la structure.

Sur le plan financier, le rapporteur a souligné que le comité exécutif a opté de fonctionner avec "des moyens financiers assez limités’’. Sans en révéler le montant exact, le rapport indique que le budget 2005-2006 se veut réaliste. Il a été élaboré, précise le rapport, en "prenant en compte les pays à jour’’.

La contribution annuelle par Etat étant fixée à 5 millions F CFA, le budget 2005-2006 avoisine les 50 millions, indique une source digne de foi mais ayant requis l’anonymat. 200 millions est le montant de la prévision budgétaire de la dernière AG, révèle la même source. En ramenant ce montant à 50 millions, le CODEPA fait preuve de réalisme, indique-t-on.

L’unique recommandation prise par la 5e AG est une invite aux pays membres à s’acquitter de leurs contributions dont le montant est de 5 millions par an et par pays.

Oumarou Saïdou CAMARA


SIAO 2004 : Le ministre de l’Information sur le site

La IXe édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou bat son plein. Depuis l’ouverture, de nombreuses personnalités sont allées constater de visu les richesses artisanales dont regorge le continent africain. Le ministre de l’Information, Joseph Kahoun, s’inscrivant dans la même logique était au SIAO le 1er novembre 2004. Après avoir fait le tour de quelques stands, visité le studio de Canal Arc-en-ciel, Joseph Kahoun s’est rendu au pavillon de la créativité. "Vitrine de l’excellence", ce pavillon regroupe des œuvres d’une qualité exceptionnelle.

Le ministre a, du reste, apprécié "l’ingéniosité des artisans qui à travers ces œuvres d’une rare originalité font honneur à tout un continent et confirment que l’artisanat a de beaux jours devant lui en Afrique". Dans le livre d’or du pavillon de la créativité, il a également écrit ceci : "J’ai été émerveillé par ce que j’ai vu au pavillon de la créativité. C’est incontestablement la preuve que le SIAO a atteint à merveille ses objectifs. Mais, il ne faut jamais dormir sur ses lauriers. Bravo et courage afin que notre SIAO s’affirme à chaque édition comme un carrefour incontournable pour la promotion de l’artisanat".

Arsène Flavien BATIONO



Artisanat et commerce équitable : Le plaidoyer de Ethnik.org

L’association Ethnik.org n’est pas venue au SIAO pour exposer des articles. Elle informe et sensibilise les uns et les autres sur le commerce équitable.

Ethnik.org est une association française installée à Marseille depuis cinq ans et qui oriente ses actions sur le commerce équitable. Pour la présidente de l’association, Mme Danielle Papel, le commerce équitable est une réponse possible à la réduction de la misère en Afrique. L’association qui travaille beaucoup sur Internet, a d’abord axé ses actions sur un programme dénommé "Artisans créateurs". "Actuellement nous apportons un appui à des structures au Cameroun et à Madagascar. C’est un appui qui se manifeste par des programmes de formation des artisans. L’autre volet concerne la sensibilisation aux idées du commerce équitable" , a laissé entendre Mme Papet.

Pour les responsables de l’association Ethnik.org, le commerce équitable au niveau de l’artisanat doit se manifester par un travail justement rémunéré, par un préfinancement des comandes, par un apprentissage de la gestion de ces artisans et par un professionnalisme qu’on attend des artisans pour l’exportation. Après vingt ans d’existence, le SIAO a prouvé les compétences des Africains dans le maniement du bois, du bronze, du batik, du bogolan. Mais, "ce qu’on peut reprocher aujourd’hui, c’est que l’Afrique manque cruellement d’imagination pour créer de nouvelles choses.

On a l’impression de voir depuis trop souvent la même chose produite et reproduite à des quantités qui ne permettent plus d’avoir la passion de découvrir", note Mme Papel. Elle estime que le devenir du commerce africain passera forcement par des étapes de regroupement, de professionnalisme, mais surtout d’envie réelle de sortir ce secteur comme un secteur où il y a un vrai potentiel et un vrai avenir. Ethnik.org et sa présidente trouvent que l’artisanat africain manque cruellement de reconnaissance. Car l’artisan n’a pas de statut, n’est pas considéré horsmis quelques uns. C’est pour cela qu’elle estime que quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante.

Ismaël BICABA (bicaba@yahoo.fr)


Ambiance au village artisanal de Ouagadougou

Le village artisanal de Ouagadougou (VAO) vit pendant ce 9e salon, son rythme quotidien. Ambiance festive et travaux d’ateliers font son ménage. Les artisans du VAO poursuivent leurs activités quotidiennes, recevant des visiteurs étrangers et acheteurs professionnels venus se référer à la source.

L’ambiance festive du SIAO est en parfaite harmonie avec le rythme de travail quotidien des artisans du VAO. Visiteurs étrangers et acheteurs professionnels multiplient leurs contacts avec les créateurs à la source. Les ateliers qui restent ouverts au public jusqu’à l’heure de fermeture du stand SIAO, ne manquent pas d’affluence.

Pour le secrétaire général du groupement d’intérêt économique des artisans du village, M. Somkeita Innocent Ouédraogo, cette année, comme il est de coutume, tous les artisans regroupés au sein du village artisanal ont décidé de vivre à plein temps la fête de l’artisanat. Tous les soirs des troupes d’animation se produisent au sein du village artisanal de Ouagadougou. Sont de celles-là la troupe Naba Yadéga, la troupe Katsena et la troupe Paka-paka.

Cette décision a été convaincue avec l’administrateur du VAO pour rendre la fête agréable. "Qui parle de fête de SIAO, parle d’artisans" a fait remarqué M. Somkeita. Pendant que règne une ambiance festive sur le site, le travail continu dans les arrière-plans des ateliers du village artisanal. Les visiteurs sont émerveillé de découvrir à la source tous les produits exposés dans le pavillon climatisé. C’est l’occasion pour eux de voir de visu la création de l’œuvre, les différentes étapes de modelations jusqu’à la finition.

C’est aussi un contacts qui s’établit entre clients, acheteurs professionnels et artisans. "Ces contacts font vivre, et permettrent réellement de découvrir et d’encourager sur place les créateurs à travers leurs œuvres", souligne M. Somkeita . Dans le temps, où le village n’existait pas, il était difficile, voire impossible de retrouver les artisans. Nombreux parmi eux étaient éparpillés dans les quartiers. Le village a donc, permis ce regroupement où chacun tire profit. Beaucoup de visiteurs et acheteurs professionnels ne manquent pas d’ingéniosité en adressant sur place leurs commandes.

Cette attitude permet aux artisans de respecter les rendez-vous pour d’éventuelles commandes. "Je viens de réaliser une bonne affaire avec des acheteurs venus de Pays-Bas, pour une quantité d’œuvres en indigola" affirme l’artiste Somkeita, le sourire aux lèvres. La viabilité du village artisanal, c’est surtout cela. Faire un travail professionnel et honorer les commandes pour mériter la confiance de la clientèle. Toutes choses qui contribuent à soigner l’image de marque du Burkina à l’extérieur.

Privat OUEDRAOGO


Le design à l’afro-asiatique

Almen Gibirila expose au Pavillon de la créativité pour la première fois. On y trouve deux de ses créations, d’une rare beauté. Almen est basée à Paris où elle fait de la mode et du décoratif depuis 20 ans. "Ce sont des objets faits à base de textile, explique-t-elle. "J’ y mélange du bois traditionnel, des cauris", avec de la broderie traditionnelle africaine, particulièrement burkinabè’’. Ces teintures décoratives peuvent servir de cache-bord, de cache-mur, ou de séparation de mur. La source d’inspiration de cette Afro-asiatique ? L’ambiance ouagalaise, tout simplement, ses sons, ses lumières ses couleurs. Mais il y avait surtout Rood Woko, son grand marché une autre source d’inspiration dont l’artisan souhaite la réouverture.

J’aimerais que le marché revient parce qu’en tant que designer, c’est important pour nous les designers on y trouve de choses qui nous intéressent et qui font évoluer notre création.

Pour ses créations, Almen allie le détail, le raffinement asiatique aux objets bruts, comme le bois. C’est cela qui donne un caractère aussi spécifique à ses objets.

Abdoulaye GANDEMA


Les à-côtés du SIAO

* Chasse aux vendeurs ambulants

Le comité d’organisation du IXe SIAO a mis en exécution sa menace de chasser tout vendeur ambulant sur le site et ses alentours. Au jour le jour, les éléments de la sécurité s’y attellent et procèdent souvent à des arrestations de ces "petits commerçants" qui font de l’intrusion au SIAO.

* Problèmes de stands

La commission chargée de l’attribution des stands continue d’avoir du pain sur la planche dans sa volonté de satisfaire les nombreux demandeurs. Au deuxième jour de l’ouverture du SIAO, les bureaux de ladite commission ont été envahis par des artisans mécontents de n’avoir pas eu un stand. L’artiste sénégalais Diouma Dieng faisait partie des mécontents mais fort heureusement, elle a pu trouver satisfaction. Ce fut un ouf de soulagement pour elle.

* Des prix à la hauteur de la qualité des produits

Ceux qui ont déjà fait un tour au SIAO 2004 se sont rendus compte que les produits exposés rivalisent de par leur qualité mais surtout par leurs prix. Le rapport qualité/prix fait faire un détour à certains visiteurs qui préfèrent pour la plupart, se rafraîchir la gorge dans les stands spécialisés dans la vente de boissons ou de repas. Les obligations de la rentrée scolaire y sont-elles pour quelque chose ?

* Moins d’affluence les matinées

Durant le week-end qui a coïncidé avec l’ouverture officielle du SIAO, on aura remarqué moins d’affluence de visiteurs ou d’acheteurs dans les différentes stands d’exposition les matinées que les soirées. Même le lundi, les artisans ont dû faire le même constat. Le SIAO est-il l’affaire des plus nantis ?

Pour certains qui suivent de dehors l’évolution du Salon, "plus le SIAO se professionnalise, plus il éloigne de potentiels visiteurs à pouvoir d’achat très faible".


Tout le Burkina en miniature

Le pays des Hommes intègres est une mosaïque d’œuvres culturelles et ethnolinguistiques. A cette 9e édition du SIAO, le hall des régions est la preuve vivante de cette richesse.

Le hall des régions offre un panorama du Burkina Faso dans sa diversité culturelle. Toutes les treize (13) régions du pays y sont représentées. Lobis, birifor, bobo, bwaba, mossi, gourounsi...y exposent atours vestimentaires, chapeaux, sacs nappes, statues etc. La spécificité du hall des régions c’est de rassembler les artisans ruraux qui n’ont pas l’argent nécessaire pour se payer des stands à 250 000, 300 000 ou même 1 million de F CFA et qui ont pourtant des œuvres de belle facture. "En ce lieu, affirme Nurukyor Claude Somda, responsable du hall des régions, ils apprennent à se connaître, à échanger sur leur domaine d’activité et peuvent même bénéficier d’une ouverture vers l’extérieur". C’est en effet après sélection que les meilleurs artisans se sont retrouvés au hall avec les œuvres les plus représentatives de leur région. Ils doivent donc en être les ambassadeurs. Le hall des régions s’illustre également à travers les défilés thématiques. Il s’agit en fait de réflexions sous forme de conférences sur les sujets comme le mariage, l’habillement lors des fêtes populaires, l’initiation, les funérailles...

Arsène Flavien BATIONO


Le Stand national du Niger : La maroquinerie en vitrine

Le stand du Niger est tenu par Mme Adissa Amidou du groupement d’intérêts économiques (GIE) du Niger. Ce stand à dominance maroquinerie expose des malet tes, des sacs à mains dames, des chaussures sandales tous en cuir ainsi que des coffrets. Des modèles sont présentés aussi

sur internet "à l’intention des clients à l’étranger" explique Adissa Amidou. 13 coopératives artisanales sont présentes au SIAO avec des produits de la maroquinerie, et de la bijouterie indique Mme Amidou qui fait remarquer que "la philosophie du GIE est orientée sur le commerce équitable cherchant à améliorer les conditions de vie des artisans, de perfectionner leurs démarches commerciales. Le SIAO est un grand regroupement d’artisans africains, salutaire pour nous parce que nous n’avons pas beaucoup de débouchés. Ici nous pensons rencontrer des importateurs intéressés par nos produits", souhaite Adissa Amidou.

Mamina SAM


Mme Christine Damiguet, une visiteuse professionnelle

Présente à Ouagadougou à chaque édition du SIAO, Mme Christine Damiguet est une visiteuse professionnelle qui est toujours présente aux grandes rencontres artisanales en Afrique et en Europe.

Mme Damiguet pense que le SIAO, 9e édition regorge de beaucoup de produits de qualité qui font la preuve que l’artisanat africain évolue positivement. Il reste pense-t-elle, à promouvoir davantage les circuits de commercialisation afin que l’artisan africain puisse vivre réellement de ses productions. En Europe comme partout ailleurs, l’heure est à la concurrence ; et pour mieux se positionner sur le marché, il y a lieu de produire qualité pour être compétitif. "Ce qui m’intéresse plus à ce SIAO, c’est le design. A ce niveau, je constate qu’il y a une grande innovation par rapport aux précédentes éditions. Et dans le cadre de la promotion du commerce équitable, ma démarche consiste à travailler à faire connaître davantage les produits artisanaux africains aux pays du Nord", explique Mme Damiguet qui envisage organiser du 2 au 4 novembre prochains à Paris, un colloque sur "l’appui aux structures artisanales".

Trabzanga ZOUNGRANA


FENABF : Défendre les intérêts des artisans

La naisance de la Fédération nationale des artisans du Burkina (FENABF) est le début d’une volonté de prise en charge du secteur de l’artisanat par les artisans eux-mêmes.

La FENABF, son but, ses objectifs, ses domaines d’intervention sont entre autres aspects, les aspects évoqués par le secrétaire administratif M. Hamidou Bilgo par à la faveur du 9e Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO).

La Fédération nationale des artisans du Burkina a été créée dans le souci de combler un vide qui est de pouvoir mener des actions de lobbying et un plaidoyer auprès des décideurs pour une amélioration de l’environnement de promotion des artisans. Il s’agit pour la Fédération de représenter et défendre les intérêts des artisans au plan national, sous-régional et international, susciter la naissance, l’encadrement et le développement des structures de regroupement d’artisans, de contribuer à instaurer et entretenir un dialogue permanent entre les artisans et leurs partenaires.

Créée en juillet 2001 lors des 8e Journées d’échanges inter-artisans tenues à Ouagadougou, la FENABF couvre les secteurs de l’artisanat d’art, utilitaire et de service et focalise ses interventions sur la structuration du secteur, l’amélioration des savoir et savoir-faire des artisans, l’amélioration des cadres d’accès aux marchés et aux crédits et la valorisation des métiers d’artisans par le développement des cadres promotionnels. La FENABF rencontre des difficultés quant à la mobilisation des ressources. Mais elle bénéficie du soutien de partenaires à travers la coopération suisse, la Maison de l’entreprise et d’autres acteurs de développement dans le secteur de l’artisanat.

A ce 9e SIAO, la Fédération a apporté son concours en participant à la gestion des stands, l’organisation d’ateliers par la mobilisation des artisans. La FENABF compte aujourd’hui dix membres qui sont des organisations professionnelles. Des sorties de charme sont initiées vers les Organisations professionnelles d’artisans (OPA) qui ne sont pas encore membres de la Fédération. Ces OPA travaillent avec la FENABF à travers un nouveau programme élaboré grâce à la coopération suisse sur le suivi des indicateurs dans le Cadre de la stratégie de lutte contre la pauvreté.

A la FENABF, il est question de se mobiliser pour défendre les intérêts d’un secteur. M. Bilgo en a profité pour s’élever contre ce qu’il appelle "confondre l’artisanat au secteur informel". L’artisanat est un secteur à part entière comme l’élevage, l’agriculture et dans ce sens-là, il n’y a pas de raison qu’il y ait des conflits de compétence, chacun menant ses propres activités dans son atelier mais se retrouve avec les autres pour améliorer un environnement pour défendre et faire entendre sa voix dans les grands enjeux de la question de promotion de l’artisanat.

Mamina SAM
Sidwaya

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