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SANTÉ DE LA REPRODUCTION DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT : Toujours des besoins non satisfaits

Publié le lundi 2 juillet 2012 à 23h37min

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Une nouvelle étude de l’Institut Guttmacher et de l’UNFPA montre que peu de progrès ont été faits vers la satisfaction de la demande de contraception dans le monde en développement. 222 millions de femmes ont un besoin non satisfait de planification familiale moderne. Lisez plutôt.

Une nouvelle étude de l’Institut Guttmacher et de l’UNFPA, Fonds des Nations unies pour la population, établit que le nombre de femmes qui, dans les pays en développement, veulent éviter une grossesse mais n’utilisent pas un moyen de contraception moderne n’a diminué que faiblement entre 2008 et 2012, tombant de 226 à 222 millions. Cependant, dans les 69 pays les plus pauvres (où résident 73 % de toutes les femmes ayant un besoin non satisfait de contraceptifs modernes) leur nombre a en fait augmenté, passant de 153 à 162 millions de femmes.

Le rapport établit que 645 millions de femmes en âge de procréer (15–49 ans) dans le monde en développement utilisent maintenant des méthodes modernes de contraception, soit 42 millions de plus qu’en 2008. Cependant, cette augmentation est due pour moitié environ à la croissance démographique plutôt qu’à la hausse du taux d’utilisation des contraceptifs. Fait troublant, l’augmentation du nombre d’utilisatrices de contraceptifs modernes entre 2008 et 2012, soit approximativement 10 millions par an, a été beaucoup plus faible que l’augmentation entre 2003 et 2008, qui était d’environ 20 millions par an.

La proportion totale des femmes mariées utilisant une méthode moderne (qui représentent 92 % de toutes les utilisatrices de méthodes modernes) est restée pratiquement inchangée de 2008 à 2012, soit 56-57 %. On note toutefois des différences importantes entre les régions. Des augmentations substantielles sont apparues en Afrique de l’Est (passant de 20% à 27 %) et en Asie du Sud-Est (passant de 50 % à 56 %), tandis que le changement était faible en Afrique occidentale et en Afrique moyenne, régions où moins de 10 % des femmes mariées utilisent des contraceptifs modernes.

“Le désir d’avoir moins d’enfants se répand en de nombreuses parties du monde, et pourtant de nombreuses femmes ne sont pas encore en mesure d’avoir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent au moment où elles le souhaitent”, a déclaré le Dr. Sharon Camp, présidente de l’Institut Guttmacher. “Les bénéfices qui résulteraient de la fourniture de services de contraceptifs de qualité à toutes les femmes feraient plus que compenser le coût, mais l’investissement actuel est très en-deçà de ce qu’il faudrait pour inscrire cet objectif dans la réalité,” a- t- elle précisé
La fourniture du volume actuel de contraceptifs dans le monde en développement coûte 4 milliards de dollars par an et permet d’épargner 5,6 milliards de dollars en services de santé maternelle et néonatale. Le rapport établit que la satisfaction complète de tous les besoins en matière de méthodes de contraception modernes coûterait 8,1 milliards de dollars par an.

Cet investissement additionnel de 4,1 milliards de dollars permettrait d’économiser 5,7 milliards de dollars de plus, soit 1,40 dollar pour chaque dollar dépensé.

“Satisfaire à la demande mondiale de planification familiale volontaire non seulement sauvera la vie de femmes et d’enfants et permettra de l’améliorer, mais aussi rendra les femmes autonomes, réduira la pauvreté et, en fin de compte, édifiera des nations plus fortes,” a noté le Dr. Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif de l’UNFPA. “Il faut combler l’écart entre la demande de planification familiale et la disponibilité des services, en commençant par les plus vulnérables les femmes pauvres, les femmes rurales et les jeunes, sur lesquels repose notre avenir.”
Répondre au besoin non satisfait actuel de méthodes modernes de contraception aurait des effets spectaculaires :

·Le nombre de grossesses non désirées diminuerait des deux tiers, tombant de 80 millions à 26 millions.

·Il y aurait 26 millions d’avortements en moins (dont 16 millions pratiqués dans des conditions dangereuses).

·Il y aurait 21 millions de naissances non planifiées en moins.

·Le nombre de fausses couches diminuerait de 7 millions.

·Le nombre de décès liés à la grossesse diminuerait de 79 000. La plus grande partie de cette baisse (48 000) surviendrait en Afrique subsaharienne, région qui enregistre les plus hauts niveaux tant de mortalité maternelle que de besoins non satisfaits de contraception. Il y aurait 1,1 million de décès infantiles en moins.

Boureima SANGA
Source : communiqué de presse
de l’Institut Guttmacher
et de l’UNFPA

Sidwaya

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