Le premier bilan dressé par le président de la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI) du Tuy, Mayou Bognana, au bout des 15 jours de l’opération, fait état de 56 466 cartes biométriques d’électeurs délivrées sur un potentiel de 131 701, soit un taux d’enrôlement de 42,11%.

Le bureau de vote de Dombokuy supprimé, les populations mécontentes

Selon le président de la CEPI, Mayou Bognana, ce premier bilan est bon à prendre vu les difficultés techniques qui sont intervenues au début de l’opération et qui, avec le recadrage de la CENI se sont aplanies au fil du temps. Il est revenu particulièrement sur les pannes intempestives intervenues sur des groupes électrogènes et les ordinateurs, la non-maîtrise de l’ordinateur par certains opérateurs et les pannes sèches. Et le président de la CEPI/Tuy de reconnaître que le bureau de vote de Dombokuy, ce quartier du village de Kari dans la commune de Houndé, a été purement et simplement supprimé ou oublié on ne sait pour quelle raison, au désarroi des populations de la localité. Il ne comprend pas non plus le cas de Nematoulaye, un hameau de culture du village de Dankari toujours dans la commune de Houndé qui est très peuplé et qui ne dispose pas de bureau de vote.

Pour le cas du quartier Dombokuy dans le village de Kari, situé à une quinzaine de kilomètres de Houndé, nous y avons fait un tour le 16 juin pour mieux comprendre la situation. Selon Dioulasso Bouaho, membre du CVD (Conseil villageois de développement) de Kari, c’est le 14 juin vers 14 heures qu’une des personnes-ressources du village l’a joint téléphoniquement pour lui dire qu’une équipe d’enrôlement ne viendra plus dans le quartier comme d’habitude pour le recensement et qu’il faudrait inviter la population à rejoindre le quartier Gnienkuy situé à environ 1 kilomètre pour se faire enrôler. Chose qui, selon Dioulasso était impossible puisque tout le monde était au champ. A la question de savoir pourquoi le quartier n’a pas signalé à temps l’absence d’une équipe d’enrôlement, Mutuan Bémahoun, personne-ressource de Kari et résident du quartier, a confié que leur préoccupation avait été posée dès le début de l’opération aux responsables des structures déconcentrées de la CENI qui ont répondu que le quartier n’était pas sur la cartographie de la CENI, mais que ces derniers n’ont pas non plus donné la conduite à tenir.

A en croire toujours cette source, c’est vers la fin de l’opération qu’il leur a été signifié que Dombokuy irait se faire enregistré à Gnienkuy. Bemahoun Mutuan, lui-même parti pour se faire enrôler à Gnienkuy le 15 juin vers 11 heures, sera surpris de trouver que l’opération était arrêtée et l’équipe d’enrôlement avait plié bagages. C’est à Yabiro, à une dizaine de kilomètres au secteur 5 de Houndé qu’il ira finalement se faire enrôler, a-t-il indiqué. C’est seulement une vingtaine d’électeurs du quartier qui ont pu se faire enrôler et donc malheureusement, plus de 600 personnes qui ne pourront pas voter le 2 décembre parce que n’ayant pas pu s’inscrire sur la liste biométrique de la CENI. Dioulasso et Bemahoun disent ne comprendre pas pourquoi leur quartier qui disposait d’un des trois bureaux de vote de Kari depuis 2002, a été supprimé cette fois-ci. Approché sur la question, le président de la Commission électorale communale indépendante (CECI) de Houndé, Thimothée Sanou, accuse les populations de Dombokuy et les responsables politiques de la province de ne les avoir pas informés à temps pour leur permettre de réagir.

Le président de la CECI se désole que ces localités, dont Nematoulaye un hameau de culture plus peuplé même qu’un village officiel, soient en marge des élections à venir et qu’il n’y pouvait rien. Pour lui, ces bureaux de vote ou emplacements existaient et la faute est imputable à la CENI qui ne les a pas pris en compte sur la cartographie électorale.

Des opérateurs mécontents de la CENI

En attendant, les 146 kits d’enrôlement (dont deux ont totalement lâché selon le président de la CEPI) sont rassemblés dans les sièges des CECI et attendent d’être convoyés vers la zone 2 où l’opération d’enrôlement débute le 23 juin. Ce sont des opérateurs et aide-opérateurs des kits, agités et furieux pour la plupart, que nous avons rencontrés le 16 juin à Houndé. Ces derniers se plaignent amèrement des conditions de transport, d’hébergement et de l’attente entre les deux opérations à eux infligées par la CENI.

Selon Issa Zongo, opérateur à Bonou dans la commune de Béréba, les responsables des structures déconcentrées de la CENI ont empoché leur dû parce que, selon lui, ils étaient obligés de se faire transporter avec les kits à leurs frais pour le retour à Houndé et le tout sans sécurité. Les opérateurs d’enrôlement et les aide-opérateurs soutiennent que la CENI les a bernés parce que les termes du contrat ne sont pas respectés. Pendant que certains rejoignaient leurs familles d’autres, qui n’avaient visiblement pas le choix, s’étaient résolus à intégrer l’école E de Houndé attendant d’être transportés dans la zone 2 le 18 juin. Joint au téléphone, le commissaire Wilfried Prospère Bako dira que les opérateurs et aide-opérateurs sont bien informés des conditions qui leur étaient proposées et qu’ils étaient libres de leur choix.

Yelkabo Rodrigue SOME

Le Pays