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BOULMIOUGOU : Une affaire de terrain litigieux qui déchaîne les passions

Publié le lundi 18 juin 2012 à 01h09min

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2 282 m2, c’est la superficie totale du terrain situé à Yaoghin sur la Nationale 1 acquis par Jean Léonard Nana, ce jeune Burkinabè, commerçant de son état avec Ousmane Tinta. Après avoir effectué toutes les démarches pour normaliser sa parcelle notamment le procès-verbal de palabre et obtenu l’avis favorable des services du domaine, du cadastre et de l’urbanisme pour la construction d’un surper marché dont l’investissement à ce jour est estimé à 190 millions de F CFA. Dans ce processus de normalisation, Jean Léonard Nana n’a pas obtenu la signature de la mairie de Boulmiougou sous prétexte que ce dernier est en train d’ériger son bâtiment sur une zone lotie. Faux, rétorque le sieur Nana qui dit que depuis l’acquisition de sa parcelle, cette zone n’a jamais connu de lotissement.

Pour faire établir la vérité, Jean Léonard Nana a intenté une action en justice contre la mairie dont le dernier jugement a eu lieu le 7 juin au tribunal administratif de Ouagadougou. Pour donner sa version des faits sur cette affaire, l’Association solidarité pour le droit au logement (ASP. DRO. L) a organisé une conférence de presse le vendredi 15 juin 2012.

« Jean Léonard Nana est un jeune Burkinabè qui a acquis un terrain pour construire une alimentation. Il est allé voir les autochtones qui lui ont donné un terrain hors lotissement. Il a alors constitué son dossier, est allé déposer au guichet unique, a suivi le processus et le receveur a fait valider l’arrêté donnant droit de parcelle à Nana. Maintenant quand le dossier est arrivé à la mairie de Boulmiougou, les autorités communales ont bloqué le dossier. Il a suivi, la mairie lui a fait des reproches et chacun ayant gardé sa position, l’affaire est finalement allée en justice ». Voilà résumé l’affaire du terrain litigieux entre le propriétaire qu’est ce jeune commerçant Jean Léonard Nana et la mairie de Boulmiougou par le président de l’Association solidarité pour le droit au logement (ASP. DRO. L), Seydou Traoré. C’était au cours d’une conférence de presse animée le 15 juin dernier dans le but d’apporter des éclaircissements sur ce dossier. Selon les conférenciers, Jean Léornad Nana aurait acquis une parcelle de 2 282 m2 des mains de Ousmane Tinta à Yaoghin situé en face de la nationale 1 dans une zone hors lotissement en 2009 pour construire une alimentation.

Le vieux Issaka Justin Kaboré, présent à la conférence, a affirmé être le propriétaire de la parcelle litigieuse qu’il aurait cédée en 2005 à une première personne et que Jean Léonard Nana en était la troisième personne attributaire. C’est ainsi qu’après avoir acquis la parcelle, il se fait établir un procès-verbal de palabre en 2010 et engage les démarches pour la normalisation du terrain. Si au niveau des services que sont le domaine, le cadastre et l’urbanisme, le dossier a reçu un avis favorable, ce ne fut pas le cas du côté de la mairie de Boulmiougou où les autorités communales ont refusé de signer sous prétexte que la parcelle acquise est dans une zone lotie. Jean Léonard Nana joint au téléphone nous a confirmé que c’est à cause du refus de la mairie de signer son dossier qu’il a intenté une action en justice afin de régler définitivement ce problème.

Il dit ne pas comprendre l’attitude de l’ex- maire de Boulmiougou, Séraphine Ouédraogo et de l’actuel Johnny Ouédraogo. Et pour cause, les arguments de ces derniers ne tiennent pas. Il avance le fait que l’actuel maire, Johnny Ouédraogo a, en son temps, signé le procès-verbal de palabre (un exemplaire du document nous a été présenté à la conférence où sont consignés les avis favorables des différents signataires dont celui de Johnny Ouédraogo). Autre argument avancé par le maire Johnny Ouédraogo, selon Jean Léonard Nana est qu’il ne peut pas signer le document final au regard de la suspension prise par le gouvernement interdisant tout lotissement. Quant au dernier argument, celui portant sur le lotissement de la zone, Jean Léonard Nana a souligné que la mairie n’a jamais pu apporter la preuve que la zone de Yaoghin est lotie. « Le 19 janvier 2012 a eu lieu le premier jugement. A cette audience, le juge a demandé à la mairie d’amener les papiers qui prouvent le lotissement de cette zone qui a eu lieu le 23 février 2012.

A cette date, ils n’ont pas apporté de preuves. La prochaine audience a eu lieu le 15 mars 2012. Là, je n’étais pas là. A la dernière audience du 7 juin, toujours pas de preuve concrète de la mairie. Sur ce, le juge du nom d’Elisée Ouédraogo nous a demandé de trouver un terrain d’entente à l’amiable pour résoudre ce différend ». Dans l’attente d’une solution, le juge aurait fixé la prochaine audience au 13 septembre 2012. Pour les conférenciers, la mairie veut spolier Jean Léonard Nana dans son droit. L’association dit se remettre à la décision de la Justice. « La seule personne qui peut trancher dans cette affaire est le juge », a fait savoir Seydou Traoré. Pour eux, beaucoup de Burkinabè sont très souvent brimés dans leur droit notamment celui d’avoir une parcelle. Seydou Traoré n’a pas manqué d’interpeller le gouvernement à se pencher très sérieusement sur cette question de lotissement afin, dit-il, de prévenir les probables conflits.

Notre confrère de la radio Femina FM, Abdoul Junior Sankara a failli être agressé par un groupe de jeunes qui étaient à sa recherche. Mais, ne le connaissant pas physiquement, ces derniers ont passé leur temps à interroger tout journaliste présent pour savoir s’il était le nommé Abdoul Junior Sankara. Faute d’avoir eu de réponses concrètes, les jeunes, visiblement remontés, ont tout simplement rebroussé chemin. Cela s’est passé au cours de la conférence de presse animée le vendredi 15 juin 2012 par l’Association solidarité pour le droit au logement (ASP. DRO. L) en rapport avec le terrain litigieux entre Jean Léonard Nana et la mairie de Boulmiougou.

Ambèternifa Crépin SOMDA et Mariam BELEM (Stagiaire)

Le Pays

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