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SIAO : Un pavillon du design pour la première fois

Publié le mardi 2 novembre 2004 à 07h16min

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Le IXe Salon international de l’artisanat de Ouagadougou a enregistré pour la première fois une exposition itinérante de Design en Afrique. Le vernissage officiel de ce pavillon du Design a eu lieu samedi 30 octobre 2004 dans la soirée, au site du SIAO.

La cérémonie était co-parrainée par le ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat M. Benoît Ouattara et le premier secrétaire représentant l’Ambassadeur de France.

L’idée de création d’un atelier du design avait été mûrie par les autorités politiques, les premiers responsables du SIAO en partenariat avec l’Association française d’action culturelle (AFAA), le ministère français des Affaires étrangères, la ville de Saint-Etienne et de Saint-Etienne Métropole, le Hall des stylistes et créateurs de la mode africaine, la journée technique sur le textile et enfin le hall des Institutions de crédit et de la micro-finance. Elle a été mise en œuvre par l’Associaion "Made in Africa" et le soutien des partenaires ci-dessus cités. Le commissaire général du SIAO M. Jean- Claude Bouda, a vivement souhaité la pérennisation du pavillon du Design pour les éditions prochaines. Le ministre du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat, Benoît Ouattara a salué l’idée de ce pavillon qui marque un tournant décisif dans l’histoire du design au SIAO.

Il s’est réjoui par ailleurs, de voir les artisans africains être accompagnés dans leur travail par les designers. Après la coupure symbolique du ruban, les officiels ont pu visiter des œuvres extraordinaires du design comme : "Zenzulu collection" de Marisa Fick-Jordan d’Afrique du Sud constitué d’un ensemble d’objets décoratifs pour intérieur de salon, tressés avec des fils électriques. Ces œuvres ont été produites par Bat Shop, une entreprise de développement d’art et d’artisanat qui travaille en collaboration avec des artisans du Kwazulu natal.

D’autres œuvres d’Afrique occidentale sélectionnées par les designers sont d’une inspiration technique qui captive le visiteur. Sont de ceux-là : "lounge chair" (salon méridien) du forgeron sénégalais Mass Dioum, assisté par Mayacine Dioum, ainsi que les célèbres tresseurs de Bizoko. La caractéristique de ce salon est sa composante en inox et fil de pêche en nylon tressé. Une œuvre très remarquable est aussi le Design à terre intilulé "Florale" en Bois Iroko massif naturel ou teinté d’ébène du Togoalis qui signifie s’asseoir et manger ensemble.

Privat OUEDRAOGO


La littérature s’invite au SIAO

La littérature et l’artisanat font bon ménage à cette IXe édition du SIAO. Des ouvrages d’auteurs burkinabè en exposition au pavillon climatisé rencontrent un franc succès. Les livres les plus demandés sont "A quand l’Afrique" ? du professeur Joseph Ki-Zerbo et les mémoires du général Sangoulé Lamizana ( Sous les drapeaux et sur la brèche trente années durant). "A quand l’Afrique" du professeur Joseph Ki-Zerbo s’arrache ainsi comme des petits pains. 40 exemplaires de ce livre ont été vendus en moins d’une heure le 30 octobre 2004, prenant au dépourvu les exposants qui n’avaient pas prévu un tel engouement. Il faut dire que pour beaucoup, l’occasion est belle pour se procurer ces livres de réference qui sont vendus à des prix promotionnels sur le site du SIAO.

H.N


Pavillon de la créativité : 170 œuvres d’art de 30 pays en compétition

Le ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’artisanat, M. Benoît Ouattara a présidé le 30 octobre le vernissage du pavillon de la créativité.perfection, la recherche esthétique et l’accessibilité au Occupant la façade nord du SIAO et avoisinant la zone des restaurants et des bars, le pavillon de la créativité est un grand bâtiment climatisé réservé à l’exposition "de produits de qualités exceptionnelles". Les œuvres qui y sont exposées répondent à certains critères dont la perfection, la recherche esthétique et l’accessibilité au marché, indiquent les organisateurs.

Sobre, la cérémonie de vernissage a enregistré les explications de Mme JoceIine Nugue de l’UNESCO.

Rappelant que le pavillon de la créativité est une initiative de l’UNESCO, Mme Nugue a déclaré que les œuvres sélectionnées tout comme l’aménagement de la salle sont l’œuvre d’un comité international de sélection. "C’est un comité international de cinq nationalités au nombre desquelles la directrice du village artisanal du Burkina représente l’Afrique". Les 170 œuvres retenues proviennent de 30 pays et celles exposées sont en compétition pour divers prix parmi lesquels celui de l’UNECO.

Doté d’un montant total de 10 000 dollars américains récompensant les trois meilleures créations artisanales, le prix de l’UNESCO est l’un des plus enviés à chaque édition de la biennale africaine de l’artisanat.

M. Benoît Ouattara, le ministre burkinabè en charge de la promotion de l’artisanat a déclaré dans son propos inaugural que le "pavillon de la créativité est l’expression de l’originalité et des talents de l’artisanat africain", Le ministre a consacré environ une demi-heure pour découvrir et savourer toute l’ingéniosité des articles en compétition lors de la neuvième biennale du SIAO.

Bois, fer, cuir, céramiques, bijouterie, vanneries, des talents s’expriment sur différents matériaux. Les œuvres produites vont de l’utilitaire (berceau, table à manger) en passant par le décoratif (tableaux, lampes de chevet), Malgré la multitude des créations, la disposition des objets est telle que la circulation est aisée et permet de passer en revue le talent des artisans africains.

Oumarou Saïdou Camara


Dans les coulisses : Cette poussière de la porte Ouest

Pour se rendre au SIAO, à partir de Zogona, c’est bien chouette et pas de poussière. Mais qui tente d’avoir accès à la foire en empruntant la rentrée Ouest, est révolté par le nuage de poussière qui y plane de façon permanente du fait des véhicules. C’est par cette porte que les artisans convoient leurs articles, tout comme le monde de la restauration entre ses gros camions de fournisseurs. A défaut de bitumer ce tronçon, pourquoi ne pas l’asperger d’eau chaque fois que de besoin ?


Fonds de garantie des industries culturelles : Un soutien aux créateurs

A l’occasion de la IXe édition du SIAO, un séminaire d’information sur le fonds de garantie s’est ouvert samedi 30 octobre 2004. Il est coorganisé par le Comité de coordination pour le développement de la promotion de l’artisanat africain (CODEPA) et l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF).

La promotion de la culture nécessite beaucoup d’investissements donc des financements. Les hommes de culture africains plus particulièrement ceux du Burkina ont très souvent des difficultés pour obtenir ces financements nécessaires à leurs actions auprès des institutions financières et des banques. C’est pourquoi, il a été mis en place, un fonds de garantie pour leur permettre d’accéder au crédit et de pouvoir réaliser "aisément" leurs œuvres. D’où ce séminaire pour créer une interaction entre les hommes de culture et les banquiers. "Il faut que les banquiers sachent que la culture est un investissement sûr, crée des emplois et génère des revenus", a dit le président du CODEPA, Moctar Diakité. Cette rencontre organisée par le CODEPA en collaboration avec l’AIF a été saluée par le secrétaire général du ministère du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, M. Jean-Claude Bicaba. Pour lui, la promotion de la culture est une des priorités du gouvernement. En témoignent la création d’un ministère en charge de la culture et l’adoption d’un document officiel de politique culturelle burkinabè. Malgré l’existence de ceux-ci, "les industries culturelles, comme partout en Afrique, sont toujours confrontées à de nombreuses difficultés dont celle du financement".

Cette rencontre constitue donc une opportunité pour les créateurs, les inventeurs, les artistes et les artisans burkinabè de prouver que leurs œuvres méritent d’être financées. Elle permettra également aux experts venant des banques, des institutions financières et des structures d’appui d’avoir toutes les informations sur le fonds de garantie des industries culturelles. Au sortir de ce séminaire, "ceux-ci n’hésiteront certainement plus à financer les projets des promoteurs culturels". Le secrétaire général du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, M. Sanhour Méda, représentant son ministre, s’est quant à lui réjoui du choix de son ministère pour parrainer le séminaire dont le thème est, selon, lui porteur d’espoir pour l’émergence de la culture africaine et plus particulièrement celle burkinabè.

Aïssata BANGRE


SIAO 2004 : Alphadi, la référence d’une collection artisanale

Couturier et créateur de modes, Alphadi, de nationalité nigérienne, est présent à la 9e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou, avec une collection artisanale qui sortirait, dit-il, hors du commun de par la qualité de ses productions. L’homme qui a vingt ans d’expérience en matière artistique, dit avoir eu à participer à huit éditions du SIAO avec pour objectif, de valoriser le savoir-faire africain en matière de création et de production artistique. " Ma présence à Ouagadougou à chaque édition du SIAO n’est pas pour me faire de l’argent mais plutôt apporter ma contribution au développement de l’artisanat africain" , a-t-il dit en substance.

Dans son stand situé dans le pavillon des exportateurs, M. Alphadi met à la disposition des visiteurs et acheteurs professionnels toute une gamme de produits vestimentaires et bien d’autres objets artisanaux. L’homme dit avoir foi à l’émergence de l’artisanat africain et a pris sur lui, l’initiative de créer le Festival international de la mode africaine (FIMA) qui a lieu tous les deux ans au Niger. La 5e édition de ce festival a-t-il dit, se déroulera du 1er au 5 décembre 2005 à Niamey au Niger. En rappel, il convient de retenir que M. Alphadi est Ambassadeur de bonne volonté et conseiller du Premier ministre nigérien en matière de culture.

Trabzanga ZOUNGRANA


Tarif extérieur commun : L’UEMOA à la rencontre des exportateurs

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a innové cette année en prenant un stand au SIAO. Car en dix ans d’existence, c’est bien la première participation de l’institution sous-régionale au SIAO. Mme Assita Loari, chargée de la documentation et des archives, la responsable du stand, pense qu’une telle démarche permettra aux artisans et aux exportateurs d’objets d’art de mieux comprendre les avantages qu’ils peuvent tirer de l’union douanière, notamment en sa composante Tarif extérieur commun (TEC). « L’Union douanière offre beaucoup d’avantages aux exportateurs de l’espace UEMOA. Mais ces dispositions ne sont pas connues par le grand public et c’est la raison pour laquelle nous sommes ici pour aider les artisans et leurs partenaires à mieux les cerner », a indiqué Mme Loari.

Abdoulaye Gandéma


Joseph Ilboudo alias Saint Jo, modéliste : "Il faut mettre l’accent sur la formation des jeunes"

Joseph Ilboudo, plus connu sous le nom de sa griffe Saint Jo est un styliste modéliste burkinabè de renom installé en Côte d’Ivoire.

Diplômé de l’académie internationale de coupe de Paris en 1980, Joseph Ilboudo a été un pionnier de la haute couture en Afrique. Spécialisé dans la coupe pour homme, il a bâti sa réputation avec les costumes, les abacosts et les chemises stylisées à travers des expositions et des défilés de mode en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Cameroun, au Ghana, en Afrique du Sud et en Europe. "La griffe Saint Jo est aujourd’hui célèbre et j’habille des personnalités comme les chefs d’Etat, les ministres, les hommes d’affaires, les artistes.

Il faut cependant dire que je sais aussi habiller monsieur tout le monde. J’habille surtout des Africains, car mes tenues sont adaptées à notre environnement. Je travaille beaucoup avec les pagnes, la cotonnade, le lin. C’est la matière première africaine que je privilégie", explique Joseph Ilboudo. Présent au SIAO depuis 1993 ; il se félicite cette année de l’amélioration dans l’organisation du Salon. "A cette édition, nous n’avons pas eu des difficultés par exemple pour retrouver et nous installer dans notre stand dans le pavillon climatisé qui est vraiment bien aménagé. Je suis présent à ce SIAO avec de nouvelles créations et j’ai participé au défilé de mode du samedi 30 octobre".

Après une trentaine d’années d’expérience, Joseph Ilboudo insiste aujourd’hui sur la formation des jeunes pour perpétuer et valoriser le métier de couturier.

"Il est important de mettre l’accent sur la formation des jeunes. Les gens deviennent de plus en plus raffinés et exigeants dans leur habillement. Il faut que les jeunes apprennent à aimer le métier de couturier et à y consacrer le temps nécessaire pour une formation solide. La couture nourrit son homme quand on la respecte. Je forme déjà des jeunes dans mes ateliers mais j’ai pour ambition la création d’un centre de formation. Nous avons eu la chance de nous former en Europe mais il faut dire que les conditions de formation dans ces pays sont très difficiles actuellement. Il faut donc mettre l’accent sur une formation de qualité sur place".

H. NANA

Préselection MISS SIAO 2004 : Une soirée beauté et de créativité

La préselection de Miss SIAO 2004 s’est déroulée le 30 octobre dernier à la place de la nation. Parmi les 15 candidates de départ, 10 ont été retenues pour la grande finale du 06 novembre prochain qui consacrera l’une d’entre elles "ambassadrice des arts". La nuit de la préselection a également été marquée par un defilé de mode international avec des stylistes de renom venus de Ghana, du Togo, de la Côte -d’Ivoire, du Mali, du Cameroun et du Burkina Faso. La coloration musicale de la soirée à été assurée par Jeanne Bicaba, les Sofa, Yeleen et Kamaldine. La soirée de présélection de Miss SIAO qui est à sa 2e édition s’est déroulée en présence de Mme Chantal Compaoré, épouse du Chef de l’Etat.

A.F. BATIONO


Les dix (10) filles présélectionnées

Aminata Kanté

Fatoumata Samaké

Yasmina Tamboura

Aïssatou Barro

Appoline Balkouma

Thérèse Monique Kara

Fatoumata Sawadogo

Rasmata Kaboré

Gisèle Obiagué

Saratou Cissé


Les à-côtés du SIAO : Des mendiants sur le site ?

Notre équipe de reportage a été accostée par une dame portant un bébé au dos, et mendiant visiblement à tout venant. Décidement, ces mendiants qui envahissent la cité ne manquent pas d’imagination pour profiter de toute opportunité.

La presse, un fourre-tout ?

Des visiteurs n’ayant rien à voir avec le monde des médias ont été apperçus avec des badges Presse sur le site du SIAO. Ces faits sont légion lors des grandes manifestations organisées dans notre pays. La presse ne saurait être un fourre-tout au risque de la discréditer dans son travail.

Attention aux coupures d’électricité

Le site du SIAO enregistre de nombreuses coupures d’électricité. Pour quelle raison ? Une chose est certaine, les désagréments sont énormes. Pourquoi n’a-t-on pas prévu un groupe au cas où... Il est temps d’y penser.


CODEPA

"L’Afrique doit s’unir pour gagner le pari du développement" déclare Mactar Diakhaté le président du CODEPA

La Coordination pour le développement et la Promotion de l’Artisanat africain (CODEPA) a tenu sa cinquième assemblée générale le 1er novembre au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale.

"L’Afrique doit s’unir pour gagner le pari du développement " a délaré dans son allocution M. Mactar Diakhaté le président du CODEPA. Il a lancé cet appel après avoir fait le constat que certains Etats ne se sont pas acquités de leurs cotisations.

Projet communautaire, le CODEPA a une "capacité d’absorption de la main d’oeuvre" a dit le président Diakhaté. Il a indiqué que cette capacité de création d’emplois ne saurait être une réalité sans la contribution financière et des associations et des Etats membres.

M. Diakhaté a d’autre part révélé que les ressources financières du CODEPA sont utilisées pour satisfaire les besoins en formation des membres, l’élaboration d’une "réglémentation commune en matière d’apprentissage", venir en appui aux activités de l’association sous-régionale que ne peuvent les mutuelles mises en place ainsi que assurer la "commercialisation et la promotion interne, sous-régionale et internationale".

M. Benoît Ouattara, le ministre du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat a félicité le bureau du CODEPA pour avoir réussi à élargir sa base par "l’adhésion de plusieurs partenaires" et pour avoir tenu plusieurs rencontres. Il a déclaré qu’il est du "devoir de chaque Etat membre d’apporter son appui au CODEPA." Le ministre Ouattara a invité le CODEPA à "créer un cadre organisationnel plus adapté" élargi au plus grand nombre d’associations professionnelles. Il a salué la présence de l’Afrique du Sud à la cinquième assemblée générale ainsi que le retour du Burundi et du Rwanda. C’est avec la promesse de porter à la connaissance des gouvernements des pays membres du résultat des décisions de la cinquième assemblée générale que le ministre burkinabè a déclaré ouverte la cinquième assemblée générale du CODEPA.

Se déroulant en une journée, les travaux de l’AG ont pris fin dans la soirée du 1er novembre.

Oumarou Saïdou CAMARA
Sidwaya

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