Le Burkina Faso en termes d’indicateurs, aujourd’hui, est à un taux de couverture d’environ 28%, à un taux d’électrification de plus de 15% et à un taux de désert de 56, 86%. Aussi, pour le ministre burkinabè des Mines, des carrières et de l’Energie, Salif L. Kaboré, le Maroc est un bon exemple pour Le Faso qui peut profiter de son savoir-faire, de son expertise, notamment en matière d’électrification rurale où le Burkina est très en retard avec un très faible taux d’électrification estimé à 4%. Dans ce domaine précis, le Maroc peut se targuer d’être à un taux de 96%. Mais, il n’y a pas que dans l’électrification rurale que Rabat peut être un modèle pour Ouagadougou.

En matière d’énergies renouvelables, en particulier de d’énergie solaire, le Royaume chérifien est à 2 000 Mégawatts, alors que Le Faso peine encore à mettre sur pied une centrale solaire d’une quarantaine de Mégawatts. Le gap entre les deux pays amis dans le secteur de l’électricité est évidemment énorme. Et en cela la tenue à Ouagadougou en marge des présentes journées de la 4e édition du Forum Maroc Afrique Elec a été une réelle opportunité pour les acteurs et entrepreneurs nationaux du secteur d’apprendre beaucoup au contact de leurs homologues du Maroc, puis qu’il y avait entre autres au programme des rencontres professionnelles, des expositions.

Pour le ministre marocain de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, AbdelKaderamara, le rôle des politiques, c’est de favoriser justement pareil cadre d’échanges afin que cela profite au développement, au bien-être des populations. « Le Maroc constitue aujourd’hui pour nous une référence. Au-delà de l’électricité, il s’agit de faire en sorte que d’autres partenariats fructueux soient noués avec les Marocains », a renchéri son homologue burkinabè, Arthur Kafando, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. Ainsi, après les télécoms, le secteur bancaire et d’assurances et autres, le Royaume chérifien va jouer de plus en plus, aux côtés des partenaires traditionnels, un rôle important dans le secteur de l’électricité burkinabè.

Mais, le Burkina Faso est loin d’être une exception pour le Maroc en Afrique noire qui est devenue un axe majeur de la stratégie commerciale de Rabat. Ses exportations vers l’Afrique subsaharienne ont été en effet marquées par une progression continue durant la dernière décennie. Elles sont ainsi passées de 2,1 milliards de dirhams en 2000 à 7,2 milliards de dirhams en 2010. Pour ce qui est des relations commerciales avec le Burkina, les échanges commerciaux entre le Maroc et Le Faso ont dépassé les 200 millions de dirhams en 2009, contre à peine 100 millions en 2004.

Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net