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DISTRIBUTION D’ALIMENT POUR BÉTAIL DANS LE YATENGA : Des éleveurs crient leur ras-le-bol

Publié le mardi 5 juin 2012 à 00h03min

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Une opération de distribution d’aliment pour bétail fait des gorges chaudes au sein des acteurs du monde de l’élevage à Ouahigouya. Les membres de l’Union provinciale de la filière viande et bétail du Yatenga pointent un doigt accusateur les agents de la direction régionale des Ressources animales du Nord de les avoir oubliés dans le partage.

Les éleveurs de Ouahigouya, membres de l’Union provinciale de la filière viande et bétail du Yatenga, se disent indignés par le traitement à eux réservé. En effet, ceux-ci ont indiqué avoir été approchés par les agents de la direction régionale des Ressources animales du Nord pour les informer d’une opération de vente à prix subventionné d’aliment pour bétail. La condition était de faire des listes qui vont permettre d’évaluer l’état des besoins et de s’organiser pour aller chercher l’aliment à Ouagadougou à raison de 5 000 FCFA le sac de 50 kg. Une nouvelle bien accueillie par les éleveurs de l’Union qui se sont empressés de dresser leur liste (de 63 personnes).

Le second soulagement est venu du fait qu’au lieu de Ouagadougou, les produits seront acheminés jusqu’à Ouahigouya avec des prix inchangés. Cependant, à en croire leurs propos, ils vont vite désenchanter car ce qu’ils pensaient être une aubaine pour eux s’est transformé tout d’un coup en désespoir. « On a été informés que les aliments sont arrivés mais à notre grande surprise, les agents de la direction des Ressources animales ont commencé la vente sans nous prévenir », a déclaré le président de l’Union provinciale de la filière viande et bétail du Yatenga, Hamadé Ouédraogo. Et d’ajouter que les mêmes agents se seraient partagés chacun 10 sacs d’aliment qu’ils ont vendus à des commerçants qui leur proposeraient à leur tour sur le marché à 7 500 FCFA le sac. Des propos confirmés par le président du cadre de concertation des éleveurs du Nord, El hadj Daouda Ouédraogo, qui dit s’être rendu immédiatement à la direction des Ressources animales lorsqu’il a appris que l’aliment était disponible. « 

Là bas, on nous a informés que ce sont les agents de la direction qui sont en train de prendre leur part d’abord et de repasser le lendemain à 9h pour la nôtre. Le lendemain, nous avons trouvé une foule alignée et ceux qui étaient chargés de la vente nous ont invités à rejoindre les rangs. Chose que nous avons refusé car pour nous, il n’est pas normal qu’on ne tienne pas compte des listes préétablies », a-t-il expliqué. Selon lui, l’agent qui leur avait dit de constituer la liste leur a signifié, séance tenante, que ladite liste n’était plus valable et que la seule condition était de s’aligner comme tout le monde. Exaspérés, les détracteurs ont décidé de rencontrer le Directeur régional (DR) des Ressources animales du Nord, Dominique Ilboudo, pour lui faire part de leur mécontentement. « Le DR nous a dit qu’il reste deux tonnes d’aliment et qu’il va nous appeler après avoir fait le point des ventes. Près de deux semaines après, il n’a encore rien dit », a relevé El hadj Daouda Ouédraogo. Reconnu comme une référence en matière d’embouche bovine au Nord, celui-ci avoue ne pas comprendre que de l’aliment pour bétail soit destiné à la région et qu’il n’en soit pas bénéficiaire.

957 tonnes pour près de 800 villages

Selon le DR des Ressources animales du Nord, Dominique Ilboudo, c’est son ministère de tutelle qui, ayant constaté le déficit pluviométrique qui a provoqué le déficit fourrager, a décidé de doter certaines régions d’aliment pour bétail. C’est ainsi qu’après l’évaluation des besoins, un premier lot de 150 t d’aliment devrait arriver dans la région du Nord. Mais, à l’entendre, compte tenu de la crise au Mali, 80 des 150 t sont parties vers la province du Soum qui a accueilli un nombre important de réfugiés. De l’avis du DR, les 70 t restantes ont été entièrement distribuées dans la commune de Arbollé qui a été prompte dans la mobilisation des ressources financières. Néanmoins, un deuxième lot de 957 t a suivi et devrait être dispatché dans toutes les communes du Nord (800 villages environ).

C’est ainsi que 509 t sont revenues à la province du Yatenga dont 90 à la commune de Ouahigouya. « L’aliment disponible était en deçà des besoins exprimés, tellement les demandes étaient nombreuses. Mes agents ont commencé à remettre 5 sacs par éleveur mais entre-temps, ils étaient obligés d’en donner un. En outre, nous avons reçu des instructions de la hiérarchie que 15 t devraient aller au bénéfice du groupement des producteurs de zébus Azawak », a souligné M. Ilboudo. Selon lui, il a répondu clairement aux détracteurs qui revendiquaient 10 t d’aliment qu’ils ne pouvaient pas avoir la quantité voulue du fait de la forte demande. « Comme ils ont refusé de s’aligner, ils ne se sont pas entendus avec mes agents. Néanmoins, je leur ai dit que j’allais voir ce qu’il y a lieu de faire pour eux en tant que collaborateurs. C’est pour cela que je leur ai proposé les deux tonnes restantes mais jusque -là, ils ne sont pas venus les chercher », a ajouté le DR. Et de prévenir que s’ils tardent à venir, le stock sera attribué à d’autres demandeurs. Concernant les informations selon lesquelles chaque agent a eu 10 sacs, M. Ilboudo dément formellement : « Ce n’est pas possible ; ce n’est pas vrai. Il ne m’est jamais revenu que mes agents ont bénéficié chacun de 10 sacs ».

Par rapport à la revente des produits, celui-ci a avoué que le contrôle est très difficile car pour lui, c’est le même type d’aliment qui était sur le marché et de plus, la plupart des éleveurs bénéficiaires sont aussi des commerçants. Il a, en outre, assuré que des dispositions sont prises pour que l’aliment subventionné ne se retrouve pas sur la place du marché.

Mady KABRE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 5 juin 2012 à 13:41 En réponse à : DISTRIBUTION D’ALIMENT POUR BÉTAIL DANS LE YATENGA : Des éleveurs crient leur ras-le-bol

    Il faut éviter de publier les rumeurs de ce genre. Lorsqu’un fait aussi grave doit être annoncé, il faut s’assurer de la fiablilté des informations avant de le faire. Sinon à lire le titre c’est comme si le déli est avéré pour s’en rentre compte après que ce sont des acussations non vérifiées. Le discrédit est lancé sans preuve. Faisons attentions aux informations sans fondements. Le groupement en question pourrait être poursuivi par les agents de l’élevage pour diffamation.

    • Le 5 juin 2012 à 19:53 En réponse à : DISTRIBUTION D’ALIMENT POUR BÉTAIL DANS LE YATENGA : Des éleveurs crient leur ras-le-bol

      Ces gens ne sont pas des éleveurs sinon des profiteurs. Je suis sûr qu’ils sont plus des commerçants que producteurs d’animaux ou même emboucheurs. Ne croyez pas à leurs déclarations mensongères. Ils veulent juste se faire voir. Soyez prudent en tant que journaliste prenez le temps de savoir a qui vous ave affaire car, il ne me semble pas que ce soit des éleveurs sérieux qui veulent discrédités leurs agents alors que ils ont surement bénéficié de plusieurs avantages et c’est seulement maintenant a cause d’un simple fait ou ils croient avoir raison ils veulent remettre en cause l’intégrité des agents. A bon entendeur SALUT.

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