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Burkina Faso : Une grande mine culturelle insuffisamment exploitée

Publié le vendredi 1er juin 2012 à 01h31min

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Avant de devenir ces dernières un pays minier, le Burkina a toujours fait figure de nation de culture. Ce statut de pays culturel, Le Faso est bien parti pour le garder pendant longtemps, sinon jusqu’à la fin des temps, si l’on s’en tient aux résultats des recherches sur le secteur. En effet, une étude, conduite par l’ancien ministre chargé de l’analyse et de la prospective, Jacques Guéda Ouédraogo, révèle d’importants gisements qui, suffisamment exploités, pourraient contribuer au développement socioéconomique du pays

« Etude sur les impacts du secteur de la culture sur le développement social et économique du Burkina Faso », c’est le titre de l’étude dont le rapport a été présenté le 22 mai dernier à Ouagadougou.
Selon les résultats de l’étude, le Burkina Faso, fort de sa soixantaine de groupes ethniques, a une richesse culturelle immense mais qui est insuffisamment exploitée. Cette richesse culturelle s’est traduite, ces dernières, par le développement de manifestations festivalières à caractère identitaire visant à promouvoir les richesses patrimoniales de territoires données.

Entre autres, l’on peut citer : warba de Zorgho, liwaga de Séguénéga, Wedbindé de Kaya, Zaoré de Koupéla, Djenka de Garango, masques de Dédougou, Poni, Toma, Boulsa. Bien sûr, l’étude n’a pas perdu de vue les manifestations nationales de d’envergure internationale comme le FESPACO ou le SIAO qui participent du rayonnement culturel du pays.
Au bas mot, le Burkina Faso enregistre chaque année sur l’ensemble de son territoire 16 000 manifestations socioculturelles, si l’on part sur la base minimale de deux manifestations par village (le pays compte au total 8 000 villages, ce qui donne 16 000 manifestations par an).
Contrairement à ce qui se passe en ville, le grand nombre de manifestations en milieu traditionnel ou rural sont méconnues, encore moins suivies ou valorisées.

‘’Dans la société traditionnelle burkinabè, à l’instar des autres sociétés africaines, il est difficile de parler d’organisation systématique de la culture au sens moderne du terme. La culture burkinabè est à la fois un mélange de pratiques traditionnelles et de coutumes. Elle est partie intégrante de la vie quotidienne de l’individu. Pour pénétrer le secret de la culture dans chaque société, il apparaît indispensable, dès lors, de suivre le déroulement des grands événements qui rythment la vie des villages (rituels des initiations, des mariages, des récoltes, des enterrements et funérailles, etc.’’, relève l’étude.

Les auteurs, convaincus par les conclusions de leurs recherches, ont fait un certain nombre de recommandations visant à accroître l’impact de la culture sur le développement social et économique du pays. D’abord, ils préconisent la promotion de la culture du Burkina à travers une plus visibilité dans les espaces publics et privés de l’Administration publique, les représentations diplomatiques, dans les établissements d’enseignement. Ils recommandent également la valorisation de la culture nationale à travers une plus grande visibilité dans les espaces privés. Par ailleurs, ils souhaitent que des bourses de formation soient offertes aux jeunes talents dans les plus grandes écoles artistiques du monde.

Grégoire B. BAZIE

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