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Rébellion touarègue : Le Niger prend les devants

Publié le jeudi 31 mai 2012 à 02h07min

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Cela fait quelques jours déjà que les autorités nigériennes sont sur les dents : l’heure est aux concertations dans les villes, les villages et jusque dans les plus petits hameaux ; l’on consulte tous azimuts, toutes les franges de la société sont concernées, et ces consultations impliquent civils autant que chefs religieux ; la raison ? Conjurer le péril touareg, devenu réalité chez le voisin malien ; chat échaudé craignant l’eau froide, on comprend l’initiative nigérienne.

A vrai dire, ce pays n’est pas à un coup d’essai dans sa volonté de contrer les velléités expansionnistes des hommes en bleu du désert ; le Niger, depuis belle lurette, est constant dans ses tentatives pour endiguer les assauts touareg, et chaque fois, il y a réussi ; lorsque les circonstances l’exigèrent, les autorités nigériennes en vinrent même à prendre langue avec les rebelles du MNJ présents sur leur territoire.

On se rappelle également la différence de traitement dont bénéficièrent les Touareg alliés de Kadhafi à leur retour de Libye peu après la chute du Guide : au Mali, on les accueillit en grande pompe, et ATT ne fut pas loin de mettre les petits plats dans les grands, histoire de fêter le retour de combattants de la liberté, dont il ne soupçonnait pas qu’un jour ils seraient la cause de sa chute ; au Niger en revanche, on opta pour une autre stratégie, puisque les autorités de ce pays exigèrent le désarmement préalable des affidés du Guide, leur imposèrent presque un code de bonne conduite avant de leur permettre de s’installer de nouveau dans ce pays, qui est pourtant leur.

De toute évidence, le Niger aura eu la vista, car sa politique à l’égard des rebelles touareg aura été la bonne. Ce pays poursuit dans la même mouvance, et il ne serait pas étonnant qu’il continue de récolter les dividendes de sa politique, préventive.

Au-delà de tels résultats cependant, personne ne saurait sérieusement contester que la question de la rébellion touarègue, cause de tous les tourments dans le grand Mali, ne saurait avoir comme solution l’initiative isolée de quelque pays, quelle que soit sa ferme détermination.

Le problème des séparatistes touareg, lesquels ont presque accroché le Mali à leur tableau de chasse, est bel et bien celui de la sous-région dans son entièreté. Les pays exposés à la menace sécessionnistes des hommes en bleu du désert seraient bien inspirés de chercher à se concerter dans le but d’y trouver la solution.

Pour avoir été le ventre mou de la coalition qui voulut contrer certains risques dans la zone sahélo-saharienne, le Mali s’en mord à présent les doigts. Ce faisant, il a indiqué la voie à ne pas suivre ; il reste à savoir si les autres Etats concernés par ce péril sauront prendre les mesures idoines pour y faire face.

Jean Claude Kongo

L’Observateur Paalga

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