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Boni Yayi à l’Elysée : France-Afrique ou pas France-Afrique...

Publié le mercredi 30 mai 2012 à 02h39min

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On ne sait que trop, François Hollande a été préféré à Nicolas Sarkozy le 06 mai dernier non pas pour les recettes miracles qu’il entend produire pour éradiquer la misère africaine, mais pour le programme de croissance continue qu’il s’est engagé à défendre pied-à-pied pour relever le panier de la ménagère dans l’Hexagone.

Vue sous cet angle, la visite que le président Boni Yayi a rendue hier au niveau locataire de l’Elysée passera comme un non-événement aux yeux de bien des Français.

C’est tout juste si ceux qui y prêteront attention ne s’en gausseront pas comme de la réédition d’un rituel bien huilé depuis les indépendances :

un potentat nègre qui vient encore négocier des facilités de caisse pour le difficile bouclage de ses fins de mois.

Il n’empêchera que, pour les politologues afro-tropistes, François Hollande est très attendu sur les relations franco-africaines, lui qui a promis de s’engager dans une logique de rupture vis-à-vis du passé.

Quoiqu’on en pense, c’est à un double titre qu’il aura reçu le premier chef d’Etat africain subsaharien : en tant que président du Bénin, d’abord, un pays dont l’économie est en passe d’être naufragée par la piraterie maritime qui frappe le golf de Guinée et contre laquelle il est allé quémander le secours de la France comme du reste il l’avait déjà fait le 8 janvier 2011 auprès de Sarkozy ;

ensuite, Boni Yayi est également président en exercice de l’Union africaine, et à ce titre, il a plaidé auprès de son homologue français des dossiers vitaux pour notre continent telles la crise alimentaire, au sujet de laquelle le dernier sommet du G8 est resté bien en deçà de toutes les attentes, ou encore la partition du Mali, au nord duquel se profilent des risques de talibanisation ; sans compter des questions tout aussi brûlantes que les négociations entre les deux Soudan, qui se sont ouvertes hier à Addis-Abeba. Et tout cela en attendant la rencontre très prochaine avec le président en exercice de la CEDEAO, l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara.

Comme on le voit si bien, France-Afrique ou pas France-Afrique, droite ou gauche à l’Elysée, les relations entre l’ancienne puissance tutrice et ses anciennes colonies d’Afrique épouseront toujours un tour particulier.

En effet, si la France ne va à cette Afrique-là, c’est cette Afrique qui ira d’elle-même à la France pour des raisons bien évidentes.

Agnan Kayorgo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 30 mai 2012 à 10:57, par Joukov En réponse à : Boni Yayi à l’Elysée : France-Afrique ou pas France-Afrique...

    Vous ne devez pas oublier que l’occident et la France tiennent les élites africaines et par ricochet controlent le devenir ce continent. Tant que le phénomène ne sera pas mis sur la place publique pour que chacun prenne ses responsabilités, nos chefs ne pourront qu’aller faire allégeance pour notre quiétude temporaire. Je m’explique. Que peuvent faire nos chefs si l’enseignement superieur et les programmes qui vont avec sont controlés par le Cames qui est sous surveillance des occidentaux. Que peuvent faire nos financiers et grands économistes si la banque centrale est sous surveillance de ces occidentaux et que seule la politique monetaire à eux voulu sera appliquée sinon on vous inonde de fausse monnaie et bonjour l’inflation. Demandez aux guinéens sous Sekou Touré et au Maliens sous Modibo. Que peut on soigner comme maladie serieuse dans nos hopitaux sinon qu’être évacué. Croyons nous que ces gens vont nous faire des transferts de technologies médicales. Si vous êtes dirigeants et que vous criez fort, ils vous attendront dans leurs hopitaux et vous mourrez comme Sekou Touré dans un hopital de Cleverland après avoir croqué une pomme et vous comprendrez. Si vous êtes carrièristes, sans leurs bénédictions, vous n’aurez aucun poste à l’international ni de Visa pour vos rejetons. Parcourez les écoles techniques de ce pays et vous verrez la vestuosité du materiels didactiques qui est de la technologie N-2 de chez les occidentaux. On verra ce que le programme taiwannais des lycées professionnels va apporter de neuf mais en attendant c’est à vous les journalistes de mettre les problèmes de fond sur la place publique sinon la Françafrique a de beaux jours devant elle. Faites la génèse de la situation en CI dépuis le 7 décembre 1993 et ce qui s’est passé pour tout spectateur qui a suivi la RTI ce jour là et vous comprendrez que c’est l’ADOphobie pour Americanophilie aggravée qui a améné tout ce qui s’est passé par la suite. Lui même n’a til pas dû payer une maison dans le sud de la France pour montrer pâtte blanche.

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