LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

ENTREPRISE COMMERCIALE DU FASO : Une décision de justice inquiète les travailleurs

Publié le lundi 28 mai 2012 à 01h40min

PARTAGER :                          

Des travailleurs de l’Entreprise commerciale du Faso (ECF-SA), société spécialisée entre autres, dans la commercialisation de produits Jumbo-Jumbo, Bonnet rouge, Gillette, ont animé un point de presse, le vendredi 25 mai 2012 à Ouagadougou. Suite à la saisie du compte de l’entreprise la semaine dernière, par la justice dans l’affaire SIBEA, ils ont exprimé leurs inquiétudes sur l’avenir de ECF.

La bataille judiciaire entre actionnaires de la Société industrielle burkinabè d’épices et d’aliments (SIBEA) est-elle en train d’asphyxier une autre société, l’Entreprise commerciale du Faso (ECF) ? Selon les travailleurs de cette entreprise, qui ont animé une conférence de presse le 25 mai dernier à Ouagadougou, le déroulement des évènements conduira inexorablement ECF-SA à mettre la clé sous le paillasson. « Nos comptes ont été mis sous saisie la semaine dernière. Conséquence, plus de 250 salariés sont menacés de chômage dans l’immédiat, donc près 1250 personnes en danger », a résumé le porte- parole des travailleurs, Aristide Ouédraogo. Quel lien y a-t-il entre SIBEA et ECF ?

Petites piqûres de rappel. Mai 2011, suite aux difficultés financières que connaît la SIBEA, son président directeur général Ali Compaoré est débarqué de l’entreprise familiale et trouve comme point de chute…ECF dont il est actionnaire. Une société anonyme créée en 2008 et qui commercialise, tout comme SIBEA, des cubes sous forme de bouillons déshydratés sous la marque dénommée “Jumbo”. L’ex-PDG entraîne avec lui, de nombreux travailleurs de SIBEA au chômage technique depuis juin 2011. « Près de 80% des travailleurs de la SIBEA se sont retrouvés à ECF », a d’ailleurs reconnu au cours de la rencontre le porte parole, Aristide Ouédraogo. Les recours en justice déposé contre Ali Compaoré par son ancienne société pour mauvaise gestion, conduiront finalement à son arrestation et à sa détention à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Un directeur général écroué, les comptes de l’entreprise sous scellés, c’est la situation dans laquelle se retrouve aujourd’hui les travailleurs de ECF-SA. « La situation augure des lendemains incertains. Parce que la justice, dans son instruction du dossier Ali Compaoré, a décidé de mettre les comptes de ECF sous saisis », s’est inquiété Aristide Ouédraogo. Que pensent-ils des accusations de transferts de fonds qu’auraient opérés Ali Compaoré de la SIBEA à ECF ? « Dans une société où il y a un conseil d’administration, est-ce possible ? Même s’il était avéré qu’il a commis des malversations, c’est à l’individu qu’il faut sommer de payer ce qu’il doit à SIBEA. Il faut donc laisser fonctionner la société et au cas où il doit à SIBEA, pour qu’il puisse rembourser.

Asphyxier ECF ne résoudra pas le problème », a indiqué Aristide Ouédraogo, tout en précisant que Ali Compaoré n’est pas le seul actionnaire de ECF. Et Soumaïla Compaoré, un « transfuge » de SIBEA de marteler, la colère dans la voix : « Il y a des trucs pas clairs dans cette histoire. Nous n’avons pas voulu au début entrer dans cette bagarre, car elle est familiale. Mais si nous sommes aujourd’hui en train de parler, c’est parce que nos emplois sont de nouveau en danger ». En plus les anciens travailleurs de SIBEA aujourd’hui à ECF, « estiment être victimes d’un complot », « subissent des menaces » de leur camarade restés toujours de l’autre côté.

« Nous qui avons décidé d’aller travailler à ECF, ils nous désignent comme des traités. Ils nous reprochent d’abandonner la lutte », a précisé Aristide Ouédraogo. En somme, avec « un chômage certain qui se profile », les travailleurs ont souhaité « la levée immédiate de la mesure de saisie des comptes de ECF-SA », afin que l’entreprise puisse poursuivre ses activités. Pour ce faire, ils ont sollicité l’intervention du ministère de la justice.

Sié Simplice HIEN

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)