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Report sine die de l’enrôlement biométrique : Va-t-on vers un nouveau report du double scrutin ?

Publié le mardi 22 mai 2012 à 01h12min

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Le démarrage de l’opération d’enrôlement biométrique initialement prévu pour ce 21 mai est reporté à une date ultérieure. Ce qui était très probable depuis le couac de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec les informaticiens, est désormais officiel depuis hier. Que va-t-il maintenant se passer avec ces élections couplées de décembre 2012 ?

La date du double scrutin sera-t-elle encore repoussée comme le redoutent déjà les oiseaux de mauvaise augure ? La Commission électorale nationale indépendante saura t-elle juguler ce contretemps et tenir effectivement son pari d’organiser les élections le 2 décembre prochain ? Bref, la situation est de nature à susciter mille et une interrogations, surtout dans un contexte caractérisé par de précédents reports des élections ?

Face un tel tableau, rien n’est moins sûr. Certes, la CENI par la voix de son président, Maître Barthelemy Kéré, tente de rassurer, n’hésitant pas à exprimer son engagement à tout mettre en œuvre pour que les prochaines élections législatives et municipales du pays aient lieu à la date indiquée. « Les élections étant fixées au 2 décembre 2012, la CENI ne ménagera aucun effort pour le respect de cette date », indiquait-il à sa conférence de presse du 15 mai dernier.

Pour traduire dans les faits dans son engagement, la Commission électorale nationale indépendante a ainsi procédé rapidement à un nouveau recrutement d’informaticiens qu’elle entend former dans les mêmes conditions que les premiers avant d’entamer l’enrôlement biométrique proprement dit. Si la détermination de l’institution à résoudre les problèmes actuels est réelle, elle ne suffit pas pour autant à garantir le non report des élections couplées.

Cela d’autant plus que ce n’est pas la CENI qui fixe les dates du scrutin, mais le gouvernement. Qui pourrait, tenant compte des retards engendrés par les difficultés rencontrées au niveau du processus de formation des informaticiens, envisager un nouveau report. Alors, une préoccupation reste posée : Va-t-on vers un nouveau report des élections couplées de 2012 ?

La question mérite toujours d’être évoquée ce d’autant plus qu’au-delà de la CENI et du gouvernement, d’autres acteurs et non moins importants sont concernés par le sujet. Il s’agit notamment des politiques et des acteurs de la société civile dont certains ne verraient pas forcément d’un mauvais œil un énième report du double scrutin. Mais, en attendant une éventuelle réponse à la question et quel qu’en soit le temps que cela prendra, mieux vaut toujours en pareille circonstance, prendre la bonne décision qui permettrait surtout de renforcer la crédibilité des votes que de s’enfermer dans une option improductive.

Et en cela, un autre aspect important à prendre au sérieux dans la préparation de ces élections couplées, c’est la participation des citoyens au processus électoral. C’est le moment de les sensibiliser pour qu’ils se mobilisent pour s’inscrire sur les listes électorales en vue d’une plus grande participation aux votes. La biométrie n’est pas une panacée aux boycotts électoraux.

Et l’on a beau injecter des milliards de francs CFA dans des opérations biométriques, le problème du désintérêt des citoyens pour la chose électorale et politique pourrait encore davantage se manifester pendant ces élections législatives et municipales avec tout le discrédit que cela comportera les organisateurs, les élus et pour le pays tout entier. C’est maintenant que tous les acteurs des élections, à commencer par les partis politiques, doivent se mobiliser pour relever le défi.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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