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LE PREMIER MINISTRE BURKINABÈ AU PRÉSIDENT TAÏWANAIS RÉÉLU : « Je vous souhaite un excellent mandat fait de succès et de progrès »

Publié le lundi 21 mai 2012 à 02h28min

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A la veille de son investiture, le 19 mai 2012, le président réélu de la République de Chine Taïwan, Ma Ying-jeou, a accordé une audience au Premier ministre burkinabè, Beyon Luc Adolphe Tiao et sa délégation. L’occasion a été mise à profit pour faire une revue rapide de la coopération entre les deux pays.

Les « envoyés » du Burkina Faso à l’installation officielle du Président taïwanais, Ma Ying-jeou, ont eu droit à une trentaine de minutes d’échanges avec celui-ci. C’était le 19 mai 2012. Le chef du gouvernement burkinabè, Beyon Luc Adolphe Tiao, les ministres Koumba Boly de l’Education nationale et Jean Bertin Ouédraogo des Infrastructures et du Désenclavement, des conseillers du Premier ministre, etc., ont été reçus dans le hall du Palais présidentiel de la République de Chine Taïwan, aux environs de 20h 10, soit 12h 10 à Ouagdougou. Dans le mot introductif qui lui a été accordé, le Premier ministre a transmis les regrets du Président du Faso, Blaise Compaoré qui, a-t-il précisé, aurait souhaité faire le déplacement de Taipei, lui-même. « Mais ses occupations actuelles dans les médiations ne lui ont pas permis d’être là », a poursuivi Luc Adolphe Tiao.

Ses regrets ont visiblement été acceptés par le Président Ma. En plus d’un sourire décontractant, il s’est dit réjoui des multiples implications de son homologue du Burkina Faso dans le retour de la paix dans la sous-région ouest-africaine. A l’issue des salutations d’usage, place aux vœux de réussite de la partie burkinabè au président réélu. « Je vous souhaite un excellent mandat fait de succès et de progrès, au grand bonheur du peuple taïwanais », a formulé le Premier ministre Tiao. Les deux personnalités ont aussi partagé leurs visions en matière de coopération bilatérale sur un ton de souvenirs de la récente visite de Ma Ying-jeou, au "pays des Hommes intègres", du 8 au 11 avril dernier.

Le chef de la délégation burkinabè a indiqué avoir retenu du Président Ma, « un homme simple, ouvert et très au fait du quotidien de notre pays ». En réponse à ces compliments, et comme pour en attester, le chef de l’Etat taïwanais a dressé un pan de la biographie de son hôte burkinabè. Il s’est aussi intéressé à l’évolution du flux des réfugiés maliens au Burkina et les capacités du gouvernement à y faire face. Le Premier ministre lui a fait part de la situation (plus de 50 000 réfugiés, selon ses chiffres) et surtout des inquiétudes du gouvernement quant à l’hébergement de ces réfugiés, avec les pluies qui se profilent à l’horizon. Le Président Ma Ying-jeou a réitéré sa satisfaction d’ensemble des réalisations opérées au Burkina Faso, par le truchement de la coopération avec son pays.

Il a promis travailler à combler les insuffisances qu’il a pu constater pendant son séjour. C’est le cas de l’Hôpital national Blaise-Compaoré qui peine à tourner à plein régime, plus d’un an après son inauguration. « Je suis disposé à envoyer un groupe d’experts pour aider à juguler les problèmes existants », a-t-il rassuré.

A la découverte de la culture chinoise

Avant de faire le déplacement du Palais présidentiel taïwanais, Luc Adolphe Tiao a participé à un dîner offert par le ministre des Affaires étrangères, Timothy C.T. Yang, à la Maison des hôtes. Cette réception a été, en effet, organisée en l’honneur des hôtes venus des différents pays pour assister à l’investiture du Président Ma. Au rythme de la musique chinoise distillée par un orchestre, les invités ont pu déguster des mets taïwanais. Plus tôt dans la matinée, le chef du gouvernement burkinabè était à la découverte de la culture chinoise en général, au Musée national du palais. A travers un briefing préalable, un de nos accompagnateurs nous avait prévenus de la grande fréquentation de ce musée. Nous l’avions certes, écouté, mais sans grande conviction.

Et pourtant, sur place, le constat ne le dément pas. A la porte de cette vitrine de l’histoire chinoise, notre guide « bénévole » du jour, la cinquantenaire, enseignante de langue française dans une des universités du pays, selon ses dires, a été plus formelle : « Il y a plus de 3 000 visiteurs dans l’édifice ». Une manière de dire que la « visite VIP » risque de ne pas être possible. Pour entendre les commentaires de la guide, c’est le cas d’ailleurs pour tous les visiteurs, il faut porter un casque. L’autre précaution est que la prise d’image y est interdite. L’ordre a donc été donné par la sécurité de ranger les caméras et les appareils photos, avant de franchir le seuil de la caverne de l’histoire chinoise.

Les premiers symboles de l’écriture chinoise, le mystère du bronze, de la porcelaine et du jade dans cette partie du monde ont été présentés à Luc Adolphe Tiao et à sa délégation. La visite de 50 minutes a été faite aux pas de course. Le Premier ministre n’y est pas allé seulement en découverte de la culture de l’autre. Il a aussi remis au musée un tableau symbolisant l’amitié entre les peuples burkinabè et taïwanais.

Koumia Alassane KARAMA (karamalass@yahoo.fr ), envoyé spécial à Taipei

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 22 mai 2012 à 00:29, par Tingkoudomré En réponse à : LE PREMIER MINISTRE BURKINABÈ AU PRÉSIDENT TAÏWANAIS RÉÉLU : « Je vous souhaite un excellent mandat fait de succès et de progrès »

    Après le Président, c’est le tour du premier ministre d’être reçu dans un musée taïwanais. Je suis d’accord pour la découverte de la culture des autres par nos autorités lors des voyages à l’extérieur du pays mais je pense qu’avant de visiter les musées de nos hôtes, nos premiers responsables doivent commencer à aller visiter les leurs afin de toucher du doigt les réalités et problèmes de ces institutions délaissées. A ma connaissance, le musée national du Burkina qui célèbre cette année son cinquantième anniversaire, n’a jamais reçu la visite d’un président ou d’un premier ministre burkinabè ni d’un invité de marque. Est-ce nos autorités ont honte de leurs musées ? Si c’est le cas, pourquoi ne pas mettre les moyens dans nos musées pour qu’ils ressemblent aux musées qu’ils aiment visiter à l’extérieur. Les pays hôtes mettent toujours les visites des musées dans le programme de visites de leurs invités ; pourquoi au Burkina on ne le fera pas ?

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