Après la revue de la Stratégie de croissance et de développement durable (SCADD), tenue en avril dernier, l’heure était, mardi 15 mai 2012, à la phase de la revue annuelle 2012, sous la présidence du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao. Et ce, en présence, entre autres, des membres du gouvernement, des Partenaires techniques et financiers (PTF) et des gouverneurs de région. La présente revue a pour objectif, d’approuver le bilan de la mise en œuvre de la SCADD, au cours de l’année 2011, de s’accorder sur les mesures et actions de l’année en cours et de valider celles à mener pour les années 2013 à 2015. Selon les organisateurs de la revue, elle vise à examiner et valider les projets de rapport de performance de l’année 2011 et de matrice de performance 2012-2015.

Le Premier ministre Tiao, président du comité de pilotage de la SCADD, a rappelé l’importance de la revue annuelle. De son avis, elle constitue un cadre de dialogue entre les représentants de tous les acteurs impliqués dans le développement socioéconomique du Burkina Faso. Et au terme d’une année de mise en œuvre de la Stratégie de développement, a relevé le chef du gouvernement, il était opportun de dresser un bilan à mi-parcours, d’en dégager les principaux acquis, les difficultés rencontrées et de proposer les pistes de solutions. A entendre Luc Adolphe Tiao, l’exécution de la SCADD, depuis son adoption en fin décembre, ne s’est pas déroulée comme sur des roulettes.

La mobilisation des ressources pour la SCADD

En effet, la crise sociopolitique qu’a connue le Burkina au premier semestre de 2011, la mauvaise campagne agricole récente ayant entraîné un déficit céréalier de 154 462 tonnes et le contexte international difficile (crise financière dans la zone euro, hausse du cours du pétrole) ont grippé « la machine » SCADD. « Tous ces facteurs conjugués ont eu des répercussions sur l’activité économique nationale et, par conséquent, sur la mise en œuvre de la SCADD », a indiqué le Premier ministre, ajoutant que la revue se tient à un moment où le Mali fait face à une crise sociopolitique occasionnant un afflux de réfugiés.

« A ce jour, le nombre total de réfugiés maliens sur le plan national, est d’environ 50 000 réfugiés contre 35 000 réfugiés, un mois plutôt », a-t-il précisé. Au regard des difficultés alimentaires auxquelles sont confrontées ces réfugiés, M. Tiao a lancé un appel à l’aide nationale et internationale. La mise en oeuvre de la SCADD nécessite la mobilisation des ressources, aussi bien internes qu’externes. Au plan national, le niveau de mobilisation des ressources de l’Etat a connu une hausse, à savoir la somme de 1047,3 milliards de FCFA en 2011 contre 880,3 milliards à fin décembre 2010, soit une progression de 19%.

« Cette performance résulte de la mise en œuvre de la Stratégie globale de réforme de la politique fiscale ayant permis un bon niveau de recouvrement des recettes propres… », a-t-il justifié. Concernant les dépenses et prêts nets, il a souligné que le niveau d’exécution a progressé en 2011, de 8,3% (plus de 89 milliards de FCFA) et se chiffre à 1 160 milliards de FCFA contre 1 077 milliards FCFA en 2010. Autant de sous qui ont ainsi contribué à embellir le tableau de performance de la SCADD. Car, aux dires du chef du gouvernement, sur les 30 mesures retenues par la matrice de performance 2011-2013, 21 ont connu une pleine réalisation, soit un taux de réalisation de 70%. Quant aux indicateurs, a souligné que la cible n’est atteinte que pour 10 indicateurs sur l’ensemble des 34, soit un taux de réalisation de 29,47%.

« Globalement au cours de l’année 2011, les efforts conjugués ont permis au Burkina d’atteindre un taux de croissance de 4,2%, somme toute appréciable, eu égard au contexte marqué par les crises financières internationales : énergétique, sociopolitique et alimentaire », s’est réjoui Luc Adolph Tiao. Des performances qui, même appréciables, ne devraient pas occulter d’autres défis majeurs à relever. Au nombre de trois selon le Premier ministre, ces défis concernent, en premier lieu, la réduction de la vulnérabilité de l’économie nationale aux chocs et la réalisation du défi de la croissance économique. Il y a ensuite, le renforcement des infrastructures institutionnelles et physiques, en vue de la consolidation de la bonne gouvernance et de l’amélioration de la compétitivité des entreprises.

Enfin, il y a la recherche de l’équité sociale par la maîtrise de la croissance démographique, la réduction des inégalités de genre et la gestion durable des ressources naturelles. Pour y parvenir, selon le chef du gouvernement, « nous devons travailler, non seulement à consolider les acquis déjà enregistrés, mais aussi à relever les défis déclinés en quatre axes stratégiques de la SCADD ». Et de renchérir, tout confiant : « j’ai la ferme conviction que nous pourrons relever ces défis qui nous incombent ».

Nombamba Didier & OUEDRAOGO Carole (Stagiaire)

Sidwaya