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Présidence de la Commission de l’UA : Toujours l’impasse

Publié le mercredi 16 mai 2012 à 01h44min

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A Cotonou, capitale du Bénin, c’est un communiqué laconique (comme on sait si bien en produire sous nos tropiques) qui a sanctionné la rencontre au sommet des huit chefs d’Etat et de gouvernement pour connaître de l’épineux problèmes lié à la l’élection du Président de la Commission de l’Union africaine.
Pour un seul siège, deux candidats des plus déterminés : le Gabonais Jean Ping, 69 ans, en poste depuis 2008 à Addis Abeba et de nouveau candidat au poste de président de la Commission, et la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini Zuma, 63 ans, actuel ministre de l’Intérieur et ex-épouse du président Jacob Zuma.

A Addis Abeba, le Gabonais Ping n’avait pas obtenu la majorité des deux tiers requise ; au quatrième tour du scrutin, le protégé d’Ali Bongo Ondimba s’était retrouvé avec 32 voix et 20 bulletins nuls, à quatre voix de la majorité qualifiée exigée. Rarement de mémoire de diplomate, l’Union africaine aura été confrontée à un dilemme aussi cornélien.

Après ces tours de scrutin à Addis Abeba sans aucun résultat tangible, l’organisation continentale avait confessé son impuissance à donner un patron exécutif à l’Union africaine. Une fois cet échec consommé, le premier des Béninois, Yayi Boni, auréolé de son tout nouveau titre de Président de l’UA, avait invité certains de ses pairs dans sa capitale, Cotonou, pour trancher ce problème en se mettant d’accord une fois pour toutes sur un nom.

Nouvel échec, car, aussi bien à Cotonou que dans la capitale éthiopienne, il a fallu se rendre à l’évidence : les positions demeurent inconciliables entre les deux camps, qui se battent tels des chiffonniers pour le contrôle de cette fameuse Commission ; chose qui semble être le signe patent de l’incapacité des responsables africains à s’entendre sur l’essentiel, ce qui ressemble fort à une remise en cause des idéaux qui avaient prévalu lorsque les N’Krumah, Julius Nyerere, etc., portaient sur les fonts baptismaux l’Organisation de l’Unité Africaine en 1963.

En lieu et place de l’unité tant louée et qui devrait être le socle sur lequel devrait être bâtie l’Union, c’est plutôt les rivalités de clocher, la division apparente en deux blocs antagonistes avec, d’un côté, le Nigeria comme chef de file de l’Afrique de l’Ouest et, de l’autre, la partie australe du continent, qui a pour leader incontesté l’Afrique du Sud. Alors à Lilongwe, capitale qui accueillera le prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, l’élection d’un nouveau patron de l’exécutif de l’Union africaine aura-t-elle lieu ?

Peut-être, mais, si tel n’est pas le cas, il faudrait mettre ces deux concurrents inconciliables de côté pour trouver une candidature consensuelle. Il n’y a pas de temps à perdre, on ne va tout de même pas rivaliser pour l’éternité ! Les urgences continentales n’attendent pas, et il faut aller vite à l’essentiel.

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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