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Me BENEWENDE SANKARA, PRESIDENT DE L’UNIR/PS : « Blaise Compaoré est devenu un habile trafiquant d’otages »

Publié le mercredi 2 mai 2012 à 02h07min

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Le lundi 30 avril 2012, le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), Me Bénéwendé Stanislas Sankara, a animé une conférence de presse sur l’actualité nationale. Il s’en est pris à la hausse des prix du carburant, aux médiations et libérations d’otages menées par le président du Faso, Blaise Compaoré, a remis en cause le bien fondé d’une pension de retraite pour les députés et trouve toujours pertinent le mot d’ordre du 30 avril 2011 : « Blaise dégage ! »

30 avril 2011, 30 avril 2012. Cela fait un an que l’UNIR/PS et 33 autres partis de l’opposition s’étaient réunis à la Place de la nation à Ouagadougou pour dire « Blaise dégage ! » A en croire Me Bénéwendé Sankara, lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 30 avril, ce mot d’ordre reste toujours pertinent. Il déclare en effet : « Un an après, l’UNIR/PS, notre parti, voudrait assumer dans la rétrospection et avec responsabilité le propos Blaise dégage (…) ». Il précise tout de même qu’il ne s’agit pas pour l’UNIR/PS et ses militants de faire un putsch, mais plutôt d’œuvrer pour « un changement républicain » dans la légalité. Ce mot d’ordre est-il toujours valable pour les autres partis politiques ? Me Sankara dit ne rien en savoir. Ce qu’il convient de retenir, c’est que pour lui, il y a toujours vacance du pouvoir comme il le clamait l’an dernier.

Il en veut pour preuve l’augmentation des prix du carburant, le train de vie « rutilant » de l’Etat dans des dépenses « de prestige », ces faits qui défient l’autorité de l’Etat, comme l’insécurité, le grand banditisme et les divers conflits sanglants de la chefferie coutumière. Autant d’éléments qui amènent Me Sankara à ne pas être d’accord avec le Premier ministre lorsque ce dernier constate que la crise est loin derrière nous. Et Me Sankara estime que face à ces problèmes, le gouvernement joue à la « politique de l’autruche » en préférant des actions « spectaculaires et d’éclat ». Il parle là des médiations et des libérations d’otages menées par le président du Faso.

« Accointances » avec AQMI

Le président du parti de l’œuf pense que ces actions démontrent des « accointances du régime avec les réseaux d’AQMI ». Il dira plus : « Il n’est un secret pour personne que Monsieur Blaise Compaoré, sous le manteau de médiateur, est devenu un habile trafiquant d’otages qui pousse l’outrecuidance à vouloir imposer des régimes dans la sous-région avec le soutien de puissances étrangères dont il est un véritable suppôt ». Pourquoi fait-il cette analyse ? Réponse de juriste : « Pas d’intérêt, pas d’action ! » Mais l’avocat homme politique ne s’est pas limité à cela. Sur la question du projet de loi de retraite des députés, il a lancé « l’UNIR/PS est contre » avant que le journaliste n’ait fini de poser sa question.

Il se justifiera plus tard : « Ce n’est pas un contrat de travail » que signe le député avec l’Assemblée nationale lorsqu’il est élu. Quant à l’augmentation du nombre de députés, pour laquelle le PAREN n’est pas d’accord, Me Sankara a rappelé que le PAREN avait uni sa voix aux autres membres du Cadre de concertations des partis de l’opposition (CPO) de l’époque pour demander cette augmentation. Mais Me Sankara estime que le débat n’est pas au niveau de cette augmentation, mais plutôt de la « rentabilité » du député. « Est-ce que l’Assemblée nationale rapporte aux Burkinabè ? » L’opposition unie, comme au Sénégal, pour les élections couplées ? Me Sankara précise qu’au Sénégal, c’était une présidentielle. Pour le reste, « à l’UNIR/PS, nous ne faisons plus de l’unité une obsession », a-t-il déclaré. Pourquoi ? Voici l’aveu de Me Sankara : « Nous avons essayé (...), mais nous avons échoué », précisant que l’UNIR/PS a perdu des plumes dans ses tentatives d’union. Toutefois, il dit que le parti est prêt pour toute « alliance tactique ».

Pour le reste, l’UNIR/PS a une corde sensible pour François Hollande, candidat au second tour de la présidentielle française, son président estimant qu’il pourrait faire quelque chose pour le Burkina. Il reste cependant prudent et « vigilant », n’oubliant pas la nue vérité du Général De Gaulle : « La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts ».

Abdou ZOURE

Le Pays

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