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CAMPAGNE D’EXPLOITATION FAUNIQUE 2012 : La chasse est fermée

Publié le mercredi 2 mai 2012 à 02h06min

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Le ministre de l’Environnement et du développement durable a effectué une visite le samedi 28 avril 2012, dans la réserve partielle de Pama, province de la Kompienga. L’occasion pour lui de suivre l’état de stress hydrique dans la zone et d’adresser un message aux acteurs de la faune pour le respect de la fermeture de la chasse à partir du lundi 30 avril 2012.

« A partir du 30 avril, la chasse est fermée au Burkina. Ce qui signifie qu’il est interdit d’entendre un coup de feu ou d’entreprendre toute autre méthode de chasse dans toute les différentes concessions de chasse du pays. Sinon les contrevenants seront considérés comme des braconniers et s’exposent à des poursuites judiciaires ». Tel est le message du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Jean Koulidiati à l’endroit des acteurs de la faune, à l’occasion de la fermeture de la chasse. C’était lors d’une visite qu’il a effectuée dans la réserve partielle de Pama, le samedi 28 avril 2012, dans la province de la Kompienga.

Il a invité les Eaux et forêts, les populations et les concessionnaires à redoubler d’effort dans la surveillance et l’application des règles et des règlements durant cette période où la chasse est interdite, afin de protéger la faune burkinabè. Par ailleurs, dans le souci de rester dans l’esprit du lancement de la campagne d’exploitation faunique, intervenu le 5 janvier 2012 à Logobou dans la Tapoa, sous le thème« changements climatiques et faune sauvage : impacts et mesures d’adaptation pour une valorisation durable du potentiel faunique national », le ministre Koulidiaty a procédé à un survol en hélicoptère de la réserve partielle de Pama. C’est ainsi que le ministre a pu se faire une idée de l’état actuel du stress hydrique dans la zone de Pama-Nord, Pama-Centre-Nord (zone présidentielle), Pama-Centre- Sud et Pama-Sud.

« Après le survol des différentes zones, je pense que la zone présidentielle doit être un exemple pour les autres zones surtout en matière d’aménagement des pistes, des points d’eau », a-t-il déclaré. En effet contrairement aux autres zones, la zone de Pama-Centre-Nord ou zone présidentielle n’a pratiquement pas souffert du stress hydrique. Le responsable de la zone présidentielle, Jacques Boukary Niampa, a expliqué qu’ils ont anticipé les situations de stress hydrique en privilégiant des aménagements de points d’eau sur toute l’étendue de la zone. « La zone présidentielle de tourisme cynégétique a été créée le 1er août 1997 et s’étend sur une superficie de 83405 ha. Nous avons au moins 27 points d’eau, toutes saisons, dont un barrage, 4 forages à pompe solaire qui alimentent les mares et nous avons 400km de pistes », a-t-il fait savoir. M.Niampa a ajouté que cette présence de point d’eau fait qu’il y a de nombreux troupeaux de buffles, de cobas etc. qui y vivent.

« Actuellement, nous sommes même confrontés à une présence accrue des éléphants qui détruisent tout sur leur passage. Nous espérons que le ministère en charge de l’environnement va trouver des solutions pour nous aider à réglementer ce nombre important d’éléphants », a-t-il ajouté. Même son de cloche pour son chef de poste, Athanase Konkobo qui a affirmé que des animaux des concessions voisines viennent trouver refuge dans leur zone. Au-delà de la présence d’eau, M.Konkobo a justifié la richesse faunique de la zone présidentielle par le fait que la sécurité y est assurée. « En matière de protection, nous comptons trois forestiers et 15 pisteurs chargés de la surveillance de la zone. Nous ne pouvons pas éradiquer totalement le braconnage, mais cette zone fait partie des zones les mieux protégées. Ce qui fait que le braconnage est pratiquement inexistant dans la zone », a-t-il rassuré.

Un stress hydrique atténué par les premières pluies

Selon le directeur de la faune et de la chasse, Pierre Kafando, le constat qui se dégage après les deux heures de survol de la réserve partielle de Pama est que les quelques pluies qui sont tombées, ces dernières semaines, ont permis aux différentes mares de se remplir, si bien qu’il y a également de la verdure. « Ce qui atténue le stress hydrique que nous avons connu au cours de cette période de chasse, même si le problème n’est pas totalement résolu, car cette pluviométrie ne concerne pas toutes les zones », a-t-il précisé. Il a en outre, déploré l’infiltration d’animaux domestiques dans certaines zones. « Cela est dû à la repousse de l’herbe, ce qui attire les éleveurs à la recherche de pâturages et d’eau. Cette situation crée plusieurs problèmes.

Premièrement, il y a possibilité de transmission de maladies entre les animaux sauvages et ceux domestiques et vice-versa. Deuxièmement, il y a le problème de compétition au niveau des pâturages et de l’eau », a-t-il expliqué. Quant à la Directrice des marchés publics du ministère en charge de l’Environnement, Alimata Bouda, elle a confessé qu’après ce qu’elle a vu en matière de potentiel faunique et des difficultés en la matière, elle traitera désormais avec beaucoup plus de diligence les dossiers concernant la protection des animaux sauvages.

Raphaël KAFANDO


Le haut-commissaire de la Kompienga, Maxime Bouda, déplore l’abscence des grandes compagnies de transport dans sa zone

Notre province bénéficie du tourisme créé par des aires protégées comme la zone présidentielle. J’invite les populations burkinabè à venir passer des vacances ou à visiter la zone qui renferme d’énormes potentialités fauniques. Il faut ajouter que grâce à l’action conjuguée des forces de défense et de sécurité, le problème de sécurité qui existait est en train de s’estomper. Malheureusement, notre province n’est pas desservie par les grandes compagnies de transport, c’est pourquoi j’invite ces sociétés à faire l’effort de créer des lignes qui passent par Kompienga, afin de permettre aux Burkinabè de mieux profiter des richesses de cette zone. Il est vrai que le manque de pluie cette année a fait que certaines aires protégées, à part celle de la présidence connaissent des difficultés et c’est l’occasion pour nous de demander aux populations de tenir compte des changements climatiques et d’adopter des nouveaux comportements à même de sauvegarder la nature.

R.K

Sidwaya

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