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Procès de Charles Taylor : Quelle peine pour le bourreau de Monrovia ?

Publié le jeudi 26 avril 2012 à 00h50min

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A quelle sauce sera mangé l’ex-président libérien ? On devrait le savoir dans les heures qui suivent ; l’enfant terrible de Monrovia, embastillé à la Haye, que ses contempteurs présentent volontiers comme un monstre froid, devrait être fixé sur son sort aujourd’hui 26 avril 2012 ; ce, cinq bonnes années après l’ouverture d’un procès où pèse sur lui pas moins de 11 chefs d’accusation ; au nombre desquels crimes de guerre, crimes contre l’humanité, soutien et financement des rebelles du RUF, coupable des pires atrocités que connut la Sierra Leone dans les années 1990.

Avec un tel palmarès, on se demande comment l’homme pourra échapper aux serres du tribunal spécial devant lequel il comparaît et dont le principal objet est de prouver qu’il existait bien un lien entre le maître d’alors de Monrovia et les rebelles qui sévissaient en Sierra Leone voisine. A supposer donc qu’il soit reconnu coupable, une nouvelle audience devrait avoir lieu dans quelques semaines pour prononcer sa peine.

Ironie du sort, l’homme est jugé pour ce qu’il a fait en Sierra Leone. Qu’en sera-t-il des atrocités qu’il infligea à ses compatriotes libériens ? Charles Taylor, en fuyant le Liberia en août 2003, avait eu cette phrase qu’il souhaitait sans doute prophétique : « Si Dieu le veut, je reviendrai ! » Dieu le voudra-t-il ?

On devra attendre pour le savoir ; en attendant, l’ex-homme fort de Monrovia ne semble pas avoir convaincu ses juges qu’il a été le pacificateur de l’ouest africain ainsi qu’il aimait à le répéter pour sa défense ; de même sa théorie du complot de puissances occidentales visant à le mettre sur la touche, visiblement, n’aura pas fait mouche.

On peut légitimement s’attendre à ce qu’on déclare Charles Taylor coupable et qu’on le condamne en conséquence ; une maigre consolation pour ces victimes qui auront tout perdu à cause d’un monstre sanguinaire qui fit à la perfection le mal qu’il fit, sans doute, mais consolation tout de même ne serait-ce que parce que pareille condamnation peut servir pour l’exemple.

On souhaite alors que ne soit pas exaucé le vœu de Charles Taylor et que l’ancien tortionnaire ne quitte pas de si tôt sa geôle de la Haye. Et tant pis pour lui s’il estime que des dirigeants africains, jadis du cercle de ses amis, le tiennent à présent pour un pestiféré ; c’est peut-être là la preuve qu’ils auront, au final, découvert l’homme sous ses véritables traits.

Jean Claude Kongo

L’Observateur Paalga

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