La Banque mondiale connue pour la signature des accords et conventions a rompu avec la routine en publiant un document sur les savoirs locaux. Le Burkina Faso a été choisi pour le lancement de la version française. C’est une publication de 300 pages divisés en deux parties que la Banque mondiale a élaborée à l’occasion du quinquennat du programme savoirs locaux au service du développement. Le livre s’articule autour de trois principaux messages. Le premier message porte sur la richesse des communautés locales : en dépit des connaissances scientifiques, les Africains disposent d’importants systèmes de connaissances locales qui les aident à maintenir leur vie quotidienne.

Le second message est la mise en relief de l’importance des connaissances autochtones dans la lutte contre la pauvreté. Le document montre que les savoirs locaux peuvent contribuer considérablement à la réduction de la pauvreté.

Enfin, nous avons la nécessité de l’implication des communautés dans la conception et l’élaboration des programmes de développement. La participation des populations comme acteurs principaux de développement encourage la prise en charge et leur permet de mieux gérer les activités qui affectent leur vie.

Le ministre Mahamoudou Ouédraogo pour sa part a félicité la Banque mondiale, de s’être investie dans un domaine que l’on ne lui connaissait pas. Pour lui, le Burkina fait partie des pays qui exploitent insuffisamment les gisements des savoirs traditionnels. Ce livre permettra d’adopter de nouvelles stratégies de développement. Le ministre estime que " le développement ne peut pas se faire par procuration". A cet effet, "les connaissances autochtones des approches locales pour un développement globale" est un document qui va corriger le blocage psychologique au niveau des populations et amener ceux-ci à participer activement à leur développement.

Pour mettre en pratique les stratégies proposées dans cette publication, les auteurs proposent un plan d’action comportant six points qui sont entre autres l’expansion des pratiques réussies de savoir local ; l’amélioration des capacités des communautés locales à développer, partager et appliquer leur savoir local ; le développement des protocoles innovants pour la validation et la protection du savoir local ; la réalisation d’un modèle pour évaluer le savoir local et mesurer dons impact, constituer un fonds d’innovation pour favoriser la réussite des pratiques du savoir local et enfin organiser une conférence mondiale sur les savoirs locaux pour motiver les partenaires de développement à supporter ce programme.

Régine ZERBO
Ismaël BICABA
Sidwaya