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Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

Publié le jeudi 26 avril 2012 à 00h57min

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Ils les veulent jeunes, fraîches, dociles, manipulables et ambitieuses à souhait. Leur âge doit être compris entre 20 et 35 ans. Elles doivent aussi parler couramment le français. Ils leur promettent du travail, de l’argent, bref des opportunités qu’elles n’auront jamais, ici, au Faso. Derrière leur association de lutte contre la désertification, ils ont envoyé plusieurs dizaines de filles dans un « enfer ». Eux, ce sont Claudine OUARA, Issa, Jules et autres, des négriers d’un nouveau genre qui ne reculent devant rien pour parvenir à leurs fins. Ce sont eux qui ont fait partir Bemkayondo YAMEOGO (1) au pays du Cèdre, le Liban. Après avoir vécu deux(2) mois de calvaire « comme esclave de Mémé », le témoignage de mademoiselle YAMEOGO nous a mis sur le sujet et nous a permis d’infiltrer le réseau. Voilà leur histoire ; celle d’un « drame juteux » sur fond « d’une vérité cachée » et un témoignage à vous faire frémir d’indignation. « J’ai été vendue à Millions de FCFA » ; mais aussi, notre « rendez-vous de trop ».

Mardi 29 février 2012, il est 13h 25. Le vol Ethiopian Airlines ET- 927 vient de se poser sur le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou en provenance du Liban. A son bord, Bemkayondo YAMEOGO. Une jeune femme de 37 ans, mère de 2 enfants qui revient d’un enfer qui aura duré 2 mois. Une miraculée, car elles sont encore nombreuses, celles qui y sont toujours et qui continuent à porter leur croix. Quand Bemkayondo YAMEOGO quittait son Burkina natal en cette veille de Noël de l’année 2011, elle était loin d’imaginer que ses rêves d’une vie meilleure allaient tourner très vite au cauchemar. Ses rêves de travail bien rémunéré que lui avaient promis les responsables de l’Association Burkinabè de Lutte contre la désertification (ABLD), un matin de novembre, a failli tourner au drame. En effet dès l’instant où elle a mis les pieds dans ce pays, elle a senti le ciel lui tomber sur la tête.

« Dès qu’on est descendu de l’avion, nous avons été conduites par la Police dans une pièce d’à peine 10m2 dans laquelle plus de 100 femmes ont été entassées. Nous étions serrées les unes contre les autres comme des sardines. Tous nos papiers ont été retirés et nous avons été enfermées à double tour. Puis s’est engagé un curieux manège : de temps en temps, un policier venait chercher une d’entre nous. Celle qui sortait ne revenait plus. Vers 4heures du matin, ça été mon tour. Quand je suis sortie, j’ai compris que nous étions des « colis » qui attendaient leurs propriétaires. En effet, dès que je suis sortie, le policier m’a présenté à une dame, à qui il a remis tous mes papiers en me disant de la suivre. J’ai suivi la dame jusqu’à son domicile. Une heure à peine après notre arrivée, elle m’a réveillée et m’a dit qu’elle s’appelle Mouna Mémé. Je me suis présentée. Sans autre forme de procès, elle m’a intimée l’ordre de couper ma coiffure et de prendre un balai pour le nettoyage. J’ai alors compris que j’allais vivre un enfer. »

Le leurre, c’est l’eldorado au Liban

Un enfer, que leur a concocté Claudine OUARA, Jules, Issa et Nadi, tous responsables de l’ABLD. Ils font aux filles des propositions alléchantes avec au bout des gains mirobolantes. Pourtant, la réalité sur le terrain est tout autre. Pour vérifier le témoignage de Bemkayondo YAMEOGO et nous rendre compte par nous-même de la situation, nous nous sommes rendus au siège de cette association. Là, nous avons trouvé des gens très méfiants, mais bien organisés. Très méfiants parce qu’ils s’ouvrent difficilement sur leur activité cachée. Pour avoir le moindre renseignement, il faut montrer patte blanche. Bemkayondo nous avait mis la puce à l’oreille : donner le nom d’une fille qu’ils ont fait partir et le tour est joué. Cette attitude de méfiance, est particulièrement développée pour les hommes qui en réalité ne sont pas les bienvenus, surtout s’ils posent trop de questions. Par contre pour une demoiselle, l’accueil et le traitement sont tout autre. Issa, notre premier contact, est visiblement un membre influent du réseau à Ouagadougou. C’est lui qui nous renseigne. Il a des mots qui rassurent, il connait tous les rouages, et pour cause.

« Ça fait 17 ans que je vi au Liban. Je suis là pour 4 mois ; juste le temps de bien organiser les choses avant de repartir » s’est-il exclamé. Pour le projet de voyage de notre « cousine », objet de notre déplacement, il nous met en confiance en ces termes : « C’est nous qui prenons tout en charge jusqu’à son billet d’avion… » Et pour donner des preuves de ses affirmations, il nous montre deux passeports et nous dit : « Vous voyez ces passeports ; je viens de les retirer ce matin. C’est pour une fille qui vient de ZINIARE, et une de Fada. » Et il ajoute avec un brin de fierté : « Mon petit frère pourra vous le confirmer, il est rentré de la Côte d’Ivoire avec des filles qui veulent partir aussi. Alors, c’est à vous de voir ! » Le téléphone constamment collé à l’oreille montre de lui quelqu’un qui est affairé. Il a même réponse à tout : ce que gagnent les filles qui partent, leurs conditions de vie, le genre de travail qu’elles font une fois au pays du Cèdre, etc. Il maîtrise tout.

Et pour nous convaincre du sérieux de son affaire, notre interlocuteur est direct : « Si votre cousine part au Liban, nous avons un bureau de placement qui va lui trouver un travail rémunéré à 150 dollars le mois environ 75000FCFA. Pour qu’elle parte, nous, nous occupons de tout et sachez que nous mettons plus de 1.500 000FCFA pour son billet d’avion y compris. Une fois au Liban chez son employeur, si elle veut, elle peut percevoir son salaire tous les mois ou se faire ouvrir un compte, ou encore elle peut décider de récupérer son argent à son départ du Liban au bout de trois ans de contrat. Elle peut travailler comme baby-sitter, comme femme de ménage, elle peut aussi être vendeuse dans des magasins ou des super- marchés etc. Par ailleurs, elles sont logées, nourries et n’ont pratiquement aucune dépense à faire…Je vous assure que même si vous me trouver 30 filles ou même plus, je vous aiderez à les faire partir. »

Ces incohérences qui intriguent

Il est au fait de sa « chose », et quelle que soit l’inquiétude que vous manifestez, Issaka trouve les mots qu’il faut pour vous persuader. « Si vous vous décidez, nous allons demander à votre cousine de venir pour une visite médicale. Ne vous inquiétez pas c’est quelques examens pour savoir si elle n’a pas la fièvre thifoïde, l’hépatite B ou le Sida. C’est nous qui payons les frais. Une fois que ça c’est régler, vous nous donnez seulement les documents qui nous permettront de lui établir un passeport. Et même si vous n’avez pas ces documents nous allons vous aidez à les obtenir… ». Avant de nous laisser partir, il assène l’arme fatale, celle qui balaie vos derniers signes d’hésitations et vous convainc définitivement du sérieux du« business » : « nous signons un contrat de 3 ans de travail avec les filles qui veulent aller au Liban. Et avant qu’elles ne décollent, nous partons avec elles et un membre de leurs familles au consulat pour signer un certain nombre de papiers.

C’est pour vous dire que rien n’est laissé au hasard ».
Deux semaines plus tard, et après avoir honoré quelques rendez-vous et nous être appelés régulièrement au téléphone, nous avons repris contact avec Issa afin de lui présenter notre « cousine » (qui est en vérité une collègue journaliste engagée dans cette investigation). Le premier contact physique avec ma « cousine » a eu lieu au cours d’un rendez-vous pris dans un café au centre ville. Issa, accompagné de son petit frère Yabou, dépeint à ma « cousine » la procédure telle qu’il me l’avait décrite deux semaines plus tôt. Puis pour la rassurer davantage il ajoute : « D’ailleurs, nous avons déposé une demande au ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale pour officialiser notre activité. Mieux, sachez mademoiselle, que interpole Burkina vient de rentrer d’une mission au Liban et leur rapport permettra de démontrer que les Burkinabè y sont à leur aise… ».

Nous nous empressons de vérifier cette déclaration au ministère en charge du Travail ; et ce que nous apprenons est édifiant. Le directeur général du Travail M. Célestin SAWADOGO est en effet formel : « …nous avons reçu un Monsieur du nom de Jules, qui dit être le président d’une association de lutte contre la désertification. Mais il ne s’agit pas d’une demande d’officialisation ni de légalisation, mais, il faut dire plutôt qu’il est venu se renseigner et a laissé un certain nombre de documents. Je vous assure que j’ai trouvé cela suspect. Une association de lutte contre la désertification qui veut faire du placement de travailleuses, ça m’a paru bizarre. Et cette association est dirigée par un étranger vivant au Burkina. Je vous avoue également que j’ai trouvé cela curieux ; surtout le traitement salarial de 150 dollars environ 75000FCFA qu’il propose aux candidates. »

Pourtant la loi est stricte

Il ne fait aucun doute que, pour ce genre de projet qui consiste à convoyer des gens pour travailler dans un pays étranger, la loi doit prévoir des dispositions particulières. Et M. Célestin SAWADOGO de nous répondre qu’ « amenez des gens travailler hors du pays, sans un minimum de précaution, cela peut entrainer des problèmes. C’est pourquoi la disposition du code du travail en son article 22 dit que le recrutement collectif de travailleurs pour aller travailler à l’étranger est interdit, sauf autorisation du ministre en charge du Travail, avec l’avis du ministère chargé de l’Administration du territoire… ; et pour ce qui est de cette catégorie de travailleurs que sont les femmes qui sont des gens vulnérables la prudence, vous en convenez est plus de mise. Si nous avions une convention de main d’œuvre avec le pays, les règles allaient êtres précises ainsi que les conditions. »

« C’est donc clair : Claudine, Jules, Issa et les autres agissent en toute illégalité. Ce sont des hors-la-loi. Ils n’ont aucune autorisation pour exercer leur activité. Pourtant, ils ont déjà convoyé des dizaines de filles burkinabè au Liban et préparent les dossiers d’autres pour le grand voyage » : lançons-nous à M SAWADOGO qui répond du tac au tac en législateur du travail averti : « Sans autorisation, ils sont en parfaite illégalité et doivent être arrêtés, pour trafic illégal de travailleuses. »

Mais les incohérences ne s’arrêtent pas là. Alors que le réseau d’Issa signe un contrat de trois ans avec les filles qui partent pour le Liban, le consulat délivre des visas de travail de trois (3) mois. Issa, Jules et les autres ne sont que les éléments visibles de la longue chaîne de complicité qui forme le réseau au niveau local ; de simples exécutants. Ils s’occupent de trouver les filles, préparer les papiers nécessaires au voyage. Pour trouver les filles, ils ont des complices partout au Burkina. A Ziniaré, Fada, Banfora, Bobo dioulasso, etc., et bien sur Ouagadougou. Ils ont des relais fiables et convaincants, qui leurs trouvent des « proies ». Les vrais cerveaux du réseau, nous le comprendrons plutard, sont des femmes. Il s’agit de : Claudine OUARA, qui coordonne les opérations depuis Abidjan, et Nadi GEDE, une Libanaise d’une cinquantaine d’années qui vit au Liban.

Une fois l’étape de la préparation des documents réglée, les références (numéro de passeport, carnet de vaccination, etc.) sont scannées et envoyées à Nadi. C’est elle qui s’occupe du placement des filles et des formalités administratives (comme les démarches pour l’obtention des visas) du côté Liban. C’est elle-aussi qui négocie les billets d’avion avec les agences de voyages sous le couvert de l’association HOUSE OF MAIDS. Le réseau communique énormément, par téléphone et par internet. Une fois les visas obtenus, un mail avertit ceux de Ouagadougou ; Issa ou Jules qui se présentent au consulat pour se les faire établir. Il en est de même pour les billets d’avions qui sont tous électroniques. C’est un environnement dans lequel l’argent semble circuler beaucoup et facilement. Ils sont, en effet, généreux avec tous ceux qui peuvent leur facilité une quelconque transaction, l’obtention d’un papier, etc. « Je ne vous oublierai pas.

Vous aurez quelque chose ne vous en faites pas », nous a dit Issa après que nous lui ayons présenté notre « cousine ». Voilà des gens qui se tuent au labeur jour et nuit, engagent d’importantes sommes d’argent (au moins 1 500 000FCFA) par fille, dans une activité illégale, avec de réels risques de finir en prison, et qui se prétendent de simples bons. Samaritains. Peut-on vraiment y croire ? Rien n’est moins sur.

Nous avons aussi vérifié l’information d’Issa selon laquelle, une mission d’Interpole Burkina serait rentrée du Liban. Une source policière nous a confirmé le fait. Mais selon notre homme, les nouvelles ne sont pas bonnes ; et alors pas du tout pour les trafiquants. Le rapport qui doit sortir va recommander l’interdiction de délivrance de passeport, mais aussi de visa, pour les filles burkinabè voulant tenter le voyage au Liban. Mieux, notre source nous renseigne qu’une enquête est en cours et que des individus sont déjà dans la ligne de mire de la police, qu’ils sont pistés et que, très incessamment, ils seront mis hors d’état de nuire. Des informations qui nous ont non seulement confortée dans nos appréhensions mais nous indiquaient qu’il nous fallait hâter le pas pour boucler au plus vite notre enquête, avant que la police ne gâte nos « affaires. »

(1) Bemkayondo YAMEOGO : c’est le nom d’emprunt de notre source
Tous les noms utilisés sont des noms d’emprunt.

Frédéric ILBOUDO


Le rendez-vous de trop

Sur le territoire national, ils seraient plusieurs réseaux indépendants à opérer dans ce trafic. A Ouagadougou, ils seraient trois (3). Afin de boucler notre enquête avant que la police ne mette le grappin sur l’un des réseaux, il nous fallait accélérer le processus. Ainsi, nous avons fait programmer la visite médicale de ma « cousine ». A cet effet rendez-vous a été pris avec Issa pour le samedi 24 mars. Nous devrions aller dans une clinique… nous avons fini dans un commissariat de police. .

Ma « cousine » et moi devions attendre Issa et son frère à la station du côté de Larlé. Mais ce sont eux qui sont arrivés les premiers. Leur intérêt était manifestement plus grand que le nôtre pour qu’ils soient ainsi en avance. A moins que ce ne soit une stratégie pour s’assurer que nous étions bien propres. En tout cas, pendant que je cheminais vers le lieu de la rencontre, je reçois un coup de file d’Issa qui me demande ma position. J’accélère et arrive. A ma vue, il lance : « Où est votre cousine ? » J’appelle celle-ci sur son portable pour lui dire que nous étions déjà au lieu du rendez-vous et qu’il était préférable qu’elle nous rejoigne directement à la clinique. Je propose alors aux deux frères de continuer à la clinique et de l’y attendre. « Sans faute » ; me lance Issa.

Cela dit, chacun enfourche sa monture. Nous n’aurons même pas le temps de démarrer nos engins que quatre individus nous cernent de toutes parts. Sans même nous adresser la parole, deux d’entre eux retirent les clés de contact de nos engins. Ils nous somment de descendre des engins et l’un deux ordonne : « Retirez leurs téléphones, et passez-leurs les menottes ». Je n’ai pas le temps de réaliser ce qui nous arrivait, que les menottes étaient à mes poignets. Il en est de même pour mes deux « amis ». Alors que je suis seul, eux sont menottés ensemble. « Tournez-vous vers le mur et ne regardez pas la chaussée. » Nous a crié la voix qui donne les ordres. Je suis tellement abasourdi que je n’arrive même pas à dévisager qui que ce soit. « Allez-montez dans la bâchée », ordonne une autre voix. Issa s’approche de moi et me demande à voix basse : « M. Frédéric vous êtes au courant de quelque chose ? » Le temps de lui répondre, que j’entends :

« Taisez-vous là, vous n’avez plus le droit de vous parler ! C’est clair ? » Je ne sais pas par quelle acrobatie, mais je me suis retrouvé dans la bâchée où les deux autres me rejoignent. Deux des agents font monter ma moto dans la bâchée. Le chef décide de faire monter Issa dans la cabine avec lui et l’agent qui conduit. Du coup, je me retrouve menotté avec Yabou. Le chef ordonne à un de ses hommes de nous suivre avec la moto des deux frères. La voiture s’élance puis s’arrête ; le chef sort la tête et demande à Yabou où se trouve le siège de leur association : « C’est à Gounghin » ; répond celui-ci. Pendant qu’on traverse la ville, menottes aux poignets, je réalise que je viens d’être appréhendé comme un vulgaire délinquant, un de ces malfrats que je voyais souvent dans les bâchées de la police ou de la gendarmerie, menottés et encadrés par des agents ! Pour la première fois de ma vie, je goûte aux « délices » amères des menottes. Une foule de questions se bousculent dans ma tête : comment les choses vont se passer ?

Comment la police est-elle au courant de notre rendez-vous ? Comment avertir mes proches alors que je n’ai plus de téléphone ? Etc. Quinze à vingt minutes de route, puis, nous voici à quelques 300m du siège de l’association. La voiture est immobilisée à un angle mort et en plein soleil. Le chauffeur, le chef de mission, Issa et l’agent qui suivait avec la moto se rendent au siège. Le quatrième agent, lui, est resté avec nous dans la bâchée. Ainsi donc, la source policière qui m’avait confié : « qu’un réseau était sur le point d’être démantelé » avait dit vrai. Mais j’étais loin d’imaginer que la police chassait sur « mes terres » et que j’allais même être sa proie.

Sauvé par la carte de Presse

L’attente devient très longue ; elle est même interminable et pénible. La douleur au poignet est vive. Le soleil frappe de plus en plus fort. Pire, ma posture dans la voiture n’est pas enviable ; pas le moindre confort. Je transpire abondamment ; mon compagnon d’infortune, Yabou aussi. Le chauffeur réapparaît. « La pêche a été bonne ? », l’interroge l’agent resté nous surveiller. « Affirmatif » ; répond celui-ci, avant de démarrer le véhicule qui va s’immobiliser devant le siège. Là, on retrouve Issa menotté avec un autre monsieur que je n’avais jamais vu. Mais sa tête me disait quelque chose ; j’en aurai la confirmation au commissariat.

Le véhicule redémarre direction l’Est. Allons-nous au commissariat central ? En tout cas, nous prenons la direction de la place de la Nation, puis longeons l’Etat major général des armées pour piquer sur le Rond point des Nations-Unies. C’est lorsque le véhicule emprunta l’avenue Charles De Gaules, que je compris que nous avons affaire à des agents des services de Police Judiciaire de Wemtenga. Nous sommes enfin au commissariat de Wemtenga. Un service de police qui, à tord ou à raison, à mauvaise réputation à Ouaga. On lui crédite une redoutable efficacité mais aussi de ne pas faire dans la dentelle pour parvenir à ses résultats. Je me suis fais alors une raison : on est samedi et c’est le week-end, je ne sortirai certainement pas de ce endroit avant lundi. Mais au lieu de nous laisser mariner et commencer son interrogatoire un jour ouvrable, le chef de mission nous a fait installer directement dans son bureau, qui fait office de salle d’audition et procède en même temps à l’interrogatoire.

Après avoir demandé à chacun de se présenter, il récupère nos cartes nationales d’identité. Je lui remets en lieu et place ma carte de presse. Prenant celle-ci, le chef des policiers comme interloqué, me fixe des yeux puis se retournant vers Issa, lui demande : « Ce monsieur là (il m’indexe) ; il est quoi dans votre organisation ? » Et Issa de répondre : « Comme je vous l’ai dis dans le véhicule, il nous a contacté qu’il voulait faire partir sa cousine. Nous étions en train d’attendre sa cousine pour aller chez le docteur pour les visites quand vous nous avez arrêtés ». Ce que va confirmer Yabou à qui la même question sera posée. Jusque-là, l’autre homme interpellé au siège de l’association est resté silencieux. Mon intuition ne m’avait pas trompé il s’agit Jules, celui là-même, qui était allé au ministère du Travail pour, en tant que président se renseigner afin de pouvoir bien mener son activité.

Pour ce qui me concerne, mon interrogatoire ne durera que quelques cinq minutes. Après m’avoir remis ma carte de presse et mes téléphones on me demandera d’attendre au-dehors. Hors du bureau, mon premier réflexe a été d’avoir une idée sur l’heure qu’il faisait : 12h 45. Le chef me rejoint quelques minutes plus tard. « Vous, vous me devez des explications ! » lança-t-il tout sourire. « Oui chef ! » ai-je rétorqué. Je lui fais un rapide briefing de notre enquête qui me vaut de me retrouver dans ses filets. Avant de me laisser partir il me dit : « Je suis l’officier F. Si vous avez besoin de compléments d’informations pour votre article, nous sommes à votre disposition… » Tout ce que je désirais en cet instant c’était simplement, un grand verre d’eau, et surtout du silence pour refaire le fil de ma matinée. Deux semaines plus tard, j’ai voulu prendre aux mots l’officier F en me rendant au commissariat.

J’ai été reçu par le premier responsable du service, le commissaire Gérard TARBANGDO. J’ai eu la patte heureuse car mon déplacement me permettra de savoir que 14 passeports en cours de validité, trois registres de répertoires, 51 enveloppes contenant des bulletins d’examen, 57 dossiers de candidatures pour emploi ont été retrouvé au siège de l’ABLD. Deux semaines plus tard, on m’apprendra que les membres de l’association Jules et Issa ont été déférés à la maison d’arrêt de correction de Ouagadougou et que Yabou ayant été mis hors de cause a été élargi. On m’informa aussi que l’enquête suit son cours et que d’autres personnes devraient être entendues dans cette affaire..

Frédéric ILBOUDO


Bemkayondo YAMEOGO : J’ai été vendue à 4 millions »

Bemkayondo YAMEOGO est une jeune femme de 37 ans. Cette mère de deux enfants, a pensé trouver mieux au Liban où on lui a promis un mieux- être. C’est tout au contraire un enfer qu’elle a vécu au pays du Cèdre. Son témoignage « émouvant » nous à incité à nous engager dans cette enquête pour percer le mystère de ces gens qui font miroiter l’eldorado à nos sœurs tout en sachant qu’ils leurs préparent l’enfer. Elle nous parle dans son interview de son aventure et surtout de comment elle s’est battue pour revenir au pays. Visiblement, cette expérience lui a donné des ailes et son souhait est d’aider à mettre fin à un trafic indécent qui avilit la femme. Lisez plutôt !

Que faites vous dans la vie ?

J’étais commerçante de pagnes Bazin. Je livrais les Bazin dans les services. Mais depuis que je suis revenue du Liban, je suis en train de me relancer dans le commerce.

Comment vous êtes-vous retrouvée au Liban ?

Quand je pense que j’ai forcé la main à ma famille pour y partir, j’ai honte de les regarder aujourd’hui. Pour revenir à votre question, c’est dans mon commerce du Bazin que j’ai connu un monsieur du nom de Jules. Il vendait des produits de phytothérapie et c’était l’un de mes clients. Une nuit, vers 21h, il m’a appelée sur mon portable et m’a dit qu’il voulait me voir. Et c’est là qu’il m’a informée qu’il avait créé une association avec des amis, et qu’ils s’investissaient dans une nouvelle activité qui rapporte de l’argent. Il m’expliqua alors qu’il était en contact avec des Libanais qui aidaient des filles burkinabè à avoir du boulot au Liban. Et ces Libanais souhaitaient que lui, Jules, les aide à avoir des filles. Et comme je suis une de ses connaissances, il tenait à m’informer, et si ça m’intéressait, il allait m’inscrire sur la liste des partantes. Je lui ai dit que c’était une bonne chose, mais que je voulais en savoir plus. Il m’a tout expliqué dans les moindres détails ; en tout cas je le pensais. Jules m’a dit qu’une fois au Liban, j’exercerai le travail que je voudrais.

Et quel genre de travail avez-vous exercé au Liban ?

Quand je suis arrivée au Liban, je n’ai pas eu à choisir, on a choisi pour moi et ça ne me convenait pas. Alors, j’ai manifesté le désir de revenir au Burkina, mais j’étais loin d’imaginer que ça allait être la croix et la bannière. J’ai été confiée à une dame qui est venue me chercher à l’aéroport. Arrivée chez elle, elle m’a mise dans une chambre d’à peine 3m2 où se trouvait ma couchette ainsi que la douche et les toilettes. Une heure à peine après notre arrivée, elle m’a réveillée et m’a dit qu’elle s’appelle Mouna Mémé. Je me suis présentée. Sans autre forme de procès, elle m’a intimé l’ordre de couper ma coiffure et de prendre un balai pour le nettoyage. J’ai alors compris que j’allais vivre un enfer.

Elle a tellement insisté sur ma coiffure que j’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai dit que je ne pouvais pas enlever ma coiffure parce que cela m’a coûté cher et que j’y tenais. Après les cheveux, elle m’a dit d’enlever mes boucles d’oreilles et mes bagues. J’ai fini par tout enlever. Ensuite, ça été autour de mes ongles qu’elle m’a donné l’ordre de les couper. Après cela, elle m’a donné une tenue et des chaussures et elle m’a dit que c’était ma tenue de travail. J’ai voulu savoir de quel genre de travail il s’agissait. Elle m’a répondu : « C’est le nettoyage que tu es venu faire ». Elle m’a fait visiter la maison : 4 chambres 1 salon et deux balcons. Je vous l’assure le salon était aussi vaste qu’une parcelle de Ouaga.

Comment avez-vous fait pour revenir au Burkina ?

Ça été une longue histoire. Je suis asthmatique. Trois jours après mon arrivée, j’ai eu une crise. Quand l’Ivoirienne que j’étais sensée remplacer a vu ça, elle a demandé à la patronne de me libérer et de me laisser rentrer au Burkina car la maladie que je traînais ne convenait pas avec le travail. C’est là que Mouna Mémé a dit qu’il n’était pas question parce qu’elle m’avait achetée à 4 millions de FCFA et que si je tenais à repartir, il faudrait que je lui rembourse son argent. Dans le cas contraire même si je devais mourir, je travaillerais pour rembourser. Ma crise devenait grave et c’est là que la patronne a fini par appeler Nadi, celle qui m’a placée chez elle. Elles ont décidé de m’amener en clinique. A la clinique je suis tombée sur un médecin qui connaissait bien le Burkina et qui m’a aidée.

J’ai aussi fait la connaissance d’une personne dont je tais le nom pour des raisons évidentes de sécurité pour lui, qui m’a été d’un secours inestimable. Cette personne m’a conseillé de tout faire pour retourner chez moi. Elle m’a dit ceci : « Pas plus tard qu’il y a 4 jours, une Burkinabè est décédée dans une clinique, tellement elle a été maltraitée. » Avant d’ajouter :« Ta santé ne le permet pas, refuses de travailler. S’ils veulent te forcer, n’hésite pas à taper, si tu peux frapper ta patronne. Cela va alerter la police et tu seras tout de suite mise dans un avion pour le Burkina Faso. Ton billet est un aller-retour valable pour trois mois. Si tu pars avant la fin des trois mois tu seras sauvée mais après, ça va être difficile parce que tes patrons n’accepterons jamais t’acheter un billet encore moins faire tes papiers. Je te conseille de tout faire pour joindre tes parents au Burkina pour les prévenir. » J’ai suivi ses conseils.

J’ai refusé de travailler quand ça n’allait pas. Plusieurs fois ma patronne m’a intimée l’ordre de faire des choses que même ma propre mère ne me le demanderait pas ; par exemple : laver ses dessous ! Un jour, elle est allée au selle, quand elle a fini, elle m’a dit de venir délayer ses excréments avant de tirer la chasse. J’ai refusé. Devant mes refus d’exécuter certains ordres elle a fini par appeler Nadi et lui a demandé de venir me chercher parce que je refusais de travailler. C’est ainsi que je suis partie vivre chez Nadi, en attendant de voir comment les choses allaient évoluer. Nadi m’a dit que la condition pour que je rentre au pays c’est que je rembourse les frais qu’ils ont engagé pour que je vienne au Liban.

Un jour, Nadi a fait appel à Issa pour qu’il vienne me faire entendre raison. Il est arrivé et m’a négocié de repartir chez Mouna Mémé qu’ils vont tout faire pour régler mon problème. J’ai refusé. J’ai fini par comprendre que si je ne payais pas, elle ne me laissera pas partir. C’est ainsi que j’ai demandé à mon petit ami du Burkina qui a transféré 500 000FCFA à Nadi. L’argent a été transféré le lundi 27 février, et le mardi 28 février j’ai pris l’avion pour le Burkina. Je suis arrivée au Faso le mercredi 29 février à 13h.

Quel est le sens réel de votre démarche avec nous ?

Tout d’abord, je suis contente de retrouver mon pays. Ensuite, je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose pour celles qui y sont toujours. Si je suis venue vous portez ce témoignage c’est pour que votre journal en fasse échos et que nos autorités prennent conscience du drame que vivent les filles burkinabè au Liban. Moi, j’ai eu la chance de revenir, mais elles sont nombreuses là-bas qui risquent de ne pas s’en sortir. Je porte ce témoignage aussi dans l’espoir que votre écrit permettra aux Burkinabè et pourquoi pas à toute l’Afrique de comprendre qu’il y a de réels dangers pour les filles qui partent au Liban.

On nous fait miroiter de bonnes choses, mais c’est le contraire qu’on vit là-bas. Celles qui ont eu la « chance », travaillent comme bonnes mais vivent toutes sortes de traitements inhumains. Il y en a qu’on met dans le circuit de la prostitution. Il n’y a pas pire humiliation qu’on puisse faire à une femme que ça. J’espère que mon témoignage dissuadera celles qui sont tentées par cette aventure. J’espère aussi que nos autorités prendront leurs responsabilités par rapport à ce trafic d’être humains.

Frédéric ILBOUDO

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 26 avril 2012 à 01:40, par Rafffaelo ® En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Enquête très intéressante.

    Mais monsieur le journaliste, n’avez-vous pas de correcteurs au journal ? Votre article est rempli de fautes de toutes sortes. De grâce, un peu plus de sérieux dans votre travail.

    • Le 26 avril 2012 à 16:17, par massa10 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

      rafaeil on sens fou si tu comprend le texte tu journaliste c est le lui important merci

    • Le 7 juin 2012 à 11:45 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux De : BAVIBRA

      Félicitation mes "DIGNES FRERES". Pour celui là qui pense qu’il ya des fautes,je suis vraiment désolé de son niveau intellectuel ;car en de telles circonstances,l’important c’est le fond. Concernant ce trafic,je ne sais depuis quand ça existe au pays mais ma grande soeur a été victime de cela en 2005. Grace au PERE "TOUT PUISSANT" elle a pu revenir et s’est relançée dans son commerce et moralement ça va mieux. Je connais aussi une autre fille qui y est partie en 2011. Je souhaite participer aux activitées de l’association qui luttera contre ce systeme qui denigre "nos mères". Vous concernant,vous meritez un prix exceptionnel pour votre professionnalisme confirmé. Si volonté y est,écrivez-moi sur bavibra@yahoo.fr .QUE DIEU BENISSE L’AFRIQUE

    • Le 7 juin 2012 à 11:58, par Bavibra En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

      Félicitation mes "DIGNES FRERES". Pour celui là qui pense qu’il ya des fautes,je suis vraiment désolé de son niveau intellectuel ;car en de telles circonstances,l’important c’est le fond. Concernant ce trafic,je ne sais depuis quand ça existe au pays mais ma grande soeur a été victime de cela en 2005. Grace au PERE "TOUT PUISSANT" elle a pu revenir et s’est relançée dans son commerce et moralement ça va mieux. Je connais aussi une autre fille qui y est partie en 2011. Je souhaite participer aux activitées de l’association qui luttera contre ce systeme qui denigre "nos mères". Vous concernant,vous meritez un prix exceptionnel pour votre professionnalisme confirmé. QUE DIEU BENISSE L’AFRIQUE

  • Le 26 avril 2012 à 01:56 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Si la police n’a pas encore arrete ces gens, je ne pense pas que vous faites bien de mettre ces informations a la disposition de ce reseau. Ceci serait un grand souci en plus,si ces gens ne repondaient de leurs actions.

    Cependant, de mon experience profane, je pense que SI le ministere du travail pouvait se pencher sur l’offre de travail, le besoin qui existe sur le marche libanais et voir comment mieux organiser afin de premettre a nos immigrees de meilleures conditions, ce ne serait pas mauvais.

    Je vous signale que beaucoup de ces filles endurent beaucoup dans nos villes pour des salaires vraiment..... Si elles peuvent s’en sortir avec 2.700.000 cfa au bout de 3 ans, avec une visite de deux semaines la premiere annee aux frais de l’employeur, des coups de fils au pays chaque deux semaines,une structure au niveau du ministere du travail pour leur permettre d’investir dans l’informel au Burkina Faso au bout des 3 ans, je pense que mon pays gagnerait a legaliser cette immigration. Malheureusement, ce n’est pas toujours aussi facile qu’on le pense.

    • Le 26 avril 2012 à 14:36, par Le parisien En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

      C’est un temoignage emouvant et humiliant ! C’est une bonne initiative de la part de la deflattee. Je tire mon chapeau au journaliste F. et sa cousine (sa collegue journaliste).

      Tout ca c’est la misere qui pousse nos jeunes soeurs a se donner a un tel arnaque. A ces filles qui aiment rever debout : vous pouvez reusssir en restant au BF. Arreter de vous laisser mistifier par l’etranger : monter dans avion c’est koi ? le moyen orient (liban,...) n est pas mieux que notre cher Afrique, meme l’Europe n est pas mieux. Je peux comprendre une personne qui part pour un travail dessend ou une formation renumeree. Il est tres difficile voir impossible d’avoir un bon travail a l’etranger (France, USA, Europe,...) sans aucune qualification et aucun fond pour du commerce. ces malfrats auraient meme pu vous livrez a la prostitution.
      Arretez donc de rever !!!!

  • Le 26 avril 2012 à 02:00, par Anonyme... En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    C’est un témoignage fort et à la fois humiliant. Puisse la PJ remonter jusqu’aux sources réelles. Je suis sûr qu’il y a des complices au niveau du consulat du Liban et qui sait si certains gros bonnets de notre pays ne sont pas aussi complices. Cela nous apprendra à nous méfier de l’argent facile. Quand on parle sur les médias du traitement humiliant que vivent les africains à l’extérieur, certains comme cette dame ne semble pas comprendre. Tu mangeais dignement l’argent de tes bazins à la sueur de ton front et voilà une histoire sale vient entacher ta vie. Tire tes leçons- courage

  • Le 26 avril 2012 à 02:07, par toto En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    djahhhhhhhhhhhhh,l’esclavage n’est toujours pas fini.......
    eh négro yaaakoooo.....

  • Le 26 avril 2012 à 02:20 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Pour une fois, le journal L’opinion écrit quelque chose qui vaille la peine ; quelque chose qui sort du griotisme. Félicitations

  • Le 26 avril 2012 à 02:53, par Momo En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    La situation des domestiques étrangères au Liban est l’une des pires au mondes et de nombreux travaux existent sur la question. La presse, les associations humanitaires (HRW, Amnesty...) et les pays fournisseurs de la main-d’œuvre ont obligé le gouvernement à adopter une loi en 2011. Les philippines, les Sri-lankaises,éthiopiennes ont fini par faire pression et de la mauvaise publicité pour les employeurs de ce pays que les agences ont du mal à y recruter de bonnes à tout faire. d’où l’idée de venir voir en Afrique de l’ouest. Un vaste sujet qu’on comprend mieux en saisissant sur Google "domestiques étrangères au Liban". Il y a de la matière pour plusieurs thèses. Merci pour cet excellent papier d’investigation.

  • Le 26 avril 2012 à 06:14 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Et avec ca, on s’étonne du sentiment anti-libanais. Par ailleurs la pauvreté n’est pas une excuse a tout, quand on sait comment les filles étrangeres sont traitées au liban(viole, abus de divers natures), je crois qu’il faut etre folle pour vouloir y aller.
    La police devrait mettre ces criminelles en prison.

  • Le 26 avril 2012 à 07:48 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Il existe un film de sensibilisation sur ce sujet, le titre est "Human Traffic" ; faites voir ce film a nos soeurs, ca pourra aider.

  • Le 26 avril 2012 à 09:05, par leNostalgique En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    La divine surprise !

    Enfin un article de l´Opinion digne de ce nom. Pour une fois j´ai lu avec respect une production de cet organe de presse qui nous avait habitué jusque là à des pitreries inqualifiables.

    Attendons de voir la suite...

  • Le 26 avril 2012 à 09:26, par Cheick En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    J’espère cher journaliste que vous serez moins égoiste prochainement en reduisant votre soit disant "terrain de chasse", mieu que vous aller informer la police en bon citoyen et attendre le denouement. Imaginez un instant que le pire arrive. Que le malfra vous decouvre et vous amene dans un coin noir de la ville. Ce serait du "ni vu ni connu"

    • Le 26 avril 2012 à 12:52 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

      Mon cher,
      C’est cela le journalisme d’investigation dont l’éthique interdit d’être un agent actif de la police. Ici, il a fait son boulot et la police lui est reconnaissante et profite de son travail pour faire de la communication. C’est un papier à présenter pour un prix... et là l’Opinion fait du journalisme. Encouragez-les à sortir du mélange des genres qui a été plutôt sa marque de fabrique.

    • Le 30 avril 2012 à 13:52, par SIDNOMA En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

      Je voudrais qu’on reconnaisse le mérite de ce brave journaliste qui malgré le risque énorme a eu le courage de mener l’enquête jusqu’au bout. Svp quand quelqu’un fait un bon boulot il faut être reconnaissant.

      Aussi, prenez soin de lire tout l’article avant de faire vos commentaires. Cela est important ça vous évite d’être ridicule.

      Mon frère journaliste, franchement vos méritez une décoration.
      Vive les vrais journaliste et à bas les journalistes "Gomboïste"
      Merci

  • Le 26 avril 2012 à 09:58, par Z En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Je crois que ces malfrats sans soucis de la dignité humaine sont à sanctionner avec toute la rigueur de la loi.Des individus sans scrupule pret a tout pour satisfaire leur cupidité. Quand aux femmes et filles burkinabè ;je demande de voir la réalité en fasse et qu’elles sachent il n’ y a pas meilleur bonheur que chez soi !!

  • Le 26 avril 2012 à 10:02, par md En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Félicitation Mr le journaliste. Je ne savais pas qu’on avait des journaliste talentueux capables de mener une telle investigation. J’ai l’habitude de voir ces genre d’enquêtes sur les chaines européennes (Planète justice). Une fois de plus bravo. Je suis très fière de vous. Qu’ALLAH le tout puissant vous protège et vous fait prospérer dans votre métier de JOURNALISME.

  • Le 26 avril 2012 à 10:05, par Adiaratou En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    C’est effroyable ! QUE LE MINISTÈRE DE LA PROMOTION DE LA FEMME PRENNE SES RESPONSABILITÉS pour restaurer la dignité de la femme burkinabé dans cette histoire.Cette traite négrière des temps modernes ne doit pas avoir droit de cité AU PAYS DES HOMMES INTÈGRES.

  • Le 26 avril 2012 à 10:05, par zoe wend En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    C’est triste, mais le probleme nest pas de pleurer sur le sort des filles vivant las bas mais que L’ETAT fasse tout son possible pour aller chercher nos soeurs qui sont en otage au LIBAN.je ne doute pas que le President qui est expert en la matiere fera un exploit pour liberer les otages Burkinabè aux LIBAN.

  • Le 26 avril 2012 à 10:18, par le metalleux En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Felicitatiuon a mr ilboudo pour son article,c’est ca le journalisme.très bel article.bonne continuation

  • Le 26 avril 2012 à 10:30, par John En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    j’ai été très ému en lisant cet article ! Très bonnes investigations. Continuez à faire ainsi et tous les autres réseaux seront mis à nue.

  • Le 26 avril 2012 à 10:45, par Koni En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Bravo à l’Opinion qui a fait un travail formidable, c’est un journal que je ne lis pas généralement voilà il faut reconnaitre que ça c’est du bon travail.

  • Le 26 avril 2012 à 10:51, par petit negrillon En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Tres bel article, bien ecrit et l’auteur sait tenir le lecteur en haleine...chapeau. Pour ce qui concerne le depart de ses filles vers le liban, franchement on profite de la naivete des gens, sinon tout le monde sait que pour une fille partir comme ca travailler a l’etranger c’est soit la bonniche, soit la prostitution forcee, et parfois l’un precedant l’autre...il faut vraiment arreter ces negriers des temps modernes sinon ca va devenir comme les filieres nigeriannes a la fin...

  • Le 26 avril 2012 à 11:09 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    permettez moi de douter des propos de cette dernière. elle devait être au courant de ce qui l’attendait au liban, elle l’a accepté et après dire que je ne peux pas laver des dessous. foutaises !!!!

    ma soeur, tu as un petit ami qui est capable de te depanner avec 500 000 FCFA quand tu as des problèmes, alors tu es allée chercher quoi là bas ? il fallait lui dire de te les donner pour que tu puisse agrandir ton commerce. tu n’es pas claire ma soeur.

  • Le 26 avril 2012 à 11:13, par ZIO En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Bel article M. ILBOUDO. Beau travail d’insvestigation !

    • Le 26 avril 2012 à 14:09, par wisdome En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

      Je vous respecte pour la qualité de l’investigation et votre courage. vous avez couru pas mal de risques. il y a plein de nos Soeurs qui souffrent un peu partout. Au Burkina, les prostitués se nomment" Ghanéenne ou Nigerianne", au Ghana ce sont des "Burkinabés ou Togolaises".... la seule manière de venir à bout de ce fléau c’est de ce donner la main, car il dépasse les frontières de nos provinces que nous appelons pays. tout le drame est que j’ai du mal a me laisser persuader que nos dirigeants ont patte blanche dans ces réseaux qui sont devenus des machines à "Guiros"

  • Le 26 avril 2012 à 11:14 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    permettez moi de douter des propos de cette dernière. elle devait être au courant de ce qui l’attendait au liban, elle l’a accepté et après dire que je ne peux pas laver des dessous. foutaises !!!!

    ma soeur, tu as un petit ami qui est capable de te depanner avec 500 000 FCFA quand tu as des problèmes, alors tu es allée chercher quoi là bas ? il fallait lui dire de te les donner pour que tu puisse agrandir ton commerce. tu n’es pas claire ma soeur.

  • Le 26 avril 2012 à 11:16, par uncitoyen En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Très bel article,merci pour les infos que vous nous donnez à travers cet article.
    Il faut que nos soeurs fassent beaucoup attention.En restant au FASO ici ,on peut gagner sa vie,il suffit d’avoir de l’imagination et de faire preuve d’ingéniosité et surtout de beaucoup de patience.
    C’est le fait de vouloir avoir de l’argent tout de suite et maintenant qui fait que beaucoup de filles sont victimes de ce genre de trafics.
    Il se peut qu’il existe plusieurs associations qui sont en vérité des réseaux de mafieux,voila pourquoi moi je me méfie des associations.
    Merci aux journalistes qui ont bien mené l’enquête

  • Le 26 avril 2012 à 11:17, par Damsel En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    bonjour

    Edifiant, mais je n’ai qu’une seule question : quels types de relations entretient le Burkina avec le Liban ? je m’explique, les libanais se sentent plus à l’aise au Burkina que des burkinabé et il n’y a pas plus exclave que burkinabé au Liban. A qui profite tout cela ?

  • Le 26 avril 2012 à 11:26, par Fatao En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Il fallait arrêter ces bandits avant la publication de ce article. On attend donc de voir ce que nos autorités vont faire pour arrêter ces genre de choses.
    On ne peut pas laisser des gens continuer de telles pratiques et on peut bien sauver toutes celles qui sont déjà parties.

    • Le 27 avril 2012 à 19:07, par optimisme En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

      FATAO ces bandits dont tu parles sont des fils de ce pays et ont aussi leur droit.je demande qu’on les libères car ils n’ont forcer aucune fille d’y aller c’est de façon volontaire qu’elles se sont engagées.cette femme de 37 ans je vous parie que si elle avait trouvée une bonne place au Liban comme les autre elle n’allait pas dénoncer le réseau.en plus si a 37 ans on ne connait pas ce qui est bon pour soit c’est très déplorable.même si le trafic des filles au Liban est condamné par la loi il faut reconnaitre que d’autres filles vivent bien la bas.dans l’article il y a une petite partie qui parle de la mission de l’inter-pool au LIBAN a leur retour ils ont affirmés que toutes les filles n’étaient pas en difficulté et que c’est même une minorité qui ne supportaient pas le travail ils ont même faire des films sur les travaux des filles au Liban et pourquoi se basé seulement sur celles qui n’ont pas eu la chance de leur aventure.pour moi ils devraient faire une synthèse montrer a la population les inconvénients et les avantages de nos aventurières avant de décider si oui fermé le trafic ou organiser pour que d’autres filles tentent leur chance mais hélas je constate que chacun s’assoie dans son bureau et tous ce qu’ils peuvent faire c’est arrête les et fermé les pour que la population sache que nous travaillons.
      renseignez vous au Kenya ou au Cameroun se problème effectivement existait la bas mais leur gouvernement a vite fait d’intervenir et d’organiser avec de nouveau contrat établie pour tous ceux qui désire partir au Liban pour l’aventure.parmi les lecteurs il y a un monsieur qui a affirmé qu’il a poursuivit l’autorité en vain pour une autorisation.il a fini a abandonner par manque de soutien pour créer son agence de placement comment voulez vous avec sa que le pays avance.
      au début ils ont parlé de trafic de filles pour prostitution au Liban maintenant c’est maltraitance ou esclavagistes et demain quelle titre encore.s’ils vous plait traiter le problème une bonne fois pour tout.

  • Le 26 avril 2012 à 11:29 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Très bel article,
    Je suis responsable d’un cabinet de recrutement et placement et je voudrais partager mon expérience sur ce sujet.
    En octobre 2009, j’ai été mis en relation avec une agence libanaise de placement qui souhaitait recruter des filles pour travailler au Liban. La personne qui a donné mon contact est une personne digne de confiance et j’ai donc noué le contact avec le Libanais en question.
    Nous avons beaucoup échangé sur le sujet et je lui ai exposé les obligations de la Loi au Burkina, relativement au placement et à l’envoi de travailleurs hors du territoire. Pour m’y conformer, il me faudrait alors une autorisation du Ministère du Travail. J’ai alors adressé une demande audit ministère, au ministère des affaires étrangères et aussi au Consul du Liban au Burkina Faso et au Consul du Burkina au Liban.
    Ma demande au Ministère a été soumise à l’appréciation du Ministère de l’action sociale où j’ai été reçu en entretien avec un des conseiller du SG. Pendant que mon dossier suivait son cours, mon interlocuteur Libanais me harcelait. Mais je lui ai dit que tant que je n’avais pas une autorisation du Ministère, je ne ferai rien, sachant que ce genre de réseau utilisait les filles dans la prostitution, le trafic de drogue et autres. Je lui ai alors proposé une convention dans laquelle, il s’engageait à ne pas soumettre les filles à un tel traitement, à dégager ma responsabilité dans le cas où il ne respecterait pas les dispositions de la convention. Il m’autorisait également à rendre visite aux filles pour m’enquérir de leurs conditions de travail et il devait libérer les filles au moins une fois par an à l’occasion de notre fête nationale (astuce pour les rencontrer ensemble). Le projet de convention a été soumis à mon avocat et présenté au conseiller du Ministère de l’action sociale. Parallèlement, j’avais pris contact avec des structures de formation des filles en aide ménagère pour constituer une base de données des filles à recruter et j’ai fait une annonce sur internet. Des filles se sont présentées mais je leur ai dit d’attendre que j’obtienne l’autorisation et que je prenne toutes les garanties car je ne veux pas me retrouver en prison. N’ayant pas obtenu l’autorisation du ministère du travail, mon interlocuteur n’ayant pas signé la convention, j’ai donc sursis au projet.
    Je vous avoue qu’un simple calcul vous fait perdre la tête : le cabinet me proposait 450 dollars par fille pour les frais de recrutement, de visite médicale, de passeport. Le billet d’avion étant à leur charge. Il m’a dit vouloir au moins 300 filles en 2010 et environ 250 ou 300 chaque année si je lui envoyais de bonnes et gentilles filles. Plus de 50 millions FCFA.
    N’eussent été cette vigilance, le professionnalisme et le refus du gain facile, je crois que je serai aujourd’hui dans les mailles de la police. Un article dans une lettre pour Laye avait déjà évoqué le dossier filles au Liban et je l’ai présenté aux membres de mon cabinet et aux relations à qui j’avais parlé du dossier. Le site de Burkina facile avait publié un avis de recrutement de ces filles pour le Liban et j’ai compris que mon interlocuteur avait trouvé mieux qu’un individu qui refuse de travailler sans autorisation du ministère du travail.
    Je crois que le Ministère du travail vient de trouver une très bonne occasion d’appliquer la Loi sur le recrutement, le placement et les offices privés de placement.
    Bon courage à la soeur qui a été meurtrie et aux autres qui attendent d’être libérées.
    Je garde l’anonymat pour des raisons évidentes.

  • Le 26 avril 2012 à 11:32, par benga En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Félicitation pour cet article.
    Vraiment chapeau à l’Opinion !!

  • Le 26 avril 2012 à 11:34 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    TRES BELLE ARTICLE !!!!!!!!!!!!!!!
    ce sont de veritables criminels ces gens la !!!
    La police n’a qu’a bien fouiller, elle trouvera d’autres reseaux. voyez vous comment les gens sont prets a tous pour etre riche ?????????

  • Le 26 avril 2012 à 14:27, par Y.KONATE En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    C’est du propre ;très bel article.
    Félicitations à vous mr les jourlistes.

  • Le 26 avril 2012 à 14:55, par Yéti En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    "Frédéric ILBOUDO

    L’Opinion"
    Très belle investigation et bel article qui se laisse lire contrairement aux écrits de l’Opinion.
    Est-ce dans son registre ? je pensais que c’était le reporteur. Encore Bravo !
    Pour le sujet ça ne peut pas être naïvement que nos jules faisaient ce trafique ici au Burkina et en Afrique on est capable de vendre sa mère pour palper de l’argent sans état d’âme.
    les crimes des vendeurs d’huile de vidange ou de riz toxique sont plus grand que ceux de ces trafiquants de filles et autres bandits de grand chemin. "un braqueur est un assassin, un grand commerçants qui vend du poison est un génocidaire.
    Aucun n’est à minimiser mais cela dépeint l’agonie de la morale au Faso. On se pose des questions sur notre humanité.

    • Le 30 avril 2012 à 20:17, par Pierre de Gombousgou En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

      Monsieur Pour votre gouverne sachez que le journal le Reporter ne peut pas faire une enquête de ce genre là. le Journal le Reporter verse plus dans le sensationnel et les accusations sans fondements. Quand vous lisez ce article, on sent que le journaliste à pris son temps pour vérifier les information c’est un travail professionnel qui ne souffre d’aucun commentaire ni d’aucune contestation. C’est vrai que le journaliste a fait un travail qui dépasse son journal, mais ce travail n’a rien en comparé avec ce que nous verse le Réporter. Crois en mon expérience. Bravo au journaliste

  • Le 26 avril 2012 à 14:58, par XOXO En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    et bien, il est temps que tout le monde arrete de vouloir quitter le pays. il est temps qu’ensemble dans la douleur ou la joie, nous construisions ensemble notr faso. sinon, en le quittant, qui le construira ?

  • Le 26 avril 2012 à 14:59, par Sougri En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Enfin on en parle ! Il y a de cela deux ans, j’échangeais avec un journaliste dans un petit maquis sur la question à Ouaga. Ce dernier racontait qu’il avait rencontré un groupe de jeunes filles en partance pour le Liban À l’occasion, je lui ai fait savoir que je j’avais aussi vécu la même scène de retour de Nairobi mais il s’agissait de filles malgaches qu’on convoyait également au Liban. Ils’agit effectivement d’un sale trafic qui a pris de l’ampleur, et il revient aux autorités de réagir. Au besoin et pour le cas du Burkina, je suggère aux autorités de voir la possibilité d’envisager une mission humanitaire de rapatriement des filles burkinabè conduites comme des esclaves au Liban, en remontant simplement les filières que l’on connait déjà ( les éventuels placeurs ont toutes les adresses). Je le dis car c’est réalisable, un avion spécial, les placeurs à bord et la police à côté. C’est moins coûteux et au aussi moins risquant que d’aller libérer des otages européens. Si on pense que ce trafic existe depuis un certains temps au Burkina, il faut se dire qu’il y a certainement des centaines de filles burkinabè dans cette situation. Elles ont certes été naives, mais cela n’est pas une raison pour les laisser dans cette galère. Il y va de l’image de notre chère patrie.

  • Le 26 avril 2012 à 15:03, par Pacco En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Curieux, l’opinion qui fait du journalisme d’investigation ! Je croyais qu’ils étaient payés pour écrire ce que le pouvoir aime.

  • Le 26 avril 2012 à 15:33, par burkiibila En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    C’est du beau travail monsieur les journalismes, mais également prudence la prochaine fois parceque cela aurais pu tourner au vinaigre si le reseau c’était douté de quelque chose avant votre rendez vous en clinique.. Ce sont des informations comme ca que nous attendons souvent de vous pour dissuader nos soeurs, filles et compatriotes qui souvent trop naivent risquent toujours leurs vies sans faire d’investigations approfondies dans leur quête d’argent dans les aventures à l’étranger.

    Merci pour le témoignage de la dame, qui pour raison de maladie a pu revenir parmis nous (à quelque chose souvent malheur est bon) et qui a accepté de partager son expérience pour ces milliers de filles et de femmes burkinabè qui seront informer de cet article.

    Bravos à vous tous et bon vent !

  • Le 26 avril 2012 à 16:01, par Etranger En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Félicitation Mr Ilboudo et à votre collègue, c’est un travail de journaliste d’investigation, et c’est propre !!!
    Aux filles et aux garçons qui rèvent debout,le bonheur ne se trouve forcèment pas à l’autre bout du
    monde refléchissez.

    Très bel article !

  • Le 26 avril 2012 à 16:26, par Lorenzo En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Très bon travail d’investigation ! Félicitation au journaliste. Voici un phénomène qui se pratique aux yeux et à la barbe des autorités depuis un bon moment et qui est même facilité par les autorités libanaises qui délivrent des visas de 3 mois tout en sachant que ces femmes ne reviendront pas avant des années. Quel est ce complexe qu’on traîne face à ces criminels et ces réseaux dont on connait les vrais cerveaux ? Je ne comprends pas comment on peut avoir aussi peu d’estime pour soi même et pour sa race ! Au temps de la révolution on aurait remis ces esclavagistes des temps modernes à leur place, qu’ils soient libanais ou occidentaux !

  • Le 26 avril 2012 à 16:30 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Félicitations M. le journaliste, c’est du bon travail, même si c’est la rescapée qui est venu s’ouvrir à vous pour que vous commenciez l’enquête. Par contre, j’ai ouvert le document joint en PDF mais je ne vois aucun rapport avec l’article,est ce une erreur ? sinon que vient faire un document sur les bourses et valeurs mobilières dans ce article ?
    Bon courage !

  • Le 26 avril 2012 à 16:50, par tabitou En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Félicitation au journaliste ! bon courage aux victimes de cette traite négrière moderne

  • Le 26 avril 2012 à 17:01, par FULBERT DE WISEMAN En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    meme si c’est difficile a sortir, pour une fois je dis bravo à L’OPINION.

  • Le 27 avril 2012 à 16:37, par optimisme En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    en lisant tous ces articles je me rappelle de la phrase du premier ministre qui disait que chaqu’un s’assoie dans son bureau ou sur son poste pour écrire n’importe quoi sans chercher a savoir ce qu’il y a réellement.ce n’est pas comme sa que nous Burkinabé on va évoluer en voulant seulement le pire aux autres.de plus cette femme de 37 ans n’a pas honte de venir dire qu’elle était maltraiter la bas,elle savait bien qu’elle devrai faire le ménage c’est parce qu’elle ne pouvait pas supporter le travail qu’elle voulais se retourner ;si réellement ses libanais étaient aussi mauvais comme vous le dite elle n’allait pas revenir au pays même si elle ment que son copain à rembourser un tiers de son du.
    pour revenir a mes frères du pays ne penser pas que la maltraitance ou la prostitution se trouve seulement chez les voisins ;même chez nous ou en cote d’ivoire ou nos frère et sœurs vont travailler ils endurent des choses.la semaine dernière dans mon secteur un homme a frapper sa servante de 19 ans a mort mais présentement il est dans la main de la police.tout ceci pour dire que tout ce qui ce passe ailleur se trouve ici.
    pour ce qui concerne les trafiquants il faut que le gouvernement les libère car d’après ce que j’ai lu la pratique existait il y a 10 ans et n’y a jamais eu une note sortante déclarant l’interdiction de ce fléau.
    il faut que le gouvernement trouve des initiatives pour organiser le travail s’il le trouve nécessaire ou interdire totalement aux filles d’aller au Liban car je suis sure que toutes les filles ne vivent pas dans le calvaire comme d’autre le disent haut et fort comme s’ils ont une fois fouler le territoire libanais.
    pour conclure il faut dire que s’il en venait au gouvernement d’aller chercher toutes nos filles du Liban de grâce ne toucher pas a mes deux sœurs car elles vivent bien la bas et nous avons leurs nouvelles chaque semaine.sinon si elles reviennent vous allez leur donner du travail.
    je remercie l’opinion pour l’article qu’ils ont mis a notre disposition et non pour être espion de la police pour se faire la promotion.

  • Le 28 avril 2012 à 00:10, par S En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    bonjour.je remercie le journaliste pour cet article, quoi que très long à lire, mais pertinent. jai une cousine qui s’est laissé bernée, s’est entêtée et est partie aussi en octobre 2011. depuis j’essaie de retrouver sa trace au moins avoir ses nouvelles et peut etre l’aider à revenir au pays ! le probleme c’est que elle ne m’avait pas donné beaucoup de détails quant à la société ici qui l’avait récruté. quand elle a commencé à me raconter les avantages et tout ça j lui ai dit que c’était trop beau pr etre vrai !ça devait etre faux, ça devait juste etre un réseau de traficant, jai essayé de lui faire entendre raison mais elle était convaincue d’y trouver le bonheur. à un moment donné j me suis dit meme q peut etre q elle avait raison et c’est moi qui suis contre son bonheur. le jour de son départ j lai appelé elle ma dit q elle est à l’aeroport, elle était toute contente de prendre avion !lol ! qu’est ce que je pouvais faire encore ? j lui ai encore parlé quand meme elle ma rasssurée q elle ne risque rien ! ah, j lui ai juste donné mes bénédictions et quelques conseils pr pouvoir fuir revenir au pays si ça chauffe ! j lui ai dit en aucun cas elle ne doit remettre ses papiers à qui que ce soit arrivé là bas ! depuis je me sens mal quan je pense à elle, j suis très inquiete. c’est vrai que j ne pouvais pas l’attacher pour l’empêcher de partir mais j m dis q j nai pa su trouver les bons arguments pour l’en dissuader ! si je me souviens bien, elle son agence devait etre quelque part vers la cité an2. serait ce possible de rencontrer le journaliste auteur de l’article ? ça pourrait etre un 2ème réseau sur lequel investiguer !

  • Le 28 avril 2012 à 06:00, par DEME GAOUSSOU En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Félicitation au journaliste UNE TRES BELLE ARTICLE CE DIEU QUI VAS TE RECOMPENCE,

  • Le 28 avril 2012 à 09:22 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Je n’arrive toujours pas a comprendre pourquoi tant de consternations.C’est illegale certe, mais les filles ont un boulot remunere. C’est bien precise que c’est pour faire le menage.L’enquete le revele, puisque le monsieur garanti le travail et un salaire mensuel.Meme si ces filles sont payees 500.000 CFA et que le reseau estorquait les 425milles pour se partager, il leur reste toujours un 75.000 le mois.Si tu ne veux pas y aller, n’y va pas. Si tu veux y aller, c’est ton choix. S’aurait ete tres different si c’etait pour de la prostitution.Mais ce n’est pas le cas. Tas de filles de menage sont pires que des esclaves ici a Ouagadougou. On en parle mais quand meme on emploi toujours des mineures pour toutes les taches de maisons, et elles dorment tard, sont battues comme des chiennes. Ces meme filles que nous avons dans nos maisons, au liban, elles gagneraient 7 fois plus que ce que nous leur donnons, une bouche de moins pour la famille, et une experience hors du pays. Si elle peuvent au bout de 3 annee se reinvestir dans d’autres projets, tant mieux. Tant que ce n’est de la prostitution, je ne vois pas le mal a legaliser cette immigration qui serait encore mieux si les authorites s’y impliquaient un peu.
    Pourquoi sommes-nous si choques ? Trouvons du travail a ces filles alors. Amenageons le SOUROU pour l’agriculture, ainsi, elles resteront. En attendant, elles n’ont que ca. Biensure, prendre l’avion eveille l’esprit aussi.Ca fait reflechir a la loi de la gravite meme a quelqu’un qui n’a jamais fait les physiques.Une grande experience.

    • Le 29 avril 2012 à 01:20 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

      merci voila quelqu’un qui veux construire son pays.le Burkina Faso a besoin des gens comme vous pour avance.pas comme d’autre qui voient tout au pire.je veux que les gens parlent aussi de ceux qui sont bien traités car je parie que toutes les dizaines de filles partie ne sont pas toutes dans les mêmes conditions.

  • Le 29 avril 2012 à 21:17, par Sebgo En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Je ne saurais m’en passer de faire quelques lignes sur ce sujet. la réalité indéniable est le besoin d’emplois pour la jeunesse burkinabé, femmes comme hommes, l’immigration en est l’un des moyens pour se faire de l’emploie, donc, reste a trouver les bons moyens et les bonnes mesures pour encadrer et organiser le départ des mains d’œuvres vers le Liban plus particulièrement. ne pas permettre les arrangements individuels des contrats, et s’assurer des éventuels employeurs (adresses et contacts) a partir du consulat libanais a Ouaga, et la prise en charge pure et simple des autorités burkinabé de ce processus sera le seul moyen de s’assurer du bien-être de nos filles dans leurs lieux de travail.

  • Le 7 juin 2012 à 11:51, par Un Burkinabé En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Bravo Monsieur le Journaliste !

  • Le 21 août 2012 à 10:52, par Dj En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    comme promis

  • Le 3 juillet 2014 à 09:34, par Gaby En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    Bonjour a tous.Cet article nous rappelle une énième fois l’adoration que l’Homme a pour la monnaie au mépris des droits et de toute décence et de toute raison.Je suis contente que cette rescapée ait pu rejoindre le Faso saine et sauve. Mais était elle dans une précarité ou pauvreté telles qu’elle n’avait d’autre choix que d’aller chercher un mieux être au Liban ? Je félicite ces journalistes qui ont entrepris leur propre enquête qui était très dangereuse. Je félicite aussi la police d’avoir pu mettre la main sur ces délinquants.Mais je suis sur que ce réseau monte bien plus haut et que le sommet doit tomber.J’espère surtout que ces personnes appréhendées par la police ne se retrouveront pas en liberté du jour au lendemain.Ce ne serait pas la 1ère fois au Faso, mais cela arrivait ce serait une énième raison pour le citoyen Burkinabè de ne plus avoir confiance a la justice du Faso et cela peut conduire a de graves dérives. Que cela soit une leçon pour nous afin que nous soyons plus vigilants.Bye

  • Le 26 mars 2015 à 13:41 En réponse à : Trafic de filles burkinabè vers le Liban : Le drame juteux

    pour donner ma contribution face à ce phénomène je citerai simplement ce poème d’un Poète burkinabè. cette poésie résume à elle seule les conseils que l’on pourrait donner à celui qui veut aller à l’aventure.

    Eldorado

    C’est une île au ciel très beau
    Appelée eldorado,
    Une île aux eaux dorées
    On aurait dit d’or décorer,
    Une île aux plages toujours ensoleillées
    Et jamais ensommeillées ;
    Une île où Dieu
    A semé le merveilleux ;

    Cette île au ciel très beau
    Que vous appelez eldorado,
    Là où tous vos fous espoirs
    Vont s’abreuver du nectar des soirs,
    Là où le spectre de Crésus vêtu de lune
    Distribue toutes les aubes une part de sa fortune,
    Cette île de toutes les merveilles
    Qui vous tient toujours en éveil ;

    Cette île pour laquelle vous quittez vos hameaux
    Dès les premiers chants matinaux des moineaux,
    Laissant derrière vous progéniture et fratrie,
    Laissant derrière vous culture et patrie,
    Cette île pour laquelle vous bravez tous les barrages
    Et traversez tous les mouvants marécages,
    Cette île n’est rien d’autre que la lueur d’un mirage
    Qui illumine vos rêves par son furtif ombrage ;

    L’eldorado n’existe nulle part ailleurs que dans
    L’imagination d’un esprit errant,
    Le vrai eldorado est cette mère terre
    Vêtue de savane, de sahel ou de désert,
    Cette terre qui a vu naître votre liberté
    Par une nuit d’orage et de grande obscurité,
    Cette terre aux effluves imprégnés d’humanité
    Symbole de votre grande sérénité.

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