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DOSSIERS JUDICIAIRES : Les acteurs de la justice n’ont pas chômé

Publié le mercredi 18 avril 2012 à 02h04min

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Sur le plan du traitement des dossiers de justice, la première année de Luc Adolphe Tao a été essentiellement marquée par le dénouement de l’affaire Justin Bongo, de l’incarcération à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), de 217 militaires (à la date du 14 juillet 2011) mutins, et de l’inculpation du directeur général des douanes, accusé de détournement de deniers publics, corruption, concussion et enrichissement illicite, suite, à une affaire de cantines contenant près de deux milliards de FCFA.

L’affaire Justin Zongo, du nom de cet élève de Koudougou, décédé lé 20 février 2011 dans ladite ville, aura retenu l’attention de plus d’un. Puisqu’elle a été le catalyseur de la grave crise sociale et militaire qui a secoué le Burkina au cours du premier semestre de l’année 2011.Après une enquête de 6 mois, le dénouement de ce dossier tant attendu, a eu lieu du 22 au 23 août 2011, à travers un procès qui s’est déroulé devant la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou. Les trois policiers inculpés dans l’affaire (l’officier Roger Narcisse Kaboré, les assistants Bélibi Nébié, Bema Fayama) ont été reconnus coupables, respectivement de complicité de coups mortels, et coups mortels sans intention de donner la mort et condamnés a des peines allant de 8 ans a 10 ans.

Un dénouement qui aura permis de décrisper la tension sociale.
On est mémoratif qu’au lendemain de la mort de Justin Zongo, pour cause de méningite, ses camarades élèves et d’autres jeunes de Koudougou et de communes environnantes avaient violemment manifesté, occasionnant des pertes en vies humaines et de nombreux dégâts matériels. Ces manifestations violentes avaient ensuite, gagné plusieurs localités du pays avec à la clé, des destructions de biens publics et privés. Pour les manifestants qui exprimaient leur colère, Justin Zongo n’est pas mort de méningite, mais des suites de sévices corporels reçus à la police de Koudougou, d’où l’inculpation des trois policiers jugés et condamnés.

L’affaire Justin Zongo a des dossiers connexes. Ils sont relatifs aux violentes manifestations évoquées plus haut ayant occasionné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants à Koudougou et dans les localités voisines. En effet lors de ces violentes protestations, cinq personnes ont trouvé la mort à Koudougou, Kindi et Poa. Tandis que 208 cas de blessés légers et graves dont 28 étudiants, 4O élèves, 54 gendarmes, 53 policiers, et 33 autres personnes de diverses catégories socioprofessionnelles, ont été enregistrés. Et au sujet des dégâts matériels, l’on a noté l’incendie du gouvernorat de la région du Centre- Ouest et de 12 véhicules d’intervention de la gendarmerie nationale. Selon le procureur général qui a communiqué ces chiffres, lors d’un point de presse le 20 février dernier, 4 Policiers et 4 civils, auxquels devrait s’ajouter un gendarme, ont été inculpés dans ces dossiers connexes à l’affaire Justin Zongo. Des explications de Mme Méda, procureur général, certaines de ces personnes inculpées sont à la MACO et les instructions selon les cas, sont en cours ou sont tout simplement clos.

Entre mars et juin 2011, après les violentes manifestations des scolaires, le Burkina a connu une série de mutineries militaires dans les différentes garnisons du pays, avec pour conséquences des pillages, vols, viols, pertes en vies humaines. Cette donne a occasionné un grand changement au sein de la hiérarchie militaire et la reprise en main a permis de sanctionner les militaires fautifs. 566 mutins ont en effet été radiés de l’armée et parmi ceux-ci, 217 (à la date du 14 juillet 2011) sont détenus à la MACO et attendent d’être jugés.

Les Burkinabè sont rentrés dans la nouvelle année 2012 avec une autre affaire qui a défrayé la chronique. Celle des mallettes d’argent impliquant l’ancien directeur général des douanes, Ousmane Guiro. Le 4 janvier 2012, celui-ci a été déféré a la MACO et le lendemain 5 janvier, il lui a été signifié ses chefs d’inculpation : détournement de deniers publics, corruption, concussion et enrichissement illicite et un juge d’instruction en charge du dossier a été désigné au Tribunal de grande instance de Ouagadougou.

De l’origine de cette affaire, on retiendra que c’est en remontant un réseau de jeunes s’adonnant à des dépenses extravagantes, que la gendarmerie nationale a découvert dans un domicile à Ouagadougou, quatre cantines dont deux contenaient des habits et des objets précieux et les deux autres, de l’argent liquide, environ un milliard neuf cent six millions de FCFA. Si le propriétaire du domicile a fait croire que l’argent lui appartenait, le jeune par qui la gendarmerie est remontée, a fini par avouer que ces cantines et leur contenu étaient la propriété de l’ex-DG des douanes. Ces aveux ont conduit à l’arrestation de celui-ci dans la nuit du 31 décembre 2011 au 1er janvier 2012 et à sa garde à vue.
Le 2 janvier 2012, un décret présidentiel mettait fin aux fonctions de l’ex-patron des douanes burkinabè.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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