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LE PREMIER MINISTRE SUR LES SITES DES REFUGIÉS AU SAHEL : Promesse d’un minimum vital pour un bon séjour au Burkina

Publié le lundi 16 avril 2012 à 02h09min

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Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a visité, les 13 et 14 avril 2012, les sites d’accueil de réfugiés maliens de Mentao dans le Soum et de Gandafabou à Déou dans l’Oudalan. Sur ces deux sites, le chef du gouvernement a promis à la forte communauté touarègue et arabe, le minimum vital pour leur séjour en territoire burkinabè.

Des huttes confectionnées avec des vieux pagnes, des tentes offertes par le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), le tout sur une superficie à perte de vue. Une colonie de gamins massés à même le sol et une grande communauté touarègue réfugiée au Burkina Faso mobilisée pour la circonstance, afin d’accueillir le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, le vendredi 13 avril 2012 à Mentao, village situé dans la commune de Djibo. Sur le terrain, la présence des partenaires est visible pour tout visiteur à l’image du HCR, du Programme alimentaire mondial (PAM), du Fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et des institutions rattachées au ministère de l’Action sociale.

Ce site qui compte plus de 3 mille réfugiés, selon le haut-commissaire de la province du Soum, Barké Ima, fait partie des premiers à accueillir la communauté touarègue qui a fui la crise du Nord- Mali. Mais ces réfugiés qui n’ont pas caché leur satisfaction d’avoir reçu la visite du chef du gouvernement ont indiqué vivre de nombreux problèmes qui compliquent leur séjour à Mentao. Cheick Mohamed, étudiant en 3e année en lettres, a souligné que les conditions de vie sur le site sont très difficiles. « Nous avons besoin de l’aide par rapport à la nourriture et au logement. La cohabitation même entre nous refugiés est un peu difficile. Il y a ici des Touaregs et des Arabes et au niveau de la nourriture, on assiste à des querelles.

Les chefs ne font d’ailleurs pas les choses comme il se doit. Ils ne luttent que pour leurs propres intérêts », a déploré l’étudiant en lettres, obligé d’abandonner les amphis à cause de la guerre. Pour le représentant des réfugiés, Mohamed El Maouloud, les principales préoccupations tournent autour, non pas des guerres intestines, mais de l’insécurité alimentaire, de l’habitat et de la sécurité du bétail. Le chef du gouvernement a indiqué aux refugiés qu’il est venu les encourager de la part du président du Faso, médiateur dans la crise malienne et surtout, s’imprégner de leurs conditions de vie. « Nous sommes conscients que vous vivez dans des conditions difficiles. Mais vous êtes venus à un moment où notre pays traverse une crise alimentaire. Il est donc difficile pour nous de vous donner tout le confort pour votre séjour », a relevé le chef du gouvernement aux réfugiés maliens.

« Nous ne sommes pas contre vos us et coutumes, mais… »

Toutefois, Luc Adophe Tiao a promis à ces réfugiés la sécurité et le minimum vital pour assurer leur alimentation, l’éducation de leurs enfants, leur santé et la prise en charge de leur bétail. « Notre souhait est que la paix revienne au Mali. C’est pourquoi le médiateur travaille à cela. Mais après la crise, tous ceux qui veulent rester au Burkina Faso, nous les accueillons à bras ouverts », a indiqué le Premier ministre, à la grande communauté malienne venue l’écouter. Il les a invités à vivre dans la paix avec les populations autochtones. Le samedi 14 mars 2012, Luc Adolphe Tiao était à Gandafabou, dans la commune de Déou, province de l’Oudalan, pour s’enquérir aussi des réalités des 3420 réfugiés sur ce site. Selon le gouverneur de la région du Sahel, le colonel-major Boureima Yiougo, la province de l’Oudalan compte au total, plus de 20300 réfugiés.

A entendre leur représentant, Mohamed Youssouf Ag Ghallas, ils sont bien intégrés dans la localité et leurs us et coutumes sont bien respectés. Il a précisé que leurs préoccupations sont les mêmes que celles vécues dans les autres sites. Luc Adolphe Tiao a prêché aussi à Déou la même nouvelle qu’à Mentao. Il a promis, en outre, de tout mettre en œuvre pour permettre aux élèves et étudiants réfugiés de pouvoir poursuivre leur cursus scolaire et universitaire normalement. Sur le respect de leurs traditions, le Premier ministre leur a dit ceci : « Nous ne sommes pas contre vos us et coutumes, pourvu qu’ils ne troublent pas l’ordre public et la sécurité nationale. Respectez les lois en vigueur dans notre pays, ainsi que les traditions des habitants avec lesquels vous cohabitez ». A Mentao comme à Gandafabou, le Premier ministre a procédé à des remises de vivres et de matériels divers aux réfugiés.

Lassané Osée OUEDRAOGO (oseelass@yahoo.fr)

Sidwaya

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