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Communications électroniques : Le déploiement de la fibre optique, un impératif pour le développement des télécoms

Publié le vendredi 6 avril 2012 à 13h08min

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L’accès aux câbles sous-marins à fibre optique est essentiel dans le développement numérique d’un pays. Ils permettent de tisser des liaisons intercontinentales et donc d’impulser le développement de l’économie numérique. Pour se pencher sur les enjeux de cet outil, le Réseau francophone des régulateurs des télécommunications (FRATEL), en collaboration avec l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (ARCEP), a organisé son 9e séminaire thématique du 03 au 04 avril 2012 à Ouagadougou sous le thème : « le déploiement de la fibre optique ».

A l’horizon 2015, chaque pays devrait disposer, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), d’un plan national ou d’une stratégie pour le large bande, ou inclure le large bande dans sa stratégie globale d’accès et de service universel. Un deuxième objectif vise à rendre abordables les coûts du large bande. Le défi étant de réussir à connecter 40% des foyers des pays en développement au haut débit.

Mais, en Afrique, la connectivité est encore faible et le haut débit balbutiant. La Commission « Le large bande au service du développement numérique » souhaite porter la connectivité Internet à 50% dans les pays en développement et à 15% dans les pays les moins développés d’ici à 2015. Pourtant, les statistiques de l’UIT indiquent que la pénétration du haut débit en Afrique est inférieure à 1% pour un taux de pénétration Internet moyen avoisinant 10%. Pas de quoi rassurer. Cependant, « les nombreux projets de câbles sous-marins à fibre optique déjà opérationnels ou en cours d’exécution au large des côtes africaines permettront peut-être de réussir le pari. Ou, à défaut, de franchir des étapes », soutient le président de FRATEL, Mathurin Bako, par ailleurs président de l’ARCEP/Burkina. Le thème de ce 9e séminaire, « le déploiement de la fibre optique », correspond donc aux enjeux de la société de l’information et du savoir.

A travers trois tables-rondes, les participants se sont familiarisés avec les réalités et les enjeux du déploiement de la fibre optique. Ils se sont penchés sur les sous-thèmes suivants : « Pour un haut débit au service du développement économique, quel aménagement des zones d’entreprises » ?, « Quelle mutualisation du génie civil et des infrastructures » ? et « les enjeux des câbles internationaux de fibre optique ».

150 000km de 13 câbles sous-marins

C’est à partir de l’an 2000 que les projets de câbles sous-marins ont commencé à se multiplier en Afrique. Ainsi treize câbles sous-marins de fibre optique ont pu être posés ou en cours ces 12 dernières années. Des infrastructures qui représentent environ 150 000 km de câbles dont les effets contribuent à améliorer l’environnement technologique des pays africains.

Ne disposant pas de point d’atterrissement de câbles sous-marins, des pays continentaux comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont signé des accords avec des opérateurs de pays côtiers pour bénéficier de la fibre optique des câbles sous-marins. Ainsi, le Burkina Faso reçoit des services de fibre optique grâce à des accords avec des opérateurs de Côte d’Ivoire, du Bénin et du Sénégal. Une bonne partie de sa connexion Internet transite par Abidjan.

De plus en plus, la fibre optique devient indispensable pour assouvir les besoins en télécommunications (TV, voix ou données) et rien ne semble pouvoir inverser cette tendance. « Les besoins en débits importants se font de plus en plus croissants et seule la fibre optique apporte une solution durable à cette demande puisqu’elle est actuellement, la principale technologie offrant les bandes passantes nécessaires à un écoulement satisfaisant de ce trafic », souligne Mathurin Bako. De ce fait, l’accès à des réseaux de télécommunications performants susceptibles de répondre aux exigences de la clientèle est devenu un sujet au cœur des préoccupations des régulateurs.

« Le déploiement réussi de la fibre optique permettra de créer les conditions favorables au développement d’offres commerciales dans le domaine des technologies de l’information, de garantir l’ancrage dans la société de l’information… Les pays qui ne sauront pas anticiper ces évolutions seront exclus de la société moderne et subiront encore longtemps la fracture numérique », se convainc le président de FRATEL, président de l’ARCEP, Mathurin Bako.

Tout en permettant de réduire davantage la fracture numérique entre le Nord et le Sud, la fibre optique permet au secteur des télécoms de se développer davantage et d’offrir de nouvelles opportunités. « C’est pourquoi, au niveau de notre réseau FRATEL, nous devons nous inspirer des cadres réglementaires mis en place par les pays développés comme la France, la Suisse, le Canada pour une meilleure régulation de cette infrastructure », conclut le patron du FRATEL.
Il appartient donc aux séminaristes de capitaliser et consolider les connaissances acquises à Ouagadougou au cours de ces 48 heures afin d’en faire un meilleur usage au sein de leurs entreprises et entités respectives. Le prochain rendez-vous de FRATEL (réunion annuelle) aura lieu au Togo dans les mois à venir.

Moussa Diallo
Faso-tic.net

P.-S.

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