LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

LAURE REDIFER DU FMI : « L’augmentation du prix du carburant est une décision difficile et courageuse »

Publié le vendredi 6 avril 2012 à 01h51min

PARTAGER :                          

Une mission du Fonds monétaire international, FMI a séjourné au Burkina Faso du 21 mars au 4 avril 2012. Il s’est agi pour elle de faire le point des projets de 2011 et de tirer des perspectives de 2012. Cette mission conduite pat Laure Redifer, s’est entretenue avec les autorités avec qui elle s’est mise d’accord sur un cadre des politiques macro économiques pour 2012-2013 qui pourra servir de base pour conclure la 4e revue sous l’accord FEC. A la fin de cette mission, Mme Redifer s’est entretenue avec les journalistes pour en faire le point. Elle a dit un mot sur les augmentations des prix des hydrocarbures au Burkina.

« En 2011, les autorités ont amélioré les performances en matière de recettes grâce à des efforts de renforcement des capacités de l’administration fiscale ». C’est une déclaration faite par Laure Redifer, chef d’une mission du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné au Burkina du 21 mars au 4 avril 2012. Cette visite s’est inscrite dans le cadre de l’accord de la Facilité élargie de crédit (FEC). Le Burkina Faso devra faire face à la crise alimentaire et à l’arrivée massive des réfugiés maliens sur son territoire. C’est en cela que Mme Redifer situe l’importance de l’augmentation des coûts des hydrocarbures.

Car, « l’arrêt des subventions permettra au Burkina Faso d’engranger une nouvelle marge (soit 45 milliards de francs CFA) qui lui permettra de faire face à de nouveaux défis », a expliqué Laure Redifer. A la question de savoir si cette augmentation des prix est une recommandation du FMI, la chef de la mission a laissé entendre que « il y avait un mécanisme d’ajustement des prix dans la coopération entre le FMI et l’Etat Burkinabè.Mais le gouvernement avait décidé de retarder le mécanisme, mais aujourd’hui, cette situation n’est plus viable ni pour le FMI, ni pour le Burkina ». Mais l’augmentation des prix a-t-elle été imposée par le FMI ? La mission est catégorique : « nous donnons des conseils et c’est aux gouvernements de prendre les décisions ».

Le but de cette visite était, selon les visiteurs, de faire le point des projets de 2011 et de faire des perspectives pour 2012. A ce titre, Laure Redifer et sa mission ont constaté qu’en 2011, l’activité économique a tourné au ralenti aboutissant à un PIB dont le taux de croissance réel est de 4,2%. Ce qui est faible comparativement à celui de 2010 qui était de 7,9%. L’explication plausible qui a été donnée est que, la production céréalière a baissé suite à la sécheresse de 2011. Malgré ces difficultés, l’inflation serait restée maîtrisée sur une bonne partie de l’année et a augmenté vers la fin de l’année en raison de l’augmentation de prix des produits alimentaires suite à la pénurie des denrées. Aussi la mission a-t-elle constaté que les dépenses totales étaient plus faibles que prévu.

Ce qui est lié au niveau des dépenses d’investissement financé par l’extérieur a été plus faible que prévu. Cette situation a eu pour conséquence un déficit budgétaire global contracté à 2,5% du PIB contre 4,5% en 2010. Pour la mission, l’activité économique réelle, devrait reprendre en 2012 « en partie grâce aux politiques de croissance de la stratégie de croissance accélérée et de développement durable, SCADD ». Sous l’impulsion d’une reprise de la production céréalière, et d’une production d’or et de coton soutenue, la croissance du PIB est projetée à 7 %. Aussi l’insécurité alimentaire pourra-t-elle maintenir l’inflation à un niveau élevé. Selon le dossier de presse, « le déficit du compte courant devrait se détériorer jusqu’à atteindre 4,8% du PIB, en raison de projection en hausse sur les importations de denrées alimentaires, du programme d’investissement du gouvernement ainsi que des prix internationaux du carburant plus élevés. »

Wilfried BAKOUAN

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)