C’est au domicile de Soumane Touré que le PITJ a effectué sa rentrée politique de l’année ce vendredi 30 mars 2012. L’ouverture de cette rentrée a été marquée par le discours de Soumane Touré. Un discours qui est revenu longuement sur « l’affaire PAI ». Documents à l’appui, il a tenté de démontrer « la volonté » de Philippe Ouédraogo et des ministres de l’Administration territoriale, Clément Sawadogo et Jérôme Bougouma, de « liquider le PAI ». Pour lui, le régime actuel a voulu étouffer tous les courants politiques qui lui étaient opposés, dont le PAI. C’est ce qui donne, selon lui, le sens à la « lutte » menée près d’une décennie pour empêcher cette liquidation du PAI. Mais à ceux qui croiraient qu’il reste sous l’ombre de ce parti, il répondra : « le PAI n’est pas un fétiche et il y a des fétiches qu’on abandonne ! ».

Et face à la fusion du PAI avec d’autres partis, la conclusion pour lui est : « le PAI est donc mort, vive le PITJ ! » C’est en tant que responsable donc du PITJ qu’il a analysé la situation politique nationale. A l’affaire dite Guiro, Soumane Touré a opposé « l’intégrité et le patriotisme » de Amirou Adjima Thiombiano, fondateur du PAI et premier Directeur général des douanes. « Tous les DG qui lui ont succédé ont fini dans le scandale ! », affirme Soumane Touré, qui ajoute que cet homme est un exemple et devra être pris comme tel par les nouvelles générations.

« Blaise Compaoré a un plan B »

Il donne pour preuve de « ce modèle à citer », le fait qu’il est mort dans une case dans son village et que sa maison n’a été construite qu’après à la Zone du bois. Après cet hommage au fondateur du PAI, Soumane Touré s’est ensuite intéressé au CCRP (Conseil consultatif sur les réformes politiques) pour affirmer que « Blaise Compaoré et son régime ne veulent pas de réformes », trouvant au passage que le Chef de file de l’opposition est « une vraie escroquerie ». Pour en revenir aux réformes, Soumane Touré pense que le dénouement de ce processus a consacré l’échec du plan A de Blaise Compaoré dans sa volonté de rester au pouvoir.

Il lui suspecte un plan B : la modification de l’article 81 de la Constitution pour prolonger le mandat des députés dans le cadre des élections couplées, qui peut constituer, si elle est consommée, une jurisprudence qui permettra à Blaise Compaoré de demander un prolongement aussi de son mandat. Autre aspect de ce « plan B », l’entrée en scène de François Compaoré dans l’instance dirigeante du CDP. « Qu’est-ce qui peut empêcher François Compaoré d’être élu député à Ziniaré ? a-t-il demandé. Et si le CDP est majoritaire à ces élections couplées, est-ce que vous pouvez empêcher François Compaoré d’être élu président de l’Assemblée nationale ? » Question pour un politicien. Ce qui est certain, Soumane Touré a appelé la classe politique à la vigilance et à tout mettre en œuvre pour que les élections couplées se tiennent le 2 décembre 2012.

Abdou ZOURE

Le Pays