La clôture du congrès extraordinaire de fusion entre le Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS) de Arba Diallo, le Parti africain de l’indépendance (PAI) de Philippe Ouédraogo, la Ligue citoyenne des bâtisseurs (LCB) de Jean-Marie Sanou et Faso Metba d’Etienne Traoré a été sanctionnée par la lecture d’une motion de condamnation du coup d’Etat malien du 22 mars dernier. Les congressistes ont ensuite pris la résolution d’appliquer rigoureusement les textes fondateurs du nouveau parti, Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS)Metba, issu de la fusion. Il a enfin été recommandé aux 16 membres du bureau du PDS Metba d’établir les contacts nécessaires pour réaliser une unité d’action en vue d’opérer une alternance au Faso.

Elu président du parti de fusion, Arba Diallo, député-maire de Dori, s’est engagé à tout faire pour mériter la confiance placée en lui en mobilisant les militants autour de l’idéologie du socialisme démocratique. Le nouveau parti d’opposition ainsi créé, qui se réclame de la gauche,a pour devise « Unis pour bâtir, aujourd’hui et demain », et comme emblème une étoile verte.Les postes de 1er et 2e vice-présidents sont revenus respectivement à Etienne Traoré et à Jean-Marie Sanou. Les premiers responsables du parti ont confirmé leur participation aux prochaines élections couplées législatives/municipales et ont affiché leur ferme intention de changer la configuration du parlement burkinabè.

L’objectif à l’échéance de 2015 étant, selon eux, de réussir l’alternance indispensable à la tête de l’Etat.Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à appeler les autres partis de l’opposition à les rejoindre. Mais, en attendant, la première priorité, a rappelé le président du PDS Metba, va consister à consolider les structures du parti en mettant en place aux niveaux provincial, communal et villageois des représentations qui seraient le reflet de la fusion.

Philippe Ouédraogo, président de l’ex-PAI : « Nous ne voulions pas trop de vice-présidents »

« Les travaux de ce congrès constitutif se sont très bien déroulés conformément aux prévisions. Nous avons pris le temps nécessaire pour discuter toutes les étapes et tous les éléments qui étaient nécessaires pour constituer ce parti grâce à la fusion des partis de départ. Tout le monde était d’accord sur ce qu’il fallait faire lorsque le congrès s’est ouvert. Il y a eu quelques ajustements etmême en ce qui concerne la composition du bureau, cela a été le fruit de concertations entre les différents partis concernés. Ce que nous souhaitions, c’est d’avoir un bureau qui soit opérationnel. Il doit donc être configuré de telle manière qu’il n’y ait pas de charges qui seraient retenuespour résoudre des problèmes à caractère honorifique ou diplomatique.Par conséquent, nous ne voulions pas trop de vice-présidents.

Nous avons pensé effectivement que deux vice-présidents c’est une bonne chose. Nous avons choisi ensemble de mettre le premier secrétaire de Faso Metba et le président de la LCB comme vice-présidents. Faisant un peu le bilan de ma vie de militant, cela fait un certain nombre d’années que je suis militant et que j’ai assumé des responsabilités dans le PAI. Il faut préparer la relève, et des éléments qui en ont la capacité sont là et font partie du bureau du PDS Metba. Et comme vous le savez, j’ai 70 ans, donc je peux passer à un autre stade d’activité tout en restant disponible pour le travail du parti s’il a besoin de nous. C’est ce qui m’a conduit, et je pense que c’est la même chose pour le camarade Ba Sambo, à ne pas briguer de poste dans le bureau du nouveau parti de fusion. »

Louis Armand Ouali, Union pour le progrès et le changement (UPC), parti d’opposition : « La rationalisation du paysage politique de notre pays est un impératif »

« Je pense qu’au-delà de l’opposition, il faut retenir que la rationalisation du paysage politique de notre pays est un impératif. Il n’est pas raisonnable que dans un pays comme le nôtre, nous ayons un nombre aussi élevé de partis politiques qui veulent concourir avec ce nombre-là à la conquête du pouvoir d’Etat. Donc ce que je pense du congrès extraordinaire de fusion des partis politiques Faso Metba, PDS, LCB et PAI, c’est que le vent de cette rationalisation avec le congrès ordinaire souffle dans le bon sens. Je suis convaincu qu’avec les actions qui sont menées depuis un certain temps par le ministère en charge des partis politiques, il est probable que nous puissions aboutir, beaucoup plus tôt que nous le pensions, à un paysage politique vraiment rationalisé qui permette l’expression des vrais courants de pensée qui, comme vous le savez, ne sont pas au nombre de cent et plus. Tout ce qui peut concourir à permettre l’expression plurielle, notamment le changement par les urnes, ne peut qu’être entendu par les hommes et femmes qui aiment ce pays, les patriotes.

Comme nous sommes dans cette catégorie de patriotes, nous allons dans un premiertemps attendre qu’ils (NDLR les responsables du PDS Metba) nous fassent signeafin que nous voyions ensemble dans quelle mesure il est possible, d’abord, de franchir une étape qui va arriver à celle des élections couplées de 2012, et envisager ensuite une unité d’action. Moi personnellement, comme j’aime le dire, je suis couché sur une natte, je ne peux pas tomber plus bas que cela. Mon souhait à moi, c’est que ce pays vive comme les autres pays, c’est-à-dire ceux qui connaissent l’alternance démocratique, où il n’est donné à personne de diriger le pays au-delà de deux mandats consécutifs de cinq ans chacun. C’est largement suffisant pour apporter une contribution décisive au développement de son pays.Au-delà de cela, on entre inexorablement dans des situations qui ne sont bonnes ni pour le pays ni pour les gouvernants. »

Juste PATOIN

Le Pays