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FUSION DE PARTIS DE L’OPPOSITION : Vers une recomposition du paysage politique ?

Publié le vendredi 30 mars 2012 à 02h50min

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Les élections couplées (législatives-municipales) approchent à grands pas. Et les grandes manœuvres ont déjà commencé au sein des états-majors des partis ; si fait que le landerneau politique national est plus que jamais agité. Chaque parti politique affûte ses armes. Par-ci, se tiennent des congrès ordinaires qui confinent au renouvellement des instances, comme ce fut le cas avec le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti au pouvoir, en début de ce mois de mars. Par-là, s’opèrent de grands ralliements entre différents partis politiques, qui, s’ils ne sont pas éphémères, pourront, in fine, donner un nouveau visage à la scène politique burkinabè. En effet, ce week-end, le samedi 31 mars plus précisément, et ce sauf changement de dernière minute, il se tiendra un congrès de fusion de plusieurs forces politiques.

Il s’agit du Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS) de Bâ Sambo, du Parti africain de l’indépendance (PAI) de Philipe Ouédraogo, de Faso Metba de Etienne Traoré et la Ligue citoyenne des bâtisseurs (LCB). Précisons que ce congrès de fusion intervient le lendemain même de la rentrée politique du Parti de l’indépendance, du travail et de la Justice (PIT/J) de Soumane Touré. Le jeu en vaut la chandelle. Et rien de plus normal pour des hommes politiques qui estiment qu’ils partagent une vision commune, de fédérer leurs énergies pour aller à la conquête du pouvoir d’Etat. Car, cela paraît pour le moins absurde que des leaders politiques d’une même obédience (socialistes, libéraux, sankaristes) forts de leur ego surdimensionné, s’offrent en spectacle en se livrant à des querelles picrocholines qui, malheureusement, finissent par les décrédibiliser aux yeux du citoyen électeur.

Enfin donc, des hommes politiques de l’opposition burkinabè, ont fait leur la sagesse selon laquelle seule l’union fait la force, sommes-nous tentés de dire. C’est tout à leur honneur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec un tel regroupement, on s’achemine probablement vers la naissance d’une troisième force politique au Burkina, après bien entendu le CDP et l’ADF-RDA. En tous les cas, on ne peut qu’applaudir, surtout quand on sait que bien des partis naviguaient à vue, c’est-à-dire sans une ligne politique réelle si bien qu’ils perdaient même de vue leur mission essentielle qui est de contribuer à l’éveil des consciences citoyennes et à l’animation de la vie politique nationale. Et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux, ces partis (encore faut-il qu’ils méritent une telle appellation) qui poussent comme des champignons et dont les militants ne peuvent même pas remplir une cabine téléphonique.

C’est pourquoi il n’est pas absurde de penser que la volonté affichée du gouvernement de mettre de l’ordre, en exigeant la tenue régulière des instances et le respect du quota genre, y est pour quelque chose. Peut-être aussi que l’expérience réussie de l’opposition sénégalaise lors de la dernière présidentielle, a inspiré bien des hommes politiques burkinabè. L’un dans l’autre, ces regroupements politiques doivent faire école pour une véritable recomposition du paysage politique national. L’alternance politique à laquelle rêve l’opposition est aussi à ce prix.

Boundi OUOBA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 30 mars 2012 à 11:39 En réponse à : FUSION DE PARTIS DE L’OPPOSITION : Vers une recomposition du paysage politique ?

    Si ce regroupement avait été fait antérieurement depuis 1991, nous n’en seront pas là. A bon entendeur salut ! Merci au journaliste d’avoir pris l’exemple du sénégal qui constitue une véritable leçon de démocratie. Merci également de reconnaître aussi que L’ADF/RDA est incontestablement la deuxième force politique du pays. Ce que devra confirmer les prochaines échéances électorales dans notre pays.

  • Le 30 mars 2012 à 11:49, par Taryam En réponse à : FUSION DE PARTIS DE L’OPPOSITION : Vers une recomposition du paysage politique ?

    C’est du boucan pour rien !PAI et PDS c’était déjà un seul parti.LCB on on connait même pas.Faso metba est le nième parti issu du PDP.En réalité il s’agit ni plus ni moins que du PDS renforcé d’un député qui leur appartient pas.
    Et puis à voir de près c’est un regroupement d’anciens accompagnateurs du Front Populaire.Arba a été ambassadeur de Blaise, avan d’être bombardé par le même à l’ONU.Etienne est devenu opposant kan il a été remplacé de son poste d’inspecteur général.Philippe est devenu opposant kan il a été degommé du CES...!Peut être c’est pour mieux accompagner le nouveau CDP !

  • Le 30 mars 2012 à 12:23 En réponse à : FUSION DE PARTIS DE L’OPPOSITION : Vers une recomposition du paysage politique ?

    Attention à un conflit de leadership !!!

  • Le 30 mars 2012 à 15:54, par Subtance Grise En réponse à : FUSION DE PARTIS DE L’OPPOSITION : Vers une recomposition du paysage politique ?

    Solidarite est ce qui manque aux burkinabes depuis des decennies a tous les niveaux.(politique,social,familial,professionnelle.....).
    L’egoisme a atteind un niveau tres dangereux pour le Burkina. Meme plus d’humanisme entre nous. Il faut absolument rectifier le tir car a cette allure pas d’avenir pour nos enfants.
    Alors que les partis politiques prennent l’exemple sur le Senegal et boutter le CDP hors de la gouvernance en 2015.Si non ca va etre comme le Togo et le Gabon ou ils pris le soin de mettre leur succeseur en place.
    Blaise partira mais trouvera quelqu’un qui va rester couvrir tout qui est fait durant sa dictature peinte en fausse democratie.
    Message passe ou pas ,ca vous regarde webmaster. Vous ne passez jamais les analyses critiques.

    • Le 30 mars 2012 à 18:06 En réponse à : FUSION DE PARTIS DE L’OPPOSITION : Vers une recomposition du paysage politique ?

      Mon point la fusion est difficile,

      Chaque doit parti doit bien s’organiser ; surtout la tres bonne repartition des bureaux de vote de manière à être representatif au minimum un parti dans tous les bureaux de vote et par la suite mettre chercher les stratégies de convaincre les electeurs de son programme (il est important d’occuper des postes de responsabilité de valeur dans l’administration pour se faire connaitre) ; les electeurs ne veulent pas de théorie. Par exemple si je suis elu ,je fais ceci ou cela ; qu’est ce qui prouve. Par exemple on voit Gilbert OUEDRAOGO ministre et ce qu’il peut faire.

      Si au moins chaque parti d’opposition arrive à avoir au minimum 45 à plus de 50% dans sa region, le CDP ne pourra plus avoir la majorité absolue et conduirait à un second tour ou on pourra parler de fusion ou coalition

  • Le 30 mars 2012 à 17:56 En réponse à : FUSION DE PARTIS DE L’OPPOSITION : Vers une recomposition du paysage politique ?

    Faite attention à vos analyses.ce n’est pas en fusionnant qu’on réalise l’alternance !C’est la volonté des hommes à reporter les voix au second tour !Le Sénégal est un exemple en ce sens !

  • Le 30 mars 2012 à 22:05, par Koudka En réponse à : FUSION DE PARTIS DE L’OPPOSITION : Vers une recomposition du paysage politique ?

    il faut saluer l’idée de regroupement qui permet de concentrer les forces politiques dans une même ligne idéologique ou un même programme de gouvernement. Félicitations donc à ces partis qui ont choisi de faire leur chemin futur ensemble. Cela dit je dénonce avec force l’affirmation du journaliste selon laquelle ce sera la 3ème force politique après le CDP et l’ADF. Je pense qu’il devait faire une analyse pour aboutir à ce classement au lieu de balancer le rang sans preuve ; ça sous-entend une analyse partisane qui n’honore pas le journaliste que vous êtes. Et c’est vraiment regrettable !
    Au stade actuel il faut considérer que les compteurs sont remis à zéro. Le mandat (primitif) des députés prend fin dans un mois cela veut dire que à partir de cette date chaque député doit revisiter son électorat pour un renouvellement de confiance. La prolongation de la date d’échéance n’a rien à voir avec le contrat qui liait le député avec ses partisans. De ce point de vu tous les partis s’équivalent et ni le CDP ni l’ADF ni qui ou quoi ne saurait se prévaloir d’être une force politique. A ce titre il serait plus indiqué de mettre la classe politique au même pied d’égalité. Cela passe par la mise en place d’un gouvernement de transition. Le Burkina et les burkinabé méritent ça au regard de la ressente crise socio-politique et de la volonté d’instaurer une démocratie véritable et populaire.
    Bref !! des idées jetées pèle mêle et qui méritent débats et réflexions pour que jaillissent la bonne formule pour notre cher BURKINA DE DEMAIN !!!

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