RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE : Approvisionnement du pays et réduction des accidents
Une des caractéristiques du parc automobile du Burkina Faso est sa vétusté. En effet, que ce soit pour le transport urbain des citadins ou pour celui national ou international de marchandises et d’hydrocarbures, la moyenne d’âge des véhicules est située entre 15 et 20 ans et dans un état de délabrement avancé. La répartition des véhicules par tranche d’âge révèle que 75% d’entre eux ont plus de 10 ans, tandis que plus de 50% ont plus de 20 ans. Du reste, un des traits révélateurs de cette vétusté est le taux d’échec relativement élevé aux visites techniques périodiques. Cette situation est, non seulement préjudiciable aux propriétaires de ces « vieux » engins qui consacrent des sommes exorbitantes à leur réparation, mais également, à la Nation burkinabè toute entière, au regard de l’importance des véhicules automobiles dans l’économie de notre pays.
Plusieurs études sur la mobilité urbaine en Afrique subsaharienne ont conclu à une forte mobilité dans la ville de Ouagadougou (3,5 déplacements par jour et par personne), mais dans des conditions exécrables. D’autre part, le Burkina Faso étant un pays enclavé, son commerce intérieur et extérieur est fortement tributaire des pays portuaires comme le Togo, la Côte d’Ivoire, le Bénin ou encore le Ghana. D’où la nécessité pour l’Etat et les opérateurs économiques de disposer de véhicules performants pour transporter les marchandises. Le gouvernement burkinabè qui a placé le bien-être de la population au centre de son programme d’action, a pris des initiatives salutaires, en proposant des mesures permettant d’améliorer la mobilité des citadins, en termes de confort et de sécurité et d’assurer l’approvisionnement de notre pays en produits divers et en hydrocarbures.
C’est ainsi que l’Assemblée nationale a adopté deux projets de loi relatifs à l’institution d’une exonération à titre exceptionnel du droit de douane et de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour l’importation de véhicules à usage de taxis d’une part et d’autre part, de véhicules de transport de marchandises, y compris de transport d’hydrocarbures. Cependant cette exonération ne dispense pas du paiement de la redevance statistique (1% de la valeur CAF) du Prélèvement communautaire (PC : 0,5 %) et du Prélèvement communautaire de solidarité (PCS : 1% de la valeur CAF). Ces mesures gouvernementales s’inscrivent dans un contexte marqué par la faiblesse de l’offre actuelle de transport collectif, la vétusté du parc de taxis, la forte concurrence exercée par les moyens individuels de transport que sont les voitures particulières et les deux roues et l’inadaptation et l’insuffisance de la voirie, en qualité et en linéaire.
Le beau geste de l’Etat à l’endroit des opérateurs économiques
L’adoption de ces lois vient s’ajouter aux efforts déjà consentis par l’Etat burkinabè pour faire de notre pays un Etat émergent. Elles permettront notamment, aux transporteurs, de bénéficier de réductions significatives sur le coût d’achat de leurs véhicules de transport. En effet, les véhicules acquis dans le cadre de cette opération seront exonérés des droits de douane et de la TVA, mais assujettis au paiement de la taxe pour services rendus. L’Etat entend ainsi, inciter les transporteurs au renouvellement de leur parc automobile frappé de vétusté avancée, dans un contexte de forte mobilité urbaine, de faiblesse de l’offre de transport collectif, de déréglementation des transports de marchandises, d’ouverture du marché des transports et de concurrence sous-régionale. Au regard de la problématique ainsi posée, les objectifs poursuivis par l’Etat, à travers cette opération, visent à contribuer au rajeunissement graduel des parcs de taxis et de véhicules de transport de marchandises ; à la restructuration de la profession dans le sens de la promotion des entreprises et d’un marché de plus en plus ouvert, à l’accroissement de la compétitivité des transporteurs, eu égard à la dynamique de libéralisation du marché des transports routiers.
Les transports et la logistique constituent un des axes stratégiques majeurs du développement des piliers de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Et cette opération d’exonération va, pour ainsi dire, participer à l’amélioration de la chaîne de transport et de la logistique, par la facilitation de l’émergence d’entreprises de transport capables d’offrir à notre pays des prestations et services à la hauteur des standards internationaux.
900 véhicules pour les transporteurs
Au 1er semestre 2011, le parc était estimé à environ 2526 ensembles articulés de transport de marchandises diverses et 2161 ensembles articulés de transport d’hydrocarbures. Bien qu’important, ce parc ne pourrait plus, dans le long terme, assurer l’approvisionnement de notre pays en marchandises diverses et en hydrocarbures avec la population qui va crescendo. Ainsi, en renonçant à plus de 10 milliards de FCFA, l’Etat burkinabè entend pérenniser le ravitaillement de sa population en produits essentiels. A terme, cette dérogation devra permettre aux transporteurs d’importer neuf cents (900) véhicules neufs de transport, à raison de trois cents (300) véhicules à usage de taxis et six cents (600) véhicules pour le transport de marchandises générales et d’hydrocarbures.
Mais au-delà de l’acquisition de nouveaux véhicules, cette loi va contribuer à la création de nouveaux emplois. Quand on sait qu’un véhicule de transport de marchandises emploie au minimum deux personnes, on peut facilement apprécier le nombre d’individus qui vont profiter de cette loi. Par ailleurs, au Burkina Faso, 14% des accidents de la circulation sont dus à l’état technique défaillant des véhicules. L’acquisition de nouveaux véhicules, au-delà de ses retombées économiques, contribuera donc, à réduire, un tant soit peu, les accidents causés par le mauvais état technique des véhicules. Un comité de pilotage, composé de représentants de toutes les parties prenantes, a déjà tout mis en œuvre pour la réussite de cette opération.
Et les dossiers de souscription peuvent être retirés contre le paiement d’une somme forfaitaire non remboursable de soixante mille (60 000) FCFA pour les véhicules de transport de marchandises et d’hydrocarbures et cinquante mille (50 000) FCFA pour les véhicules à usage de taxis. Les dossiers de souscription sont disponibles, dès le 12 mars 2012 et ce, jusqu’au 13 avril (date limite) à la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM) et dans les directions régionales des transports, des postes et de l’économie numérique. Le comité de pilotage est chargé d’examiner les dossiers des différents souscripteurs. La souscription à cette opération est ouverte aux personnes physiques et morales burkinabè ayant la qualité de transporteur public routier. Les personnes physiques peuvent souscrire pour 5 véhicules au minimum et jusqu’à 15 véhicules au maximum.
Et tout propriétaire de véhicule acquis dans le cadre de la mise en œuvre de la mesure d’importation en exonération des droits de douane et de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est tenu d’exploiter ce véhicule, conformément à sa destination, sous peine de sanction.
Ministère des Transports, des Postes et de l’Economie numérique
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 21 mars 2012 à 01:48 En réponse à : RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE : Approvisionnement du pays et réduction des accidents
la photo seule déjà ne fait froid au dos. quant aux propos du ministre,c’est encore des blablablabla parceque meme si le pays n’a pas de voitures en nombre suffisant,un homme politique responsable doit commencer à interdire ce genre de pratique où on voit des gallinacées sur le toit du camion avec d’autres marchandises,ensuite à l’intérieur c’est pareil+les voyageurs et pour couronner le tout,on voit un voyageur accroché derrière au camion. piffffffff....meme si vous arrivez à importer des milliers de cars,les mauvaises pratiques vont continuer. il faut sévir c’est tout
Le 21 mars 2012 à 11:30 En réponse à : RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE : Approvisionnement du pays et réduction des accidents
Je suis d’accord avec vous, car le ministre des transports doit collaborer avec d’autres ministres pour sevir. Prenons l’example du car qui a fait trop de surcharge, en provenance de la Cote d’Ivoire ; il a fini par faire un accident mortel vers bobo, parceque tous les multiples postes de police qu’il a traverse ont ferne les yeux sur sa surchage.
Donc Mr le Ministre, il faut agir maintenant pour arreter cela. La mesure de renouvellement du parc peut etre un accompagnement.
Le 21 mars 2012 à 14:34, par Toutouroutou En réponse à : RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE : Approvisionnement du pays et réduction des accidents
l’intention est bonne mais ce n’est pas arrivé comme aime le dire les burkinabes. Prenant l’exemple de l’existant combien sont ils au burkina a effectuer regulierement leur visite technique ?par ailleurs la complicité des agents de securites qui pour un 1000 frs ferment des yeux sur des drames quis sont accidents du aux surcharges et aux transport mixte (femmes ,hommes animaux ,objets divers charettes ect) j’ai meme vu des anes sur des vehicules en compagnie de passagers. C’est quoi sa ?.D’abord pour moi il faudra que L’ONASER fasse le travail pour lequel il a ete mis en place en sensibilisant par rapport a l’existant et entammer l’autre etape qui est l’acquisition des nouvelles montures.Et puis comme savent bien le faire les burkinabes ,nous seront encore inondé des vehicules moins chers venant de la chine dont on connait la qualite(suivez mon regard avec les nouvelles societes qui pilluent) : car ce n’est pas car dès ! A bon attendeur salut
2. Le 21 mars 2012 à 09:20, par tuenmavé ou la vérité est éternelle En réponse à : RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE : Approvisionnement du pays et réduction des accidents
Une telle mesure est un non sens et peut encourager la corruption et la concurence illégale entre les acteurs des secteurs visés. Il faut penser la réponse de façon globale articulée autour des aspects ci-dessous :
réformer le système fiscal, afin de taxer fortement des biens et services externes qui viennet en concurence avec ce que le pays produit par lui-même et faiblement voir pas du tout selon les cas ceux que le pays ne produit pas.
revoir les normes applicables de qualité et de sécurité, d’exploitation des biens et services. Tant qu’il sera admis des surcharges, des transports mixtes, etc., il sera impossible de réduire les événements vécus.
mettre en place un système rigoureux de contrôle des normes adoptées, flexible en termes de ne pas entraver ni retarder l’activité des gens.
"Allah n’est pas obligé" disait Amadou Kourouma. Il nous faut être plus rigoureux dans l’application des normes. Empêcher les camaions surchargés, les camions de bois sans équipements de signalisation, les véhicules sans phares ou avec un seul, etc. devrait être impératif et ne les relacher que lorsqu’ils ont corrigé la déficience. Voilà la rigueur que nous devrions adopter.
Nous ommes tous comptables de se laxisme.
3. Le 21 mars 2012 à 09:25, par Nidale En réponse à : RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE : Approvisionnement du pays et réduction des accidents
1) Votre sous titre "approvisionnement du pays et réduction des accidents" n’est pas en phase avec l’article ;
2) du reste, en ce qui concerne les accidents, le ministre de tutelle a déclaré la semaine dernière que les causes sont surtout d’ordre humain.
3) sur ce facteur humain, j’invite les Autorités a jouer leurs rôles :
a) définir des normes : on ne devrait pas autoriser la vente de vélo sans phare, ou de moto sans casque (le port de casque serait plus facile à appliquer si la norme disait que le casque est un accessoire obligatoire de l’engin et qui doit être vendu avec l’engin ;
b) imposer le permis moto sous forme de connaissance du code de la route (je me demande comment nous pouvons manquer d’imagination au point d’enseigner des formules de mathématiques compliquées à des élèves qui se font écraser tous les matins, justement parce que personne n’a pensé à leur enseigner les règles d’utilisation de la route qu’ils empruntent pour venir chercher le "savoir").
c) enfin plomber les véhicules de transport en commun. C’est tout de même curieux de laisser rouler un bus à plus de 100kms heures pour aller présenter des condoléances au familles après.
merci
4. Le 21 mars 2012 à 11:40, par Soret En réponse à : RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE : Approvisionnement du pays et réduction des accidents
Bonjour
Restificatif : le parc n’est pas vieillissant mais a été constitué vieux.
Les frais de douanes relatifs aux vehicules de moins de 10 ans sont assez elevés. Ce qui fait que pour acheter un vehicule à l’etranger, le critère d’achat est "plus de 10 ans". Ceux qui achetent des vehicules de moins de 7 ou 5 ans ne sont pas forcement plein aux as pour justifier une taxation elevée.
Il ne faut donc pas s’etonner qu’il aie des accidents mortels tous les jours sur nos routes.
Pour reduire ces accidents, il faut commencer par revoir toute la politique sur les importations de vehicules (personnel ou professionnel).
Participer a travers le monde à des sommets sur la protection de l’environnement et encourager l’importation de vieux vehicules dans son pays est simplement incensé.
Enfin..... l’initiative doit s’etendre aux vehicules particuliers.
5. Le 21 mars 2012 à 13:40, par Malick En réponse à : RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE : Approvisionnement du pays et réduction des accidents
Où son passés les taxi STMB ? Faisons d’abord le bilan d’une précédente opération du genre qui avait plutôt permis au même de s’acheter des véhicules à des conditions juteuses, mais pour des fins autres.
6. Le 21 mars 2012 à 14:25, par Sidbèè (En quête de Verité ) En réponse à : RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE : Approvisionnement du pays et réduction des accidents
Et des Bus et autres Vehicules de Transport en Commun, qu’en est-il ?
Qu’y-a-t-il comme difficultés ?
En Attendant,
1. Si nous pouvions ralentir aux intersections à FORTE DEMOGRAPHIE pour donner la chance aux autres de TRAVERSER la route !
2. Si nous pouvions EVITER les DEPASSEMENTS SYSTEMATIQUES à ces intersections !
N’Attendons pas ! Agissons au Quotidien !
7. Le 21 mars 2012 à 15:16, par Pierros En réponse à : RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE : Approvisionnement du pays et réduction des accidents
Pas de conclusion hâtive. Attendons bien de voir s’il y aura un change dans le transport. Je doute fort.
Tout est à revoir dans le système de transport.
J’ai mal à voir des images des camions de marchandises surchargés transportant des Hommes tels des insectes.
Voir aussi les images de « Pèlerinage national 2012 à Yagma : Ces comportements peu catholiques à bannir du vendredi 2 mars 2012 » de LeFaso.net.
C’est très humiliant. Où se trouvait la force de l’ordre et le ministère des transport. On attend tout bonnement qu’un incident se produisent pour sortir compter les morts, déplorer la situation, présenter les condoléances aux familles des victimes, condamner verbalement l’acte et appeler à la prudence. Si depuis sa création, le ministère des transport est incapable d’offrir aux burkinabè des transports confortables autant le supprimer.
Nos routes sont occupées par les articles des commerçants, rétrécissant ainsi la voie ; conséquences, pas de piste cyclable encore moins pour piétons, tout le monde (véhicule, piétons, cyclistes) sur la route. Nos routes sont aussi très petites et rendent difficiles les dépassements et croisements. La signalisation est quasi-inexistante, pas de passage piéton, rien. Les propriétaires des véhicules confondent transport en commun et transport mixte, conséquence tout le monde (Humains, animaux, marchandises) dans le même véhicule. A croire que nous n’avons pas de ministères des transports et de sécurité. Tout est à refaire dans ce pays.
8. Le 21 mars 2012 à 15:48 En réponse à : RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE : Approvisionnement du pays et réduction des accidents
C’est bien beau des initiatives de ce genre mais je pense qu’il faut faire plus. Renoncer à 10 Milliards pour plus de 14 millions d’âmes ça vaut pas 1000F par tete !
Le laxisme de TOUT le monde (autorités, populations) aide grandement à la multiplication des risques.
Il ne faut pas oublier que les risques d’accidents ne sont pas seulement le fait des transporteurs. Vehicules de plus de 10 ans mon oeil, combien coute une voiture de moins de 10 ans ? Je ne parle pas du prix d’acquisition en Europe !
Apres il faut tenir compte des frais de douane (je me demande d’ailleurs pourquoi on paie la TVA et la douane ? l’Etat nous entube) et des autres frais administratifs. Honnetement on n’est pas sorti de l’auberge. Il faut augmenter les revenus pour que plus de personnes puissent s’offrir un vehicule tout en arretant avec le laxisme sur le controle de la qualité des vehicules ainsi que l’usage qu’on en fait.