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FAO : Comment fixer les jeunes dans leurs terroirs

Publié le jeudi 21 octobre 2004 à 07h29min

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Du 20 au 22 octobre 2004 se tient à Ouagadougou l’atelier national de validation de la stratégie nationale de fixation des jeunes dans leurs terroirs (SNFJT) et du Plan d’action. La cérémonie d’ouverture, présidée par le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Ibrahima Kaboré, a eu lieu à l’Eau Vive le mercredi 20 octobre 2004 à partir de 9 heures.

Sur plus d’un milliard des habitants de la terre qui ont entre 15 et 25 ans, la frange jeune, 41% sont sans emploi et vivent dans des conditions d’extrême pauvreté. Cette situation peu enviable de la jeunesse mondiale se révèle sous toutes ses formes dans notre pays dont la population agricole représente environ 80% de la population totale.

Les jeunes ruraux confrontés à des pésanteurs socio-économiques quittent leurs terroirs, dans l’espoir d’une vie meilleure, pour les milieux urbains où la désillution les attend. C’est pour faire face à ce phénomène que l’Etat burkinabè a défini en 1999 les grandes lignes d’une stratégie nationale de fixation des jeunes dans leurs terroirs.

Le projet BKF/98/006 "fixation des jeunes dans leurs terroirs" qui en a résulté a connu une mise en œuvre pilote de 2000 à 2004 dans 10 provinces de notre pays avec l’appui technique de la FAO et le soutien financier du PNUD. A la lumière des enseignements tirés de la conduite du projet pilote, le gouvernement et ses partenaires se sont dotés d’une stratégie nationale révisée avec à l’appui un plan pour l’opérationaliser.

Ce sont ces deux documents qui seront soumis à l’appréciation des acteurs concernés par la problématique de la jeunesse notamment rurale à travers les trois jours de travaux de l’atelier national de validation. On peut citer, entre autres participants à cette rencontre, des hauts-commissaires, les ONG, les structures paysannes et bien entendu les jeunes qui sont les premiers concernés.

L’action du PNUD auprès du gouvernement pour l’épanouissement de la jeunesse rurale s’inscrit en droite ligne dans sa politique de promotion du développement local et dans la préservation de l’environnement.

Le représentant du Représentant-résident de cette institution des Nations unies a relevé dans son allocution le principal objectif de cette stratégie qui est de créer une relation de confiance entre les jeunes et les sociétés de de financement décentralisées et de permettre à ces jeunes de développer par eux-mêmes des activités génératrices de revenus correspondant à leurs projets de vie, sur leur propre terroir.

Les projets à vie sont illisibles

Selon le directeur national du projet de fixation des jeunes dans leurs terroirs, Etienne Z. Kaboré, au cours de la mise en œuvre de sa phase pilote, 1500 jeunes ont été appuyés dans leurs projets, qui touchent, entre autres, en amont et en aval l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’artisanat.

Pour M. Kaboré, les projets à vie sont illisibles dans le cadre dudit projet qui se veut un cadre d’insertion des jeunes dans les circuits économiques. C’est ainsi qu’il a exhorté les jeunes à éviter des projets éphémères en se faisant aider par leur communauté villageoise ou des groupements expérimentés.

D’une manière générale, les jeunes promoteurs s’en sortent bien avec les crédits à eux octroyés. En effet, 47% de ceux-ci ayant bénéficié d’un premier crédit passent à un deuxième.

Selon un sondage réalisé dans le cadre de l’évolution du projet, 10 à 15% des jeunes ayant eu accès à un premier crédit dégagent un bénéfice suffisant pour poursuivre leur activité sans recourir à un deuxième crédit. Certains sont passés à un deuxième crédit, d’autres, à un troisième. Quoi qu’il en soit, ces résultats ont permis aux acteurs du projet de conclure que les jeunes promoteurs sont fixés dans leur terroir ou au moins qu’ils sont en cours de fixation.

Dans son allocution d’ouverture, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Ibrahima Kaboré, a souligné que cet atelier de validation de la stratégie nationale de fixation des jeunes dans leurs terroirs et du plan d’action de sa mise en œuvre constitue une composante opérationnelle du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, adopté en 2000, et de la Stratégie de développement rural (SDR) de décembre 2003.

A en croire le secrétaire général, les participants vont se pencher sur les points essentiels tels que : les axes et les actions prioritaires de la stratégie ; les modalités de mise en œuvre de cette stratégie notamment le cadre institutionnel et les mécanismes de suivi et d’évaluation.

Ce faisant, il les a exhortés à faire des critiques sans complaisance afin de mettre à la disposition du gouvernement un document de référence pour toutes les actions en faveur de l’amélioration des conditions de vie des jeunes dans notre pays. Le représentant du ministre Salif Diallo a enfin exprimé sa reconnaissance aux partenaires qui accompagnent l’Etat dans la lutte pour l’épanouissement du monde rural, comme la FAO et le PNUD.

Abdoul Karim Sawadogo
Observateur Paalga

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