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Autant le dire… : « Aidez-moi, j’ai besoin de vous »

Publié le mardi 13 mars 2012 à 00h39min

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Nicolas Sarkozy joue son va-tout à quelques 40 jours du premier tour de la présidentielle française. Donné battu au second tour par son challenger François Hollande, le président-candidat a décidé, à l’occasion de son grand meeting de Villepinte, de dire ses vérités. Au moins, une.

Nicolas Sarkozy n’a pas porté de gants pour dénoncer le « conservatisme de certains syndicats ou organisations » qui n’ont pas intérêt que les choses bougent. Parce qu’ils y perdent leurs avantages, leurs positions qu’ils préservent jalousement. Pour Nicolas Sarkozy, ce sont eux qui sont à la base de certains conflits inutiles, car ils constituent un véritable écran entre les gouvernants et les gouvernés. Ce qui est bien vrai. C’est pourquoi, le candidat à la présidentielle française veut désormais consulter directement le peuple français à travers un référendum sur toutes les questions nationales. En tout cas, les plus essentielles qui touchent la majorité des Français. Nicolas Sarkozy a touché du doigt l’une des réalités de la gestion du pouvoir. Il ne l’a d’ailleurs pas caché. Que ce soit en France ou sous nos tropiques, c’est bien une réalité.

Quand il s’est agi des réformes politiques et institutionnelles chez nous au Faso, on peut dire que c’est quelques personnes, au nom de plus de 16 millions de Burkinabè qui se sont retrouvées, entre quatre murs à Ouaga 2000, pour décider des points consensuels et non consensuels. Ce sont ces points consensuels qui ont été imposés dans les treize régions, puis ensuite aux assises nationales. Est-ce cela la démocratie ? Allez-y demander au paysan de Menebdo et à l’éleveur de Markoye ce qu’il sait de ces réformes politiques et institutionnelles ? Allez-y lui demander s’il sait pourquoi il y a des points consensuels et des points qui ne le sont pas ? Allez dans les non-lotis de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, plus près et renseignez-vous seulement pourquoi « certaines », je dis bien « certaines organisations » s’opposent à la révision de l’article 37 de la Constitution alors qu’elles savent bien et très bien que la même Constitution offre toutes les opportunités de sa révision ?

Sans doute que ces « organisations intermédiaires » ne veulent pas que le peuple sache la vérité. Et pour cela, elles montent toutes sortes de scénarii, parfois à la limite du mensonge pour prétendre défendre les intérêts d’un peuple qu’elles ne connaissent et ne représentent pas du tout. Elles sont installées dans quelques villes stratégiques, à partir desquelles elles jouent leur rôle, noircissent les colonnes des journaux d’écrits souvent sans sens et envahissent les ondes des télévisions et des radios au nom d’un peuple qu’elles ne représentent pas en réalité. Combien sont-ils ces partis politiques dont l’assise dépasse réellement la ville de Ouagadougou pour ceux qui y ont leur siège et Bobo-Dioulasso pour ceux qui y sont ? Certains ne couvrent même pas entièrement la ville où se trouve leur siège. Et ce sont généralement ces gens, ces partions comme dirait l’autre qui font le plus de bruit, qui écrivent et parlent. Et qui font croire qu’ils représentent le peuple. Et on y croit.

Dans un tel contexte, le salut des gouvernants, à quelque niveau qu’ils se trouvent est d’avoir affaire directement au peuple. Et les canaux pour cela ne manquent pas. Entre autres, il faut aller sur le terrain, écouter les préoccupations du « peuple réel », lui faire part des décisions qui sont prises en son nom et en temps opportun lui faire recours pour qu’il tranche. Il ne sert plus à rien de rester dans des bureaux climatisés, se pavaner dans les couloirs des chancelleries après deux avions pour prétendre communier avec le peuple. La crise de l’année dernière a bien démontré que le peuple veut bien qu’on gouverne avec lui, qu’on l’intéresse aux prises de décisions et qu’on lui donne la parole quand il le faut.

Nicolas Sarkozy l’a « compris ». Malheureusement, cinq ans après. Aujourd’hui, il court derrière son peuple. « Aidez-moi, j’ai besoin de vous », pleurniche-t-il.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 13 mars 2012 à 02:52 En réponse à : Autant le dire… : « Aidez-moi, j’ai besoin de vous »

    J’ai du mal à comprendre la relation entre les turpitudes du président-candidat français et la situation au Burkina Faso.. De plus votre article cache mal votre volonté d’oublier que la portée d’un référendum en France n’est pas la même qu’au Burkina.. Cependant vous y avez répondu d’une certaine façon en parlant du "qu’en a à foutre" du paysan de Menebdo et de l’éleveur de Markoye.. L’articulation des idées de votre article est à revoir ou bien changez tout simplement le titre et faites-en une tribune sur la "représentativité" des partis et autres « organisations intermédiaires » au Burkina.. Je n’ai cependant pas de leçon de journalisme à vous donner, n’est-ce pas ?! Merci.

  • Le 13 mars 2012 à 07:04, par Beurk En réponse à : Autant le dire… : « Aidez-moi, j’ai besoin de vous »

    C’est pas sérieux des articles pareils parceque du Burkina ce journaleux dans ses élucubrations,part piocher une ligne d’un discours de Sarko,il reprend son avion Paris-Ouaga et à sa descente d’avion,balance :
    "Vous voyez ce que l’autre veut faire si il est réélu ?Il veut faire référendum sur référendum sur tous les problèmes nationaux et comme pour moi,l’article 37 constitue un problème national majeur car je veux que Blaise Compaoré se représente,allons au référendum pour que le peuple tranche".
    A dire que nous n’allons que les journalistes que nous méritons dans leur misère intellectuelle greffée à un griotisme vaseux.Naturellement cet article mérite un carton rouge d’autant que ce n’est pas du journalisme et ce n’est pas une injure que de faire remarquer que le pays que ce journaleux cite en exemple,il ne serait meme pas à un poste de coursier dans aucune rédaction.
    En tout cas il ne faut pas se moquer de notre intelligence collective car il y a d’autres problèmes plus importants dans ce pays comme le problème de la santé,de l’éducation,de l’auto suffisance alimentaire que ton champion en 30 ans de gestion de la chose publique n’a pas réglé puisque ce n’étaient pas ses priorités.Donc en 2015 nous testerons une autre personne pour ces 3 priorités majeures.
    Conclusion:Le débat sur l’article 37 était clos et tant pis pour les amnésiques

  • Le 13 mars 2012 à 09:02, par L’indigné En réponse à : Autant le dire… : « Aidez-moi, j’ai besoin de vous »

    Je suis de plus en plus déçu par les écrits de ce(tte) journaleux(se). Comparaison n’est pas raison, on ne le dira jamais assez. Vous savez combien coûte un référendum pour un pays comme le Burkina qui peine à nourrir, soigné et éduquer sa population ? Combien de Burkinabè savent ce que c’est que la constitution et de surcroît l’article 37 ? Savez vous qu’en France, à une époque pas vraiment lointaine il n’y avait que les instruits qui
    votaient ? On touche pas à l’art. 37 point barre. Merrde

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