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AFRIQUE DU SUD – NIGERIA : Quand deux éléphants se battent …

Publié le vendredi 9 mars 2012 à 01h58min

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L’axe Abuja-Pretoria se porte mal. La faute à des carnets de vaccination jugés peu fiables et qui ont valu le refoulement, le 2 mars dernier à l’aéroport de Johannesburg, en Afrique du Sud, de 125 Nigérians qui en étaient détenteurs. Comme il fallait s’y attendre, les représailles n’ont pas manqué côté nigérian avec le refoulement systématique, depuis cette date, de tout Sud-Africain débarquant au Nigeria même si ses papiers sont en règle. On dénombre déjà au moins 84 Sud-Africains à qui l’autorisation d’entrée sur le territoire nigérian a été refusée. Mais cela n’a visiblement pas suffi et le ministre nigérian des Affaires étrangères, Olugbenga Ashiru, est monté au créneau pour dénoncer une xénophobie contre ses compatriotes au pays de Nelson Mandela et a menacé de prendre des mesures de rétorsion pouvant toucher les entreprises sud-africaines installées au Nigéria ou qui y ont des intérêts.

Le Nigeria ne badine donc pas avec la défense de ses ressortissants établis à l’extérieur. La nation arc-en-ciel semble l’avoir compris et a présenté, hier 8 mars, ses excuses « pour cet incident malheureux ». Cet « incident malheureux » et les représailles qui en ont résulté côté nigérian sont en fait des gouttes d’eau qui ont fait déborder un vase déjà plein des rivalités et de la guerre de leadership que se livrent ces deux pays. Le vice-ministre sud-africain a beau déclarer l’affaire close, espérer qu’elle ne va pas affecter les relations entre les deux pays et annoncer des mesures pour que pareil incident ne se répète plus, on ne peut jurer pour autant que le ciel est dégagé.

Ce qui s’est passé à l’aéroport de Jo’burg est la manifestation de confrontations entre les deux pays sur d’autres terrains. Puissances régionales et têtes fortes du continent africain, chacune d’elles estime que c’est elle qui doit être la locomotive de l’Afrique et parler en son nom. Le combat pour le leadership est sans pitié et s’apparente à un combat d’éléphants au regard du gabarit de chacun des protagonistes. A titre d’exemple, le Nigeria ne supporte pas que l’Afrique du Sud quitte sa zone d’influence qui est la partie australe du continent pour venir régler des crises en Afrique occidentale censée être la « basse-cour » du pays de Goodluck Jonathan. L’exemple le plus illustratif a été la crise ivoirienne avec la médiation confiée à l’ex-président Thabo M’Beki. On peut dire sans se tromper que l’échec de la médiation sud-africaine a réjoui le Nigeria surtout que l’on a entendu dire que Thabo M’Beki ne connaissait pas la mentalité ouest-africaine.

Autant on peut dire que l’Afrique du Sud n’acceptera pas que le Nigeria joue un rôle de premier plan au Zimbabwe ou à Madagascar, autant le Nigeria n’acceptera pas non plus que l’Afrique du Sud le fasse dans sa sphère d’influence. La crise libyenne, l’élection avortée du président de la Commission de l’Union africaine ont été d’autres champs de bataille entre ces deux pays qui ne sont pas prêts à se faire de cadeaux étant donné que chacun a derrière lui d’autres pays qui le soutiennent. La guerre de leadership se mène également aux Nations unies dans la perspective de l’élargissement du Conseil de sécurité où l’Afrique pourrait se voir attribuer un siège de membre permanent. Face à l’image d’un combat d’éléphants qui fait pâtir l’herbe, l’Afrique gagnerait beaucoup à ce que ces titans s’entendent.

Leurs divergences de vues et leurs affrontements desservent le continent. Cette situation est plus dommageable qu’avantageuse et jure avec l’unité du continent tant prônée. Celle-ci risque d’être problématique si les pays qui comptent, se regardent en chiens de faïence. Alors, et comme dirait l’humoriste camerounais, Jean Miché Kankan « Afrique du Sud-Nigeria, entendez-vous ! ».

Séni DABO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 9 mars 2012 à 04:18 En réponse à : AFRIQUE DU SUD – NIGERIA : Quand deux éléphants se battent …

    Une question : Le Nigeria oh, l’ Afrique du sud , oh, ou est leur sp[here d’ influence sur nous africains de l’ ouest ? Le journaliste manque d’ esprit critique. Le nIgeria est en grand en superficie mais je ne vois pas en koi il peut en imposer au petit Burkina qui a fait parler de lui a Buchanan en 1990. N’ st- ce pas Adjudant Minoungou, pardon Lieutenant Minoungou ? On se connait entre nous.

  • Le 9 mars 2012 à 07:56, par l Africain En réponse à : AFRIQUE DU SUD – NIGERIA : Quand deux éléphants se battent …

    le probleme est que en Afrique du Sud il y a des Nigerians comme partout ailleur qui se comporte tres mal. vente de drogue prostitution crime de tout genre. les Sud Africain ont tres peur des Nigerians ici a Johannesbourg. les tribues sud africain sont tres passive et ils sont tout petit de taille les Nigerians sont bien robuste et agressif. le problem c’est le comportement des ressortissants Nigerian.le sSud Africain veulent limiter le nombre de Nigerian dans leur pays. c’est deplorable mais il est temps que les Nigerians se range un peu. il y’a bcp de Nigerian de bonne moralite mais il y’a aussi bcp qui sont bad news et qui ternissent en meme temps l’image de leur pays

  • Le 9 mars 2012 à 08:18, par One’s En réponse à : AFRIQUE DU SUD – NIGERIA : Quand deux éléphants se battent …

    Mes felicitations Mr.Goodluck Jonathan il faut tjrs dire haut e fort et se faire respecter par tous !!!

  • Le 9 mars 2012 à 15:31, par Citoyen En réponse à : AFRIQUE DU SUD – NIGERIA : Quand deux éléphants se battent …

    Les nigerians nont pas une bonne reputation, meme au Canada et aux USA, les douaniers ont recu lordre d’être très vigilant quand il s’agit des nigerians ou camerounais. J’ai un ami douanier americain qui m’a confirmé cela. Donc c’est grave.
    Il y a aussi des banques dans ces pays qui refusent toute transaction financière venant du nigeria, en général pour les fonds de placements. Donc il faut que les ressortissants nigerians arrêtent de vouloir arnaquer tout le monde partout où ils vont. ça gate le nom de leur pays.

  • Le 9 mars 2012 à 16:54 En réponse à : AFRIQUE DU SUD – NIGERIA : Quand deux éléphants se battent …

    CE QUE LE NIGERIA A FAIT C’EST BIEN

    NOUS AU BURKINA ON AIME BIEN TRAITE L’ETRANGER MEME SI ON MALTRAITE NOS PARENTS AILLEURS. ON LES CONDAMNE DE NE PAS REVENIR CHEZ EUX.

    MERCI PRESIDENT DU NIGERIA
    UN PRESIDENT POUR LES INTERETS DE SON PEUPLE

  • Le 9 mars 2012 à 20:03, par PAPA En réponse à : AFRIQUE DU SUD – NIGERIA : Quand deux éléphants se battent …

    Loin de moi de defendre ces Nigerans expulses´, mais les raisons avancees´ pour les expulser sont totalement illegales, ils devraient etre simplement verbaliser. Dans certaines situations il faut pas negocier mais user la loi du talion, Le Pr.Goodluck Jonatan est un exemple pour avoir defendu ses compatriotes.

  • Le 9 mars 2012 à 20:13, par Bonjour En réponse à : AFRIQUE DU SUD – NIGERIA : Quand deux éléphants se battent …

    Bonnes gens, dans vos commentaires, ou est le lien avec les carnets de vaccination... un document qu’aucun "bon pays" au monde ne demande encore à ses visiteurs. Comment peut-on se permettre de refouler autant de voyageurs pour un document de 10 euros. Bravo aux autorités nigérianes. Ces ingrats de sud africains, commencent à en faire un peu trop... on se souvient il y a quelques années des agressions xenophobes massives surtout contre leurs voisins du Zimbabwe, qui pourtant leur a tout donné pendant l’apartheid

  • Le 10 mars 2012 à 10:32, par Yann En réponse à : AFRIQUE DU SUD – NIGERIA : Quand deux éléphants se battent …

    Je ne pense pas qu’il s’agisse ici d’un simple problème de comportement des Nigérians en Afrique du Sud. Sinon, les autorités Sud-Africaines ne se seraient pas excusées publiquement. Dans tous les pays il y a des bandits, mais on ne généralise pas. A titre d’exemple, en Côte d’Ivoire, sur 10 braqueurs et bandits de grand chemin que la police arrête ou neutralise, 7 à 8 sont d’origine Burkinabé. Mais les Burkinabés ne sont pas systématiquement refoulés aux frontières Ivoiriennes. Donc il faut élever le débat. Le fait est que les dirigeants actuels de l’Afrique du Sud cultivent un certain complexe de supériorité vis à vis du reste de l’Afrique. Ils veulent s’imposer partout, faisant fi de la complexité de nos cultures et de nos principes. Quelqu’un a dit "qu’on ne peut pas quitter une domination (la Libye de Kadhafi) pour tomber dans une autre (Afrique du Sud)". Il faut que Jacob ZUMA, qui n’est pas un modèle en matière de comportement, comprenne qu’on n’a pas besoin d’être puissant économiquement pour gagner le respect et la considération de ses pairs.

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