Loin d’une fiction ou de surréalisme, la population de Dargo, département situé à l’Est et à 35 km du chef-lieu de la province du Namentenga, a épaté par sa mobilisation exceptionnelle pour accueillir des représentants communaux et nationaux de France et du Burkina venus dans le but de marquer les jalons d’une éventuelle coopération-jumelage entre Evin-Malmaison et le département de Dargo.

A cet effet, la délégation comprenant M. le maire de Harnes, M. l’ adjoint au maire d’Evin-Malmaison, Claude Bertrand, M. Claude Hazard, inspecteur général de l’éducation nationale de France, M. Laurent Pia, responsable à la communication et à la jeunesse, M. Kurek, adjoint au maire de Harnes et M. Eugène Zagré et Richard Kaboré du département de Kabouda du Burkina, a eu l’honneur d’être reçue par le haut-commissaire de la province, M. Siaka Prosper Traoré avant de s’ébranler pour Dargo.
A l’accueil, ce sont des chants, des danses, des youyous des femmes et enfants qui ont accompagné les hôtes sur une distance de plus de deux (02) kilomètre jusqu’à la tribune dressée pour la cérémonie d’accueil à la préfecture.

A cette occasion, le délégué administratif du village, M. Daguenga Zidouemba dans son mot de bienvenue aux hôtes, a témoigné toute la reconnaissance de la population à leurs dignes fils ( le Pasteur Zidouemba Paul et sa Majesté Naaba Guigma, le colonel Ouédraogo Soré Daniel) qui ne ménagent aucun effort pour le développement de Dargo naguère plongé dans la léthargie.

Mention spéciale a été faite au docteur Jean GHILAT vivant en France pour sa bienveillance et à M. le préfet pour son sens aigu de responsabilité et sa magnanimité. Rappelons pour la petite histoire que Dargo ou Dodgo en mooré signifie échelle. Ce village au grand bonheur du département et de la province refait peau neuve. Les Kafando et Zidouemba qui étaient à couteaux tirés pour la chefferie traditionnelle se saluent désormais fraternellement et le marché autrefois fermé pour trouble est en voie de s’ouvrir. Puissent ces avancées significatives perdurer.

Selon le préfet du département,avec ce pas, il espère qu’un avenir promoteur se profile pour son département en quête de paix, d’unité et de développement. Intervenant pour remercier la population de la chaleur de l’accueil, présenter la future ville jumelle de son pays, apprécier la richesse d’échanges entre Harnes(France) et Kabouda (BF) M. Claude, Bertrant adjoint au maire d’Evin Malmaison a situé toute l’importance des villes du Nord et du Sud à se connaître pour construire un monde merveilleux.

Saisissant l’opportinité après la cérémonie solennelle d’accueil, les responsables des services du département ont échangé avec leurs futurs partenaires. Touchés parce qu’ils ont entendu et vu sur le terrain (exemple 100 élèves au CP1 avec un seul livre de lecture), les visiteurs ont jugé utile de parer au plus pressé en promettant des livres dans les prochains jours. Soulignons que selon le beau frère de Sa Majesté Naaba Guigma, principal artisan de la mise en contact entre les deux villes, c’est par amitié pour son beau et qu’il a entamé des démarches dans le but de parvenir à lier Evin-Malmainson Dargo. Pour ce faire, il demandera à la population d’être patiente, confiante et surtout unie.

Car, ajoute-t-il, le jumelage-coopération est un processus de longue haleine. Pour les visiteurs, leur permettre de bon cœur de visiter les services est pour eux une marque de confiance. Ainsi, unanimement, ils diront qu’ils avaient chaud au cœur. M. Claude Bertrant confirmera qu’à l’occasion de cette visite, l’échelle qui constitue un des symboles de l’histoire de Dargo symbolise pour eux également une passerelle entre Evin-Malmaison et Dargo. Selon lui, il demeure convaincu que la population d’Evin-Malmaison avalisera sans ambiguïté la formalisation du jumelage-coopération après son retour.

Ainsi, espère-t-il, le déclic dans un esprit de partenariat véritable qui pourrait être enclenché pour des actions plus concrètes sur le terrain notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation. Si les visiteurs très émus ont montré leur solidarité, leurs amis de Dargo en leur offrant des dons en espèces, la population en retour leur a offert ce qu’elle a de propre à elle (réjouissances populaires et cadeaux en nature).

Si la ville n’ a pas désempli de monde pendant 2 jours( 10 et 11 septembre 2003), c’est une manière selon la population de stigmatiser les querelles qui pendant trois (3) ans, ont affecté dangereusement le tissu social culturel et économique, ont signifié les uns et les autres à Dargo. Ils se félicitent de l’ambiance bon enfant qui règne actuellement en leur sein.

Jean-Baptiste Damiba

AIB-Namentenga