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FBF : “Je ne me suis jamais engagé à être vice-président d’un candidat” (Amado Traoré du RCK)

Publié le vendredi 2 mars 2012 à 02h05min

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Comme à chaque élection à la présidence de la Fédération burkinabè de football (FBF), de nombreux noms circulent dans le milieu sportif. Pour la succession de Zambendé Théodore Sawadogo, celui d’Amado Traoré, directeur général de la société ECODIS, ancien président du Rail club du Kadiogo (RCK), a été cité aux côtés d’André Bado. Rencontré au détour d’une cérémonie, nous avons échangé avec Monsieur Traoré qui dément catégoriquement ce qui a été dit dans la presse. Mais on le sait désormais, sauf tremblement de terre, c’est le colonel Sita Sangaré qui sera le prochain patron de la FBF puisque seul son dossier de candidature a été retenu.

On ne vous voit plus dans les stades. A quand le retour de Traoré Amado dans le football ?

• Disons que je suis toujours dans le football, j’apporte ma contribution comme je le peux. C’est vrai que les occupations accompagnées de déceptions dans le football m’ont un peu éloigné des stades, mais je pense, avec des amis, à revenir au RCK, et en faire un club continental.

Nous avons lu dans un journal de la place que vous êtes pressenti dans le bureau d’un candidat à la Fédération burkinabè de Football (FBF), pour occuper un poste de vice-président, alors que beaucoup de gens du milieu du football s’attendaient à ce que vous vous présentiez à la présidence de la FBF.

• J’ai lu comme vous dans la presse qu’un candidat m’aurait proposé un poste pour être vice-président dans son bureau. Je vous dis tout de suite que ce n’est pas exact. C’est vrai, tous les candidats potentiels à la Fédération sont passés me rencontrer à mon bureau, pour soit demander mon soutien, soit me proposer un poste dans leur bureau. J’ai répondu à tous que le RCK a un bureau et que je m’engage auprès de mon club. Et, j’ai catégoriquement refusé de participer à un bureau et de me présenter à la présidence de la Fédération pour une seule raison. Vous voyez vous-même ce qui se passe dans notre football.

Il y a une telle division qu’on se demande si vraiment c’est pour servir le football ou se servir du football pour se régler les comptes. Et pourtant, ce qui nous divise est vraiment insignifiant par rapport à ce qui nous unit ; c’est-à-dire servir le football. Vous entendez partout : « C’est l’homme de tel ou tel ancien président ou de tel ministre ou ancien ministre ». Où tout ça va nous amener ? On ne peut pas être candidat dans une telle ambiance. Or, il suffit de nous asseoir ensemble pour trouver les hommes qu’il faut pour la fédération, les structures adaptées, pour relancer notre sport tant aimé.

J’ai suivi avec beaucoup d’attention à la télé, les anciens internationaux développer de très bonnes idées sur le football. Ces gens-là ont beaucoup à dire.
Il faut créer un cadre pour rassembler toutes ces énergies. Je dis toujours que nous avons de la chance au Burkina d’avoir des autorités qui s’intéressent à notre sport. Faisons en sorte de ne pas les décourager, surtout que nous connaissons la situation économique de notre pays. Il y a d’autres priorités.

En tant qu’ancien dirigeant sportif et connaisseur du football, que faut-il pour véritablement lancer la machine et engranger de bons résultats comme vous l’avez fait au RCK ?

• Vous savez, le développement du football au Burkina Faso nécessite qu’on se dote d’un programme sur au moins quatre à cinq ans. En effet, il est indéniable voire impératif que le développement du football soit axé sur deux projets ambitieux, mais indispensables, tant sur le plan technique qu’économique :
- Premièrement, la création d’un championnat de jeunes (cadets). Partant du principe que les jeunes du Burkina possèdent les mêmes qualités que les jeunes Brésiliens ou Français, il convient d’analyser pourquoi les résultats ne sont pas à la hauteur des aspirations. La différence de niveau tient dans la formation et la compétition. Le football de haut niveau demande des aptitudes mentales et intellectuelles qui développent l’esprit tactique et cela ne peut s’acquérir sans une formation et une expérience.
- Deuxièmement, la création d’un centre de préformation fédéral

Destiné aux jeunes de 12 et 13 ans pour une formation de 3 à 4 ans, c’est un noyau d’une trentaine à une quarantaine de jeunes qui doit être la future élite du football burkinabè.
Les élèves ne seront recrutés, sauf exception, qu’à condition d’avoir été admis au concours d’entrée organisé par le centre.
Ce centre de préformation va préparer les jeunes à intégrer le championnat cadet et se préparer au professionnalisme. Dans les différentes catégories d’âge, on dégagera une élite.

Je m’en voudrais de ne pas évoquer le cas du football féminin. La FIFA aide le développement du football féminin. Là aussi nous pouvons repartir à la base pour former les filles et organiser régulièrement des compétitions féminines, au sein des écoles, des quartiers, des provinces voire aux niveaux régional et national. C’est grâce à ces compétitions qu’on pourra avoir par la suite, au niveau des clubs, des sections féminines. C’est vrai, tout cela demande du temps et des moyens.
Il faut se donner le temps pour organiser avant de chercher les résultats. Pour les moyens, si d’abord nous avons une gestion rigoureuse de ce que nous avons, nous pouvons arriver à un équilibre budgétaire dans un délai de quatre à cinq ans. Le sérieux et la qualité des projets va attirer des sponsors privés et pourquoi pas la CAF et la FIFA.

Interview réalisée par Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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