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Tour de la CEDEAO 2012 : Deux étapes, deux victoires

Publié le vendredi 17 février 2012 à 01h22min

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La deuxième étape est une photocopie de la première. Le Burkina est maître. Juste le héros du jour se nomme Rasmané Ouédraogo, vainqueur de l’étape en 2h 57mn 02s. Le vainqueur du jour n’était parti que pour placer un 2e Burkinabè pour le maillot jaune. Mais à l’arrivée, il a frappé fort, très fort même. Il récupère le maillot jaune sur les épaules de Bikienga Salfo, qu’une crevaison a quelque peu handicapé. Pour la première étape courue le mercredi entre Lagos et Cotonou longue de 117 km, les Etalons ont dicté leur loi. Installés en tête du peloton, dès le premier coup de secousse derrière, c’est la débandade. Les touristes y ont laissé leur peau. Si ce ne sont les jambes qui refusent de pédaler, c’est la bicyclette qui fait des siennes.

Devant, les Burkinabè ont multiplié les tentatives de fuite. Mais ils sont marqués à la selle par des Ivoiriens, des Sénégalais et même des Nigérians. Finalement, l’échappée est faite. Dedans, il y a Bikienga Salfo, Oumarou Minoungou et Bamogo Seydou. Ils sont en compagnie de 12 autres coureurs dont Bassirou Kanté de la Côte d’Ivoire. «  ?Une fois l’échappée réussie avec nos coéquipiers, nous avions pris la résolution de lui donner une chance, en levant le pied ? » a révelé Rasmané Ouédraogo, un des leaders de l’équipe. Oumarou Minoungou puis ensuite Bamogo, deux fois, se partagent les points chauds.

Ils ont marqué leur territoire. Et pour tout caler, le coach Karim Yaméogo ordonne à ses trois coureurs de multiplier les attaques pour déposer le reste du groupe de fuyards. A ce jeu, c’est Salfo Bikienga qui s’en tire bien en prenant la fuite et arrive tout seul en 2h59mn12s. Il a fallu attendre 2m13s pour voir venir le groupe suivant. Et là, Bassirou Kanté de la Côte d’Ivoire s’impose au sprint. Et du coup, se met à rêver. «  ?Je suis un Eléphant. Je suis de retour. Nous sommes là pour gagner. Que les autres se le prennent pour dit ? », balance-t-il.

Ça tombe bien, le vainqueur de l’étape, Bikienga, a affirmé que maintenant que les maillots sont sur ses épaules, il compte, avec l’aide de ses camarades, rentrer à Ouagadougou avec le gain. Notons que le vainqueur de l’étape, outre le maillot jaune, enfile celui des points, celui du meilleur jeune. Il laisse le maillot des points chauds à Seydou Bamogo. Seul Adjibade Qodiri a été l’unique non Burkinabè à mériter le podium pour le maillot de combativité. Pour l’étape suivante, Ouidah-Lomé, 110 km, Rasmané Ouédraogo annonce les couleurs.
«  ?Désormais notre leader, c’est le porteur du maillot. Nous allons tous courir pour lui ? ». Le Tour de la CEDEAO promet.

Jérémie NION


Tour de la CEDEAO 2012 : L’intégration n’est pas un mot facile ? !

L’intégration est vraiment un rêve presqu’illusoire dans notre sous-région. Même à vélo, les barrières ne tombent pas aussi facilement. La CEDEAO a eu raison de donner le top de départ de son 2e Tour dans l’enceinte du mythique stade Sureleré de Abuja. Bon an mal an, le sport a fait chuter les frontières.

Le matin en pointant au stade Sureleré pour le départ, les 74 coureurs issus de 14 pays s’étaient armés de courage pour affronter les 117 km de course entre Lagos et Cotonou. Deux heures de retard avant le départ n’est pas trop dramatique dans cette course ? ! A une seconde du départ, voilà le vrai couac. La compagnie de taxis nigérianne, « Metro taxi » chargée du transport de la caravane, fait remarquer en ce moment, que ses voitures ne franchiront pas la frontière ? ! Pour une première fois, une course va alors faire l’autostop. Nous étions curieux de le voir. Mais entre-temps et avec un peu plus de motivation, on embarque pour Cotonou. Mais devant, les barrières des frontières vont se dresser.

Le service de péage à l’entrée de la ville refuse d’ouvrir "les frontières" ? pour emprunter à Tiken Fakoly, son mot. Cafouillage monstre, l’agent veut arrêter les véhicules, les compter, encaisser 150 F CFA par véhicule, avant le départ. Salfo Bikienga, le fuyard solitaire en tête est pris dans l’embouteillage. Mais le sport peut faire des miracles. Et la CEDEAO n’a pas eu tort de miser sur le cyclisme. Très déterminé, le coureur slalome entre les voitures et les barrières et bonjour Cotonou ? ! «  ?J’ai eu peur à un moment donné, car j’ai couru seul dans la ville pendant longtemps, sans sécurité ? », avoue t-il. Mais, tel le vent de l’intégration qui va finir par balayer toute résistance, nous l’espérons, le coureur s’en sort et arrive premier sur la ligne d’arrivée en 2h 59’mn12s. Dans les deux pays visités, la caravane n’a pas été gâtée.

En fait, les fédérations des différents Etats ont été chargées par la CEDEAO qui leur a aussi donné les moyens financiers, de prendre en charge le peloton. Mais, il se trouve que ces fédés sont en conflit interne. On ne sait pas faire de cadeau. Toutefois, il y une raison de satisfaction. Les forces de l’ordre ont affiché une collaboration fort appréciable. Chaque étape étant à cheval entre deux pays, on voit des policiers du premier pays assurer la sécurité jusqu’à la frontière. Et dès le passage franchi, les forces du deuxième pays se glissent dans la caravane et prennent le peloton en main. Respect ? !

Jérémie NION

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 17 février 2012 à 10:37 En réponse à : Tour de la CEDEAO 2012 : Deux étapes, deux victoires

    Cette course est une très bonne idée et votre article montre bien que l’intégration est loin d’être un acquis. Les présidents et ministres voyagent en avion, mais par la route c’est autre chose !
    Pour terminer, vu les résultats de nos braves ETALONS, ne faut-il pas donner plus de moyens à ces gens qui nous font honneur, au lieu de gaspiller des Guiros dans le foot où on n’a que la honte et le déshonneur ?

  • Le 17 février 2012 à 11:40, par TK En réponse à : Tour de la CEDEAO 2012 : Deux étapes, deux victoires

    Dans le cyclisme au moins, nos Etalons ne sont pas des anes

  • Le 17 février 2012 à 14:22, par Alex En réponse à : Tour de la CEDEAO 2012 : Deux étapes, deux victoires

    Voila au moins des gens qui font honneur à leur drapeau national.On aura tout intérêt a soutenir ceux qui le méritent vraiment.
    Vive les étalons cycliste !Que Dieu les aide a engranger toujours des victoires.

  • Le 17 février 2012 à 15:58 En réponse à : Tour de la CEDEAO 2012 : Deux étapes, deux victoires

    pourquoi nos etalons ne participent pas à l´etape PARIS-ROUBAIX ?

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