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Infrastructures routières à Bobo-Dioulasso : Les nids de poule, la poussière et l’obscurité, danger de mort

Publié le lundi 13 février 2012 à 02h32min

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Si aucun projet de bitumage de voie n’est pour l’instant prévu à Bobo-Dioulasso, la qualité et le manque d’éclairage de celles qui existent laisse à désirer. Entre nids de poule et l’état des voies « rouge », les Bobolais ne savent plus où mettre la tête. Ils appellent par conséquent la commune à trouver une solution à ces problèmes qui sont sources d’accidents et d’infections pulmonaires.

Les Bobolais souffrent de la mauvaise qualité de leurs voies et certains plus que d’autres. Si la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso à Bobo-Dioulasso en décembre 2010 a permis d’extraire quelques épines de leurs pieds, il n’en demeure pas moins que le problème demeure et même s’aggrave. 2012 égrène son chapelet de jours qui se ressemblent pourtant. Dans le quartier Sarfalao, les riverains du prolongement de l’Avenue du gouverneur Louvau connue sous le nom de la voie du château de Sarfalao ne cessent de se plaindre. Vendeuse de « dêguê » depuis plus de 10 ans, Fatoumata Traoré fait son commerce aux abords de la voie. « On ne parle plus de la poussière.

Nous sommes fatigués parce qu’elle nous dérange trop. Les clients se plaignent que la poussière ne va pas avec la vente des aliments mais on n’a pas le choix. Souvent à cause de cette poussière, certains refusent d’acheter mon dêguê », a-t-elle déploré. Comme elle, ils sont nombreux, les tenanciers de boutiques, de bars, les menuisiers, les vendeurs de restaurants et autres kiosques et bien d’autres commerces qui voudraient voir la voie bitumée. Elle demande donc à la mairie de la bitumer afin de leur éviter les maladies parce que « très souvent, je tombe malade à cause de la poussière qui me donne le rhume, la toux et des douleurs à la poitrine ». Lamine Kiendrebéogo quant à lui est un sexagénaire dont la cour jouxte la voie. Dans sa cour, il dit s’enfermer chaque fois ainsi que sa famille pour se protéger de la poussière.

« Rien n’est jamais propre dans ma cours et tout est chaque fois couvert de poussière. Je ne savais pas que la voie pouvait atteindre cette année sans être bitumée », s’est-il dit. Pour lui, l’être humain demande en priorité la santé pour se réaliser mais s’il faut tout dépenser dans les ordonnances dues à la poussière, il y a de quoi s’inquiéter.

81 accidents et cinq décès en 2011

Autre voie, autres réalités. La tristement célèbre Avenue de l’Union européenne, à la sortie de Bobo-Dioulasso vers Ouagadougou continue son carnage chez les usagers de la route. Inaugurée le 28 janvier 2011 cette voie urbaine 2 x 2 sur environ 4 kilomètres à l’intérieur de la ville de Bobo souffre de son manque d’éclairage qui a occasionné 81 accidents et cinq décès en trois mois et demi en début d’année de 2011. Le temps passe et cette voie tue. Les riverains pour leur part accusent le manque d’éclairage. Il n’en demeure pas moins que l’Avenue du Cinquantenaire, communément appelée route de Bama connaît une situation pire que celle de l’Avenue de l’Union européenne. En effet, cette voie qui était autrefois éclairée ne dispose plus de lampadaires. Avec les travaux de la reprise de son bitumage, l’éclairage a été supprimé et les vendeurs et autres commerçants riverains le regrettent amèrement.

Dès lors, les accidents et autres agressions aux heures tardives deviennent de plus en plus fréquents. La rue du Général Baba Sy ne déroge pas à cette règle. Autrefois bitumée, les nids de poules et par conséquent les flaques d’eau en saison d’hivernage ont suscité des grincements de dents des populations riveraines qui ont menacé de manifester pour exiger son bitumage. Même si les crevasses ont été comblées, les populations ne décolèrent pas. El Hadj Abdoulaye Hamed, vendeur de viande qui a déjà été victime d’accident sur la voie explique : « L’année dernière, quelqu’un est rentré dans un nid de poule. Comme il faisait la vitesse, il a perdu l’équilibre sur sa moto et est venu me cogner. J’ai eu une fracure du pied ».

La victime qui dit avoir fait six mois sans travailler soutient que du fait de l’état de la voie, il perd considérablement de clients surtout en saison de pluie.
Si ces situations ne représentent qu’un échantillon de l’état des voies de la ville, le nombre de nids de poule sur les voies aux alentours du grand marché le prouvent. Le délabrement de l’Avenue du gouverneur Binger allant rond-point de la Nation au Boulevard de l’indépendance en passant par l’ancien « Léguéma Logo » et le colmatage de la voie qui rejoint la mairie centrale à la Place de la Nation illustre la mauvaise qualité générale des infrastructures routières de Bobo-Dioulasso. Selon les services techniques de la ville, rien n’est pour l’instant au programme pour 2012, sauf le bitumage de la route Bobo-Léguéma annoncé en Conseil des ministres. D’aucuns espèrent que la réparation et le projet de colmatage de certaines rues qu’ils attendent des arrondissements verront très rapidement le jour.

Jean-Marie TOE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 13 février 2012 à 03:40 En réponse à : Infrastructures routières à Bobo-Dioulasso : Les nids de poule, la poussière et l’obscurité, danger de mort

    les élections arrivent,c’est le moment de chasser tous ces maires et deputés qui promettaient tout pour arriver aux affaires et n’ont rien fait mais n’ont pas oublié de se gaver. chassons les tous en ne les votant pas

  • Le 13 février 2012 à 08:08 En réponse à : Infrastructures routières à Bobo-Dioulasso : Les nids de poule, la poussière et l’obscurité, danger de mort

    VOS STATISTIQUE NE SONT MANIFESTEMENT PAS REALISTES.RIEN QU’EN COMPILANT LES DONNEES DES SAPEURS POMPIERS PUBLIEES CHAQUE SEMAINE DANS LES JOURNAUX,LE CHIFFRE DE 5 DECES EN 2011 EST LARGEMENT DEPASSE. OU PEUT ETRE QU’IL YA DES CRITERES QUE CES MORTS DE LA ROUTES DOIVENT REMPLIR POUR RENTRER DS LES STAT DES TUES DE LA CIRCULATION.LES PARENTS DE VICTIMES EUX CONNAISSENT LA REALITE

  • Le 13 février 2012 à 09:10, par S. P. G. En réponse à : Infrastructures routières à Bobo-Dioulasso : Les nids de poule, la poussière et l’obscurité, danger de mort

    Je suis content de voir un tel article paraitre. C’est triste de voir que le cinquantenaire à Bobo n’a été qu’une belle occasion pour des affamés de pouvoir de se remplir les poches. Aucune route entreprise à Bobo pour cette occasion n’a été achevée. Où sont donc passés ces milliards votés pour le cinquantenaire et la relance de la ville de Sya ?
    La belle route à l’entrée de Bobo, venant de Ouaga, qui est terminée depuis des années, n’a toujours pas d’éclairage. On est où là ? On est dans quel monde ?
    Est ce qu’il y a des autorités qui veulent réellement l’avancement des choses dans la ville de Sya ? J’en doute fort.

  • Le 13 février 2012 à 09:25, par Aliende En réponse à : Infrastructures routières à Bobo-Dioulasso : Les nids de poule, la poussière et l’obscurité, danger de mort

    Cette analyse est tellement pertinente qu’il faut la saluer. L’exemple le plus frappant est à l’entrée de Bobo en provenance de Ouaga ; sur l’une des plus belles avenues du Burkina, ils n’ont pas prévu un seul lampadaire, d’où de graves accidents aux dires des riverains.
    A qui la faute ? Un maire léthargique ? Vivement que des solutions soient trouvées pour une plus grande sécurité des populations.

  • Le 13 février 2012 à 10:22, par Kaêl TRAORE En réponse à : Infrastructures routières à Bobo-Dioulasso : Les nids de poule, la poussière et l’obscurité, danger de mort

    Cet article vient à point nommé il faut que les autorités de la commune songent à résoudre les problèmes liés aux nids de poules et aux manques criards d’éclairage des voies qui constituent pour la plupart la cause de nombreux accidents que nous connaissons. Il faut aussi souligner le manque de feu tricolore sur certaines voies en particulier la voie d’intersection longeant le Lycée ELKANA et CFAO MOTORS qui est un véritable danger pour les usagers.C’est vrai que des mesures sont souvent prises par la municipalité pour reguler la circulation à des heures de pointes à ce niveau mais cela reste insuffisant.

    Je salue de passage le professionnalisme de ce journaliste pour le fait de son impartialité dans le traitement des informations qu’il nous propose. Avec vous, la relève est assurée et c’est une fierté pour la presse burkinabè.

  • Le 13 février 2012 à 11:57, par NABA En réponse à : Infrastructures routières à Bobo-Dioulasso : Les nids de poule, la poussière et l’obscurité, danger de mort

    Comme les Bobolais ne disent rien, la mairie s’en fout.
    Vous avez oublié dans votre article le fait qu’il ya des lampadaires inutiles sur le boulevard de la révolution qui pourraient être redéployés tout simplement.
    Mais je pense qu’il est temps de créer à court terme des gendarmes couchés sur certaines voies bitumées pour reduire les vitesses et partant les accidents, en attendant des solutions plus durables

  • Le 13 février 2012 à 12:34 En réponse à : Infrastructures routières à Bobo-Dioulasso : Les nids de poule, la poussière et l’obscurité, danger de mort

    excellence monsieur le président du Faso
    les bobolais vous ont voté afin que vous trouvez des solutions à leurs problèmes. pendant que vous vous évertuez à trouver des solutions aux grands fléau, ceux qui sont sensé vous soutenir à l’interne vous démarque de vous et pire par leurs actions laisse les populations dire que vous ne faite rien pour elles.
    excellence, vous savez que la commune de bobo souffre par manque d’initiative par ces premiers responsables,aucun projet de développement n’a été initier par cette équipe qui fait aujourd’hui la honte de bobo.
    de ce fait excellence, ne cautionner plus de telle dérive dans le choix de ces personnes incapable, sans initiative, qui ne pense qu’à leur ventre pour diriger une grande ville comme bobo-dsso. faite une enquête de satisfaction à bobo pour juger mes propos. je défis quiconque. attention à 2012 à bobo si se sont les mêmes.

  • Le 13 février 2012 à 12:39, par Le Rambolais En réponse à : Infrastructures routières à Bobo-Dioulasso : Les nids de poule, la poussière et l’obscurité, danger de mort

    Nous demandons au Gouvernement, de faire un effort. Que ça soit à Bobo ou à Ouaga, c’est les mêmes problèmes d’éclairage. Depuis le bitumage de la route de Kamboincé,combien de personnes sont mortes sur cette voie pour defaut d’éclairage. Faites un effort pour palier à ces difficultés que la population rencontre. Le Directeur de la SONABEL, tu fais quoi, ouvre l’oeil sinon le jour que tu sera pas Directeur, tu vas vivre les même souffrances.

  • Le 13 février 2012 à 13:32, par oumou Dilli En réponse à : Infrastructures routières à Bobo-Dioulasso : Les nids de poule, la poussière et l’obscurité, danger de mort

    l’entrée de la ville de Bobo quand on vient de Ouaga est très dangereuse car la voie est très et les gens filent à vivent allure ; la nuit, c’est la catastrophe : l’UE finance une si belle voie sans la lampanter ?????

  • Le 14 février 2012 à 14:11, par TIANLO En réponse à : Infrastructures routières à Bobo-Dioulasso : Les nids de poule, la poussière et l’obscurité, danger de mort

    Toutes les routes qui ont été bitumées lors du cinquantenaire du Burkina Faso sont inachevées, sans raccordement sur les autres voies bitumées.Mais à quant les raccordements de ces voies ?.

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