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20 octobre 2004 : Journée Nationale de la Liberté de la Presse

Publié le mercredi 20 octobre 2004 à 06h50min

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Le 20 octobre 1993, à l’initiative du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) en collaboration avec les organisations professionnelles des médias telles l’AJB, le SYNA TIC et la SEP, une pétition pour la relecture du code de l’information hérité de l’état d’exception a été engagée.

Au terme d’une campagne soutenue, la pétition a recueilli plus de soixante mille signatures auprès des populations et des démocrates de tous horizons. Conformément à l’esprit de la constitution, un projet de loi endossé par l’honorable député Joseph Ki-Zerbo du PDP/PS fut déposé à l’ Assemblée nationale pour une révision du code de la presse très liberticide portant encore les stigmates de l’état d ’ exception.

Après moult tergiversations nées du fait que le gouvernement sous la pression populaire avait lui aussi proposé un projet de loi, l’Assemblée nationale adopta le 30 décembre 1993 la loi actuelle qui régit la presse au Burkina Faso.

Depuis 1998, le Centre National de Presse Norbert Zongo a décidé de commémorer la date du 20 octobre par devoir de mémoire et en souvenir de cette lutte citoyenne pour un code plus républicain.

Loin d’être une perfection, ce code a cependant le mérite d’avoir élargi l’espace d’expression pour les médias en favorisant le pluralisme et la libéralisation des ondes.

En dépit d’un marché national étroit dû au tissu économique faible, en dépit également d’un lectorat réduit et au pouvoir d’achat limité (analphabétisme et, pauvreté obligent !), la presse burkinabè, avec des hauts et des bas, remplit son contrat dans le renforcement de la démocratie.

La loi actuelle sur la presse reste perfectible à bien des égards, aux yeux des hommes des médias. La dépénalisation des délits de presse demeure une préoccupation maintes fois exprimée par les professionnels des médias. Des dispositions réglementaires telles la carte de presse, la convention collective contribueraient à une meilleure structuration du corps et à une opérationnalité efficiente des journalistes sur le terrain.

La presse burkinabè, progressivement s’intègre la radio, les journaux et la télé. On peut saluer à juste titre, sa bonne prestation à des périodes cruciales de l’actualité nationale comme lors du procès de la tentative de putsch en avril 2004.

Mais on doit aussi dénoncer et condamner les menaces, intimidations, violences, interpellations et incarcérations des journalistes. L’année 2004 n’a pas fait exception. C’est pourquoi l’AJB, le SYNATIC et la SEP à travers le Centre National de Presse Norbert Zongo en appellent à une plus grande solidarité entre journalistes, éditeurs et hommes de médias pour une défense efficace de la profession de journaliste et de la liberté de la presse.

Vive la solidarité confraternelle entre hommes des médias !

Vive la liberté de la presse !

Ouagadougou le 20 octobre 2004

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