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Joueuses burkinabé de Malabo : Il n’en reste plus que deux

Publié le vendredi 10 février 2012 à 00h31min

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Une vague de joueuses de football burkinabé était, on s’en souvient encore, partie avec talents et bagages pour l’eldorado équato-guinéen. Elles étaient 7. Habibou Sana, ex-joueuse de Princesse FC du Burkina actuellement sociétaire de Intercontinental, un club du championnat équato-guinéen en fait partie. Aujourd’hui, six ans après, la destination n’attire plus. Ou du moins les footballeuses burkinabé n’y font plus la pluie et le beau temps. Il n’en reste plus que deux joueuses, Sana et Nourrira Kabré, des cologeuses.

Les traces de nos compatriotes joueuses de football en Guinée Equatoriale nous seraient restées invisibles en cette période de CAN. En effet, les championnats nationaux du 2e pays coorganisateur de la CAN sont suspendus. « Nous sommes en ce moment en vacances. Les autres filles sont rentrées. Elles ont préféré aller suivre la CAN chez elles. Nous deux, on a préféré rester sur place pour voir la CAN », a expliqué Nourrira Kabré. Arrivées en 2006, Habibou Sana et Nourrira Kabré étaient en compagnie de cinq autres joueuses dont les sœurs Simporé, Awa Tou, la gardienne de but Farota, Kaltou. Mais l’aventure s’est écourtée entre temps pour certaines d’entre elles. « Le club a libéré certaines d’entre nous. Actuellement seules Nourrira et moi sommes encore là », a précisé Habibou Sana.

Et la joueuse de préciser les conditions de leur séjour. « Nous vivons uniquement de football » note- t-elle. « Le championnat ici est professionnel. Il y a un léger mieux comparativement au Burkina, même si toutes les équipes ne sont pas aussi bien organisées », a révélé Sana. Mais la vie sportive de ces Burkinabè n’est pas si calme et paisible. « Les Guinéennes sont un peu difficiles avec nous. Pour elles, nous autres étrangères, nous venons dans leur club faire main basse sur l’argent qui devait leur revenir que nous rapatrions dans nos pays. Mais elles oublient que c’est une affaire de talents. L’entraîneur ne veut que des résultats. Il ne va utiliser que les joueuses qui peuvent lui donner la victoire. Les notions d’étranger ou national sont secondaires », soutiendra Nourrira Kabré. Mais hors des terrains, Malabo la difficile ce n’est pas quand on s’appelle joueuse de football. Les tracasseries policières, l’obligation de paiement d’une carte de séjour à 500 000 F CFA l’an, les filles disent n’y être pas obligées. « Etant joueuse, la vie est un fleuve tranquille ici. Tu n’as aucun ennui.

Les problèmes sont pour ceux qui sont venus d’eux-mêmes pour se chercher. Nous sommes là par le biais d’un club. C’est cette structure qui a la charge de s’occuper de tout. On ne nous demande pas la carte de résidence qui est exigée à chaque contrôle de police. En fait, notre physique indique déjà notre métier. On ne nous contrôle même pas », a clairement mentionné Kabré. Les joueuses, financièrement disent ne pas se plaindre. Mais en cette période de vacances, Sana a préféré trouver un job dans le domaine de l’électricité où elle a des compétences afin de faire face à ses besoins. « Etant présentement en vacances, et n’étant pas rentrée au pays j’ai préféré rester pour travailler. Je suis qualifiée dans le domaine de l’électricité. J’ai préféré apprendre un métier qui pourra me servir plus tard ». Kabré par contre est employé dans la restauration. Loin de leur terre natale, l’amour maternel manque énormément à ces filles. Mais pour elle, il fallait partir. « Nous avions été obligées de partir car la version féminine du football au pays n’augurait aucune bonne perspective. A preuve, il n’y a même pas d’équipe nationale », a regretté Habibou Sana.

Et Kabré d’ajouter : « nous n’avons pas pris la nationalité équato-guinéenne car nous tenons à jouer pour notre pays. J’appelle de tous mes vœux qu’une sélection nationale féminine soit mise en place. Nous sommes prêtes à servir notre pays ».

Jérémie NION

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 10 février 2012 à 11:57 En réponse à : Joueuses burkinabé de Malabo : Il n’en reste plus que deux

    ah, le Fasofoot !! Et dire que le tournoi international féminin de Mme karama a permis à la Guinée Equatoriale de se révéler, chose lui ayant même permis de participer à la Coupe du Monde Féminine.
    Faute d’être incapable de ne pouvoir monter une équipe nationale féminine du Burkina, je suis favorable à l’exil de nos joueuses sous d’autres cieux. Certains parleront de patriotisme mais cela est exigible quand la nation propose des conditions propice à sa défense. Grâce à leur exil à Malabo pour y jouer, la plupart ont pu acheter des parcelles et y construire pour leurs parents, acheter des motos et autres. Les perspectives au Faso sont sombres pour elles, sinon obscures. Dommages pour le Faso qui s’est initié des tournois révélateurs, mais qui profitent plus aux autres nations participantes qu’à nos clubs.

  • Le 10 février 2012 à 19:05, par mogossi En réponse à : Joueuses burkinabé de Malabo : Il n’en reste plus que deux

    du courage mes soeurs. Si j’ai un conseil à vous donner si vous avez l’opportunité d’avoir la nationalité equato guineenne ne crachez pas la dessus.Pour preuve, les Konate et autres Kamissoko de l’equipe masculine sont bien originaires de l’Afrique de l’Ouest. Si jouer pour l’equipe nationale peut vous permettre d’ameliorer votre condition , n’hesitez pas un instant. Au Faso, j’ai bien peur que l’equipe nationale soit perdue pour les joueuses de votre generation. Vous voyez comment les gens peinent meme avec les clubs masculins. Sauvez vous et sauvez votre famille, le pays attendra !. Du courage et bonne chance à vous !

  • Le 10 février 2012 à 19:16, par Tienfola En réponse à : Joueuses burkinabé de Malabo : Il n’en reste plus que deux

    Les filles battez vous si vous avez la possiblité d’avoir une autre nationalité pour jouer à la coupe du monde ou d’Afrique ne vous génez même pas. Le patriotisme ne paye plus au Burkina donc chercher vous et épanouissez vous. Dieu vous aide.

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