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Abandon de la pratique de l’excision : Le Burkina plaide pour une résolution des Nations unies

Publié le mercredi 8 février 2012 à 01h39min

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La Secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE) a organisé une conférence publique, le 7 février 2012 à Ouagadougou sur le projet de résolution contre les Mutilations génitales féminines (MGF) à soumettre à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2012. C’était en présence de la Première Dame du Burkina, Mme Chantal Compaoré.

Placée sous le thème :"De Malabo à New York : supportons la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, interdisant les MGF dans le monde", la conférence publique a été animée par le gynécologue, Pr Michel Akotionga et Céline Yoda, ancien ministre de la Promotion de la femme. Elle rentre dans la série d’activités pour commémorer la Journée internationale "Tolérance zéro aux MGF". Selon la ministre de l’Action sociale et de la solidarité nationale, Clémence Traoré/Somé, il s’agit d’informer les partenaires techniques sur le projet de résolution de la lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGF).

En effet, pour la conférencière, Céline Yoda, bien que le Burkina à l’instar d’autres pays a légiféré sur la question de la pratique des MGF, il faut noter que des personnes continuent à exciser. "Malgré les nombreux instruments juridiques, la pratique perdure. Donc il fallait trouver une arme lourde et nous pensons que la résolution en est une. Elle va relancer et donner un nouvel élan à la lutte", a-t-elle souligné. La résolution, a-t-elle poursuivi, est une volonté commune de venir à bout de la pratique des MGF. "C’est le Comité inter africain de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes ayant effets sur les femmes et les enfants (CI-AF), qui a eu l’initiative de la résolution avec d’autres ONG Euronet et l’ONG italienne No peace without justice.

La Première Dame, Chantal Compoaré qui est ambassadrice de bonne volonté du CI-AF, a appuyé le projet de résolution et pris la décision de l’introduire aux Nations unies", a affirmé Céline Yoda. Elle a indiqué que sur 54 Etats africains, seuls 19 ont voté des lois pour interdire la pratique des MGF. Toute chose qui contribue selon la Secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE), Bernadette Bonkoungou à favoriser la pratique de l’excision dans les zones frontalières. Elle a expliqué que des personnes n’hésitent pas à envoyer leurs filles dans les pays qui n’ont pas encore pris de lois sur les MGF afin de ne pas être exposés à la justice. La Première Dame, Chantal Compaoré, présidente d’honneur du SP/CNLPE et ambassadrice de bonne volonté a affiché sa satisfaction quant à la tenue de cette conférence qui pour elle, dénote d’un engagement dans la lutte contre les MGF.

"Les MGF sont un véritable problème pour le Burkina Faso et l’Afrique toute entière. Nous luttons contre la mortalité maternelle et infantile et tous ces aspects rentrent dans ce domaine. La résolution est un engagement auquel ne nous pouvons pas échapper", a mentionné Chantal Compaoré. Les Africains, a-t-elle ajouté, ne sont pas les seuls à pratiquer les MGF. "C’est un problème mondial et les Nations unies seront tout à fait d’accord pour nous accompagner afin d’éliminer les pratiques traditionnelles", soutient-t-elle. Pendant la rencontre, le professeur Michel Akotionga, vice-président d’honneur du CNPLE, a projeté une vidéo sur la pratique des MGF. Des images choquantes sur les MGF accompagnées d’anecdotes ont sanctionné l’intervention du professeur. Des échanges ont également eu lieu entre les conférenciers et les participants.

Des questions qui ont porté sur la prise en charge de la réparation et la reconstitution clitoridienne, le taux de prévalence dans les régions du Burkina, les chances d’aboutissement du projet et la réticence des autres pays à ne pas légiférer sur la question. Le professeur Michel Akotionga a répondu que la prise en charge est gratuite partout dans les centres de santé et s’effectue tous les mercredis à la clinique Suka. Cette prise en charge, selon lui est possible grâce à la Première Dame, Chantal Compaoré et les ONG qui l’accompagnent. Quant au taux de prévalence, Bernadette Bonkoungou a, selon une étude réalisée en 2006, dressé le tableau en classant la province du Passoré, du Soum en tête avec plus de 60%. Les provinces à faible prévalence sont le Boulkiemdé, le Sanguié et la Tapoa qui oscillent entre 16 et 18%. Les pays réticents à l’adoption d’une loi sur les MGF, le font pour des considérations politiques et aussi d’autres raisons. Pour ce qui est des chances de l’adoption de la résolution, Mme Yoda a affirmé qu’il y a du travail à faire et la résolution a toutes les chances d’aboutir.

Boureima SANGA et Lassané OUEDRAOGO (Stagiaire)

Sidwaya

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