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Financement de la SCADD : Les bonnes nouvelles venues de Paris

Publié le mercredi 8 février 2012 à 01h42min

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7496,20 milliards de FCFA, soit 1,483 milliard d’euros. C’est le coût global de l’enveloppe de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) pour la période 2011-2015. Comme on le dit chez nous, c’est au propriétaire du chien enragé de l’immobiliser avant d’espérer que les autres lui viennent en aide. C’est pourquoi l’Etat burkinabè s’est engagé à financer sur ressources propres 63,3% de l’enveloppe et compte sur les ressources extérieures à hauteur de 34,5%. Grâce à la conférence internationale pour la mobilisation des fonds tenue du 1er au 3 février 2012 à Paris bien de partenaires techniques et financiers (PTF) ont annoncé déjà une contribution de 20 650 milliards, soit 96% du montant à rechercher.

En ce mois de février 2012, il fait un froid de canard dans l’Hexagone avec des flocons de neige qui tombe sur Paris. C’est pourtant cette période qu’une dizaine de ministres du Burkina, pays sahélien où les températures tournent actuellement autour de 30°C a choisi pour tenir une conférence internationale pour le financement de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) qui a une vision ambitieuse pour le pays dans les 5 ans à venir, à en juger par l’enveloppe globale de ce référentiel de développement, 7496,20 milliards de nos francs, soit 1,483 milliards d’euros.

Cette stratégie vient remplacer le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), qui a constitué le référentiel central de la politique de développement économique et social du gouvernement sur la période 2000-2010. Instrument d’opérationalisation de la Vision Burkina 2025 par cycles quinquennaux, la SCADD a quatre axes stratégiques pour relever le défi de l’accélération de la croissance et du développement durable.

Ce sont le développement des piliers de la croissance accélérée ; la consolidation du capital humain et la promotion de la protection sociale ; le renforcement de la bonne gouvernance et la prise en compte des priorités transversales dans les politiques et programmes de développement.

C’est pour mobiliser les ressources pour mettre en œuvre ce vaste programme que l’Etat burkinabè, en partenariat avec la Banque mondiale, a tenu du 1er au 3 février 2012 à Paris une conférence internationale qui a réuni tous les partenaires techniques et financiers du Burkina Faso.

Dans un climat glacial qui dictait sa loi dans la capitale française, la délégation burkinabè, conduite par le premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a vite mis du boom au cœur avec les différents intervenants : le directeur général adjoint de la Mondialisation au ministère des Affaires étrangères et européennes de la France, Georges Serre et le directeur des Opérations de la Banque mondiale pour le Burkina, Madani M. Tall.

Le chef de file des PTF, l’ambassadeur Mette Knudsen, chef du département Afrique du ministère des Affaires étrangères du Danemark ; l’ambassadeur-chef de la délégation de l’UE au Burkina, Alain Holleville ; le représentant-résident de la Banque mondiale, Galina Y. Sotirova ; le coordonnateur résident du Système des Nations unies, Pascal Karoreo ; le chef de mission du Fonds monétaire international pour le Burkina Faso, Laure Redifer...

Ils ont tous salué la pertinence de la SCADD en cela qu’elle est le fruit d’une démarche participative (populations, société civile, gouvernement, PTF...) qui intègre les Objectifs du millénaire pour le développement, et l’Etat en a pris la grosse part du financement à plus de 60%. C’est pourquoi ils ont unanimement dit leur adhésion pleine et entière à la SCADD et promis d’être aux côtés du Burkina pour sa mise en œuvre.

Le ministre de l’Economie et des Finances du Burkina, Lucien Marie Noël Bembamba, faisant une présentation du document, a fait un focus sur les résultats et leçons apprises du CSLP, sur les priorités, les besoins de financement et les dispositifs de suivi. Après lui, des présentations sectorielles (ministères de la Santé, de l’Agriculture, des Mines, du Commerce, de la Culture et du Tourisme, de l’Education...) ont permis aux partenaires d’avoir bien d’éclairages sur la vision du Burkina en s’engageant dans cette politique quinquennale.
Le premier ministre a, dans son intervention, souligné les quatre objectifs de la conférence de Paris :

 offrir au gouvernement burkinabè une plate-forme internationale pour présenter la vision et sa stratégie afin d’atteindre les objectifs de croissance et de développement du pays ;
 renforcer l’adhésion de l’ensemble des partenaires aux objectifs de la SCADD et réaffirmer l’appropriation de sa mise en œuvre par le gouvernement ;
 obtenir l’engagement des partenaires techniques et financiers par la mise à disposition des ressources extérieures en complément aux ressources propres de l’Etat ;
 enfin, renforcer l’harmonisation, la cohérence et la prévisibilité des partenaires entre gouvernement, bailleurs bilatéraux et multilatéraux et investisseurs privés.

Quant aux résultats, ils ont été largement atteints, selon Luc Adolphe Tiao, d’autant plus que les partenaires ont massivement répondu à l’invitation, adhéré à la vision de développement de notre pays et se sont engagés à y contribuer à hauteur de 20 650 milliards, soit 96% du montant à rechercher. “Cette conférence a levé la crainte par rapport au financement de la SCADD”, a-t-il conclu. Le secteur privé n’a pas été en reste, et nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

Abdou Karim Sawadogo :Ouaga-Paris-Ouaga

L’Observateur Paalga

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