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Conférence internationale sur le financement de la SCADD : Les engagements de quelques partenaires

Publié le mardi 7 février 2012 à 01h31min

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Les partenaires techniques et financiers du Burkina Faso- bilatéraux et multilatéraux- ont tour à tour, pris la parole pour se prononcer sur la SCADD et la contribution qu’ils comptent apporter. Sidwaya a rencontré quelques uns.

- Alain Holleville, ambassadeur de l’Union européenne au Burkina Faso : « L’effort va se poursuivre »

« Les Européens interviennent d’abord, en tant qu’Etat européen, ensuite en tant qu’Union européenne. La contribution de l’Union européenne au Burkina Faso se fait principalement, par le biais du Fonds européen de développement (FED) qui est le mécanisme d’intervention de l’UE. L’actuel Fonds couvre la période 2008-2013 ; il est doté d’un mondant d’environ 640 millions d’euros, soit environ 430-450 milliards de FCFA. Les principaux secteurs de concentration de ces fonds sont, d’une part, l’interconnectivité (infrastructures, communications, réseau) et d’autre part, la bonne gouvernance (justice, décentralisation, appui aux institutions). La forme de l’appui budgétaire global représente la moitié de cette enveloppe. En 2011, par exemple, l’appui budgétaire de l’Union européenne au Burkina Faso était de 35 milliards FCFA.

Cela signifie que l’apport annuel au Burkina Faso sous forme de dons, se chiffre à environ 80 milliards. Il y a d’autres mécanismes qui viennent s’ajouter tels que les mécanismes d’urgence ou thématiques et qui ont des montants qui varient selon les années. Cet effort va se poursuivre jusqu’à la fin de l’actuel Fonds européen de développement, qui est un mécanisme arrêté d’un commun accord. Pour la période du 11e FED, 2014-2020, nous allons travailler dès cette année, à préparer cette échéance. Mais dans la mesure où la SCADD existe, l’appui de l’Union européenne devrait davantage coller aux priorités contenues dans ce document ».

- Madani Tall, directeur des opérations pour le Burkina Faso à la Banque mondiale : « Toujours disponible »

« Nous avons un document (la SCADD) qui traite des priorités du Burkina Faso, mais aussi un document qui aide le Burkina Faso à se projeter dans l’avenir, vers l’émergence comme objectif principal. La Banque mondiale est un partenaire important et elle n’a pas attendu la SCADD pour intervenir dans un certain nombre de secteurs : l’agriculture, la santé, la lutte contre le SIDA, le développement des infrastructures, la gouvernance économique. Avec la SCADD, la Banque va amplifier ses actions sur les secteurs porteurs de croissance avec un objectif fort, celui de la création d’emplois pour les jeunes. C’est une préoccupation majeure pour le chef de l’Etat, ensuite pour le gouvernement et pour les amis du Burkina Faso. La jeunesse aujourd’hui a besoin de trouver des emplois bien rémunérés et stables.

Nous allons également mettre l’accent sur le financement des infrastructures économiques, le secteur des transports, le secteur routier,…et bien sûr, continuer à appuyer les autorités sur le renforcement des services sociaux de base, afin d’amener le pays le plus près possible des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Nous allons renforcer nos actions en matière de politique de décentralisation, afin de rapprocher la décision des populations, mais aussi de leur donner les ressources nécessaires pour financer les projets qui émanent d’elles. Notre action sera forte dans les trois prochaines années. Nous avons annoncé un financement majeur de 800 millions de dollars, ce qui fait autour de 400 milliards de F CFA au cours d’aujourd’hui. Au-delà du financement, le rôle de la Banque est aussi d’accompagner le gouvernement, de le conseiller, de renforcer les compétences techniques dans plusieurs domaines et de faire profiter au pays des expériences qui ont réussi ailleurs, sur les autres continents ».

- Christian Adovèlandé, président de la BOAD 484 milliards annoncés

« La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est le bras financier de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Nous sommes un partenaire naturel du Burkina Faso. A ce jour, nos engagements en faveur du Burkina Faso s’élèvent à 284 milliards de F CFA pour 82 opérations. Dans le cadre de la SCADD, la BOAD est disposée à mettre à la disposition du Burkina Faso pour les quatre prochaines années, une enveloppe financière de 484 milliards de F CFA. 200 milliards pour des financements directs au profit du secteur public (agriculture, énergie, transport,..) , 100 milliards de F CFA à destination du secteur public marchand (télécommunication, énergie et autres services), 100 milliards de F CFA pour le secteur privé, sous forme de lignes de refinancement qui permettront de financer la micro-finance et d’autres activités du secteur privé ».

- Mme Birgitte Nygaard Markussen, ambassadeur du Danemark au Burkina Faso et présidente de la Troïka : « Le partenariat public-privé salué »

« Cette conférence est importante. Il s’agit de la promotion internationale du Burkina Faso et de sa stratégie de développement. Les partenaires techniques et financiers au Burkina Faso apportent un soutien financier à la SCADD. Il y a une forte volonté de booster la stratégie vers une implication plus grande du secteur privé et un partenariat public-privé, pour avoir une croissance suffisamment forte susceptible de générer des emplois. Les PTF ont souligné la nécessité de continuer de lutter contre la pauvreté dans le cadre de la SCADD et l’ont félicité pour sa démarche de faire porter la croissance par plusieurs secteurs. Ce qui est susceptible de créer des emplois pour les jeunes. Les PTF estiment également que la lutte contre la fraude et la corruption est importante.

Le Danemark et le Burkina Faso entretiennent un partenariat de plus de trente ans. Nous travaillons dans le domaine de la bonne gouvernance, ce qui signifie par exemple soutien à la presse, protection des droits humains, promotion du rôle de la femme. En plus de cela, nous intervenons dans les secteurs agricole, eau et assainissement où il y a beaucoup de résultats. En 2011, nos décaissements étaient de l’ordre de 31 millions d’euros et je pense que nous aurons les mêmes décaissements en 2012 et l’année suivante ».

Tiergou P DABIRE, envoyé spécial à Paris

Sidwaya

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