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EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

Publié le vendredi 3 février 2012 à 01h15min

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Badaboum ! De l’or à gogo ! Badaboum ! Des problèmes aussi ! Des produits toxiques qui circulent partout, des populations paisibles qui deviennent aigries et agressives, des délinquants qui naissent partout, des enfants qui préfèrent faire l’école … minière, etc. Bref, c’est inquiétant. Sur les sites miniers, industrialisés et formalisés, il n’y a pratiquement pas de problème. En tout cas, moins que sur les sites d’orpaillage où la pagaille règne en maître incontesté. Les permis d’exploitation sont délivrés d’une façon qui laisse à désirer à des gens pas très catholiques qui n’ont qu’un seul but : acheter et rien qu’acheter de l’or. La manière dont cela leur parvient, ce n’est pas leur problème. Que des enfants abandonnent les bancs pour intervenir dans le traitement de l’or, ils s’en lavent les mains.

Que l’environnement se trouve dégradé par ces galeries creusées partout et à l’emporte pièce, cela n’a pas une plus grande valeur que leur dernier mouchoir. Que le cyanure et le mercure se déversent dans les rivières et les barrages et créent à la longue une catastrophe, tant pis, il suffit qu’ils aient leur argent. Grosso modo, ils ne respectent pas les cahiers des charges qu’on leur a imposés. Et l’Etat semble regarder, imperturbable ou impuissant. Il faut que l’Etat se secoue et vivement que la Force spéciale de sécurisation des sites miniers se formalise vite et contribue à remettre de l’ordre dans ce cafouillis. Alors, on saura peut-être ce que les sites d’orpaillage produisent comme or et où est-ce qu’on vend cet or sorti de notre sol.

Car, j’ai l’impression que l’Etat ne sait même pas comment est commercialisé cet or qui semble suivre un circuit parallèle. Autre chose : il faudrait maintenant qu’on tienne compte des populations dans ces sites d’orpaillage. Oui, si ces dernières sont oubliées ou si elles semblent ne rien tirer de cette affaire, ne soyons pas étonnés qu’elles se fâchent et vandalisent. Qu’on se comprenne : je ne cautionne pas cela, mais je dis que pour éviter que cela arrive et qu’on soit obligé d’appeler les forces de l’ordre, mieux vaut corriger le problème dès la base. Ça, c’était pour les sites d’orpaillage. Maintenant, revenons aux sites dits modernes. Qui peut bien me dire combien de tonnes d’or ces gens-là tirent réellement de notre sous-sol ? Nos autorités, nos chers représentants, assistent bien à la coulée de l’or. Mais qui leur a dit que c’est tout ce qui est sorti du sol qu’on fait couler devant eux ?

Hé, hé ! L’Etat, tu te fais exploiter et les Burkinabè avec ! L’Etat se comporte devant les sociétés minières comme un enfant qui veut un gâteau qui se trouve dans la main d’un adulte. Pourtant, le gâteau appartient ici à l’enfant. Il faut bien qu’il en profite. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Et ce qui est vraiment dommage, c’est que l’Etat n’encourage pas non plus la structure qui aurait pu l’aider à mettre de l’ordre dans cette histoire : la société civile. Ailleurs, c’est cette branche de la société qui dit aux sociétés minières ce que l’Etat ne peut pas dire. Voilà ! Il faut donc que l’Etat se réveille. Il faut qu’il réorganise ce secteur. C’est vrai qu’actuellement, le contexte est à la « désobéissance » civile de fait, mais il faut qu’il mette de l’ordre dans l’orpaillage. Il faut ensuite qu’il se virilise un peu plus et permette alors aux Burkinabè de profiter de cette grande richesse qui gît dans les entrailles de leur terre natale, avant qu’elle ne tarisse.

Car, oui, l’or n’est pas inépuisable. Et si nous ne corrigeons pas notre trajectoire actuelle, le jour où l’or finira, notre vaisseau se crashera sur une planète dont le paysage sera le suivant : un environnement désolé et cabossé, des champs encore plus arides, des maladies bizarres dans les bronches des populations, une économie toujours rampante, un sous-sol vide sous une atmosphère de regrets. Un homme prévenu…

Le Fou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 3 février 2012 à 06:07, par wend yam En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

    en vaux deux. Monsieur le fou, s’il vous plait ne soyez pas l’avocat du diable. Le sous sol de notre chere patrie regorge d’or depuis belle lurette, l’exploitation de cette or n’a pas commencer non plus maintenant seulement s’etait organiser et les benefices qui y resultaient profitais aux peuple. Cependant, sous la quatrieme republique, tous les sites minier (meme ceux qui etaient classer comme reserve) sont systematiquement piller par l’etat avec la complicite des societes minier aussi bien nationale qu’internationale. on parle meme de contrat dont l’etat serait beneficiaire de seulement 10 pour cent. Monsieur le fou, sachez que les benefices actuels de l’or profitent tres bien aux gourous de l’etat la preuve en est que leurs enfants lavent les pneux de leurs voiture avec du champagne, alignent des casiers de bierre jusqu’a la hauteur des filles et sont capables de faroter (jetter) sur une fille qui dance 200.000 Fcfa en coupure de 2.000 Fcfa. Il se foutent du peuple mais un jour viendra !!!

    • Le 6 février 2012 à 15:02, par Dams En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

      Monsieur le fou, votre analyse est déplorable. ça se voit que vous n’y connaissez rien en exploitation minière. vous pensez que la logistique et le savoir faire mise en œuvre pour exploiter l’or provient de l’État ? il faut bien que quelqu’un accepte dépenser autant d’argent pour que l’or sorte du sous sol non ? Les sociétés minières ont raison car personne n’est fou pour investir pour que tout le bénéfice aille à l’État. Donc soyons réalistes et ne nous laissons pas dominer par la jalousie des sociétés minières ou des orpailleurs traditionnels

  • Le 3 février 2012 à 09:24, par tifatou En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

    Merci bien le Fou c’est vraiment une triste ralité que nous vivons au Burkina. Pendant qu’on nous dépouille de nos richesses, la vie chère ne fait que prendre de l’ampleur sous le regard impuissant ou toléré de l’Etat. Il faut que quelque chose soit faite avant qu’il ne soit trop tard sinon il y’aura jamais emergence et développement durable non plus pour les générations futures. à bon enttendeur salu

    • Le 3 février 2012 à 17:35 En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

      en lisant les uns et les autres, la pensée générale est que les entreprises minières profitent de l’Etat. et si c’est l’Etat qui profitait de la population ? bien qu’ayant les ressources de l’or l’Etat refuse un partage equitable !! sinon pourquoi refusé de dissocier la caisse pour les revenus de l’or et la caisse commune ?? REFLEXION A MENER !!!!!!!!!!

  • Le 3 février 2012 à 10:28, par Kabakoden En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

    Au lieu de : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter,
    Dire : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : Ils ont organisé le pillage de l’Etat.
    En réalité ils ont tout monté de sorte que ce sont des individus qui engrangent tout le bénéfice des mânes aurifère du Burkina Faso. Ils s’enrichissent à coup de milliards, possèdent des cantines de milliards, beaucoup plus que G., ils sont pires que G. Il s’agit d’un pillage scientifique et systématique des ressources minières du Burkina Faso. Ils sont à l’économie nationale ce qu’est le SIDA à l’organisme humain. Des virus.

    • Le 3 février 2012 à 13:33, par Vigilence En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

      Merci chers internautes pour ces messages. Malheureusement comme beaucoup l’ont souligné tantot, notre pays a été vendu et actuellement on assiste à un pillage systématique de nos richesses.Que l’Etat nous dise,(s’il existe encore un Etat au Faso ?)publiquement les contenus des contrats signés avec les sociétés minières. c’est honteux, ecoeurant et voire inadmissible de voir souffrir les populations locales vivant autour de ces sites. ailleurs, la première des choses consisterait à les satisfaire avec des réalisations claires.
      Certains hommes politiques sont meme proprietaires de certains sites miniers artisanales. Allez-y comprendre quelque chose.
      Mais la revolution ne tardera pas, .......

  • Le 3 février 2012 à 11:23, par OBIT En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

    C’est très déplorable. Et quand on voit le ministre des mines qui se réjouit parce qu’on a eu 123 milliard de francs l’année passé contre plus de 800 milliard qui est dans les poches des sociétés d’extraction !!! on est ou là, l’ère colonial était mieux. L’or là, c’est pour nous, pourquoi pour ceux qui ont du pétrole, c’est plus de 50% pour le pays, et le reste pour la société et pour l’or, on ne fait pas pareil ? Nous sommes exploité avec tout nos intellectuel à coté ! A moins que les dessous de table ne soit plus conséquents que ce qui est officiel !!!

    • Le 3 février 2012 à 13:04 En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

      moi je m’en fou pcq suis pas un reveur et j’attends rien de l’argent de l’or mais ce qui m’inquiète c’est la suite quand ils auront tout pillé le sous sol avec tous ces produits toxiques partout et ces gros trous qui balafrent notre beau pays d’est en l’ouest,du sud au nord en passant par le plateau central
      c’est triste et faut arreter ce génocide ecologique et sanitaire

  • Le 3 février 2012 à 13:33, par indjaba En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

    Est ce que toutes ces sociétés minières appartiennent vraiment à des sociétés étrangères ?Pas sûr. Les sociétés Sud Africaines, canadiennes, australiennes etc. Qui sont souvent citées comme propriétaires de telles ou telles sites miniers ne sont elles pas souvent des pètes nom ? possible. Pourquoi le ministère des mines est toujours géré par des ministres amis de la F......?Un ami fidèle qui aussi son compte couvre et camoufle toujours mieux les choses flou. Pourquoi l’état ne nationalise pas certains sites puisque le coût de l’or ne fait que grimper ? Dans la 4ème république, Le développement individuel prime sur le développement de la nation d’où le développement de l’égoïsme des Guiros et assimilés Etc etc. En tout cas il y’a anguille sous roche du côté de l’or et je crois que c’est tout ça qui justifie le refus de l’alternance car si un groupe de nouveaux dirigeants plus intègres remplacent l’actuel groupe au pouvoir et essaie de gratter un peu sur la gestion de l’or, des deniers publics et autres biens étatiques, il y aura une véritable chasse aux sorcières et certains vont mal passer leur retraite. Conclusion il y aura jamais alternance. Si modification de l’article 37 coince, les gens vont fomenter un pseudo coup de force pour permettre à d’autres amis complices tapis dans l’armée de monter et de protéger la mafia jusqu’à la fin du séjour sur terre des acteurs de cette mafia. Mais andjaba !!

  • Le 3 février 2012 à 13:58, par LeJuste En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

    Quand je lie cet article,je pense à tous les travailleurs de Essakane S.A qui ont de manière légale dit non aux heures supplémentaires que leur fesait faire leur employeur sans les donner ce qu’il doit.
    Aujourd’hui beaucoup sont actuellement en mise à pied avec comme prétexte l’article 32.Pas de salaire non plus rien de claire à l’horizon,malgré qu’ils ont raisons, l’inspection du travail à reconnu cela.
    Des étrangers viennent faire de l’injustice à des autocktones dans leurs propres patrie. L’Etat qui à "bouffé" ne dit rien non plus.
    Mais tout se paie ici bas, courage à vous cher travailleurs d’Essakane S.A à qui l’injustice à été commis.

  • Le 3 février 2012 à 14:01, par yisso En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

    belle article, mieux le gouverenement gagnerait à établir des cahiers de charges assez clairs, profiter désenclaver certaines zones avec tout ce qu’il ya comme effet bénéfiques. Cela devrait être les conditions minimales à négocier avant toute exploitation.

  • Le 3 février 2012 à 14:04 En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

    Des contrats ou la part de l’État est seulement de 10% ?!!!?
    Autant ne rien prendre.
    Il ne faut pas raconter des histoires juste pour énerver les gens.
    à moins de 40% pour l’État, je ne trouve pas ça équitable.

  • Le 3 février 2012 à 14:06, par sam moïse En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

    Des contrats ou la part de l’État est seulement de 10% ?!!!?
    Autant ne rien prendre.
    Il ne faut pas raconter des histoires juste pour énerver les gens.
    à moins de 40% pour l’État, je ne trouve pas ça équitable.

    • Le 3 février 2012 à 16:07, par DK En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

      vous pensez réellement qu’il nous dise la vérité ? vous pensez qu’ils ne sont pas conscients ? En fait c’est ce qu’ils nous font croire soient réaliste qui est fou. l’argent on retrouver n’importe où c’est des deal bizzare comme ça ils nous vol eux tous. ils se partagent notre argent

  • Le 6 février 2012 à 22:27, par Tuenmavé En réponse à : EXPLOITATION DE L’OR AU BURKINA : L’Etat se laisse exploiter

    Pour ceux qui s’indignent, l’Etat ne gagne même pas 10%. Le taux officel communiqué dans les rapports du Gouvernement c’est 5%.
    Maintenant, pour la discussion, ou vous acceptez cela et les investisseurs viennent, ou vous refusez et il vous faut trouver les moyens d’exploiter vous-mêmes. Le Burkina n’étant pas cridible (justice non indépendante, didacture, corruption, concussion entre politique et économie, etc.) en somme un climat des affaires globalement jugé peu fiable (même si le rapport "doing busisnes" de la Banque Mondiale tend à dire le contraire), c’est trop risqué d’y investir. Alors pour le faire à moindre coût il faut gagner beaucoup en peu de temps avant que les choses ne se gatent. C’est la lecture que je vous propose d’avoir de cette situation. Au Ghana et au Mali voisins, l’Etat gagne 25 et 20%. Ce sont des pays auxquels les investisseurs font confiance. Il savent qu’en cas de difficulté, il y a une justice impartiale qui traitera du déférend.

    Si nous voulons gagner plus, il nous faut travailler à rendre le climat des affaires plus fiable, c’est à dire plus d’indépendance de la justice, moins de corruption, etc.
    On peut espérer que les crises de 2011, nous ont mis sur la voie de réaliser cela. A nos dirigeants d’avoir bien compris le message et de s’incire désormais dans cette quête.
    Tuenmavé

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