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Aristide Bancé : « Je ne suis pas sorti avec une fille à la veille de notre match contre la Côte d’Ivoire »

Publié le vendredi 3 février 2012 à 01h09min

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Selon la presse ivoirienne, l’attaquant burkinabè Aristide Bancé est sorti avec une fille à la veille du match qui opposait le onze national burkinabè à la Côte d’Ivoire. « Faux », rétorque ce dernier qui crie du reste à une conspiration qui visait à décourager les joueurs burkinabè. C’est du moins ce qu’il affirme dans cette interview accordée à des journalistes burkinabè. Il tire aussi les leçons de la participation des Etalons à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Gabon-Guinée Equatoriale 2012.

Fasozine.com : Quels enseignements tirez-vous de la participation du Burkina Faso à la CAN’2012 ?

Aristide Bancé : La CAN’2012 a été très difficile pour le Burkina Faso. Nous avons commencé la compétition face à une équipe angolaise qui était bien en place. Nous avons malheureusement encaissé deux buts suite à nos propres erreurs qui, du reste, se sont répétées face à la Côte d’Ivoire et au Soudan. Le football est ainsi fait. Mais nous allons travailler plus dur pour la CAN à venir.

Quelle appréciation faites-vous de votre participation à cette CAN ?
Je suis déçu de ma prestation à cette CAN. Cela s’explique peut-être par le fait que je n’ai pas eu la chance d’être aligné comme attaquant de pointe. Tout le monde m’a connu à ce poste. J’ai même eu des discussions avec l’entraineur à ce sujet et il m’a laissé entendre qu’il me préférait comme ailier. En tant que joueur, je n’ai pas grand chose à dire sur les décisions du coach. Il ne me restait plus qu’à donner le meilleur de moi-même. En Bundesliga (championnat allemand), j’ai marqué dix buts au cours de ma première saison avec Mayence. Au Qatar, j’ai marqué des buts et en Turquie où je suis actuellement, je marque toujours des buts. Mais en équipe nationale, je n’ai pas la chance d’être utilisé comme il faut. C’est peut-être ma malchance à cette CAN, que j’ai du reste ratée.

Ne pensez-vous pas avoir prêté le flanc en acceptant de jouer à un poste qui n’est pas habituellement le vôtre ?

Je ne voulais plus réveiller la guéguerre entre nous. Tout le monde se rappelle peut-être des différends qui ont existé entre le coach et moi en 2010. C’est parce que je voyais certaines choses venir que j’avais refusé d’aller en Angola en 2010. Je voulais éviter ce qui m’est arrivé pendant cette CAN. Je m’entends bien avec mes coéquipiers et je ne voulais pas avoir l’impression de pourrir l’atmosphère en m’opposant aux décisions du coach. C’est pour cela que j’ai accepté de jouer comme ailier. Il est maintenant temps de me donner l’occasion d’évoluer en tant qu’attaquant de pointe en équipe nationale. Contre la Côte d’Ivoire, je suis rentré à quinze minutes de la fin et j’ai marqué un but. Si le coach me fait confiance en me faisant jouer, même des bouts de matchs, comme attaquant de pointe, il verra aussi de quoi je suis capable.

Le fait de changer de poste aux joueurs pourrait-il expliquer la débâcle des Etalons à la CAN ?

Je ne peux pas parler pour les autres. Je sais pour ma part que je n’ai pas joué à mon poste habituel. Il y a aussi Mohamed Koffi qui est un milieu de terrain et qui a joué comme latéral droit. Le coach seul peut expliquer ses options tactiques.

La presse ivoirienne a révélé que vous étiez à l’hôtel avec une fille à deux jours du match contre la Côte d’Ivoire ?

Je n’ai pas de commentaires à faire sur cette information. Je suis un professionnel et je ne fais pas ce genre de choses à la veille des matchs. C’est la première fois qu’un journal raconte de telles choses sur moi.

Quel a été votre programme cette nuit-là ?

J’étais à l’hôtel avec mes coéquipiers. Tous les autres sont témoins que je n’ai rien fait de ce qui est dit sur moi. Comment après la défaite contre l’Angola, qui nous a énormément déçus, je pouvais encore faire des choses de ce genre, surtout à la veille de notre match contre la Côte d’Ivoire ? Je pense plutôt que l’information a été divulguée pour démoraliser le groupe avant le match contre la Côte d’Ivoire. C’est aussi ce que pense le groupe.

Comment avez-vous appris qu’il y avait une telle information à votre sujet dans la presse ivoirienne ?

C’est Florent Roamba qui m’a annoncé la nouvelle la veille du match contre la Côte d’Ivoire, alors que j’étais en train manger. Le mal a déjà été fait. Il faut maintenant en tirer des leçons. Je pense que nos autorités ont failli à un moment donné car tout le monde avait accès aux joueurs burkinabè à l’hôtel. Nous connaissions les journalistes burkinabè ainsi que les membres de la délégation qui nous accompagnaient ; mais en plus d’eux, d’autres personnes venaient à l’hôtel. Et il nous était difficile de savoir qui nous voulait du bien ou du mal.

Cette information a-t-elle joué sur votre moral ainsi que sur celui du groupe face à la Côte d’Ivoire ?

Non. Personnellement, je suis resté indifférent en apprenant l’information. J’ai peut-être cette force de faire un black-out sur les mensonges. Je peux également dire que le groupe est resté serein face à la Côte d’Ivoire.

Je suis Burkinabè de père et de mère et je me battrai toujours pour mon pays. Il existe une complémentarité entre les supporters et nous. Ils doivent supporter l’équipe nationale et nous nous devons de jouer pour le Burkina Faso. Il ne faut pas penser que les grandes équipes se sont bâties sans difficultés. Même la Côte d’Ivoire a traversé des moments difficiles avant d’être ce qu’elle est aujourd’hui. Mais nos supporters ne doivent pas nous abandonner au moment où on a le plus besoin d’eux. Car c’est ensemble qu’on pourra bâtir une grande équipe.

JACQUES THÉODORE BALIMA

Fasozine

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