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Elections couplées 2012 : La clef de l’alternance ?

Publié le vendredi 3 février 2012 à 01h13min

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LL’opposition burkinabè joue son va-tout. Dans quelques petits mois, elle devrait connaître son poids réel auprès des populations. Avec une Commission électorale nationale indépendante (CENI) très réceptive aux propositions des acteurs politiques et déterminée à assurer au Faso une élection propre, les opposants n’auront plus l’alibi facile de la fraude. Dans sa démarche de transparence, la CENI a le soutien du gouvernement, qui est prêt à casquer plus de dix milliards, pardon... dix guiros, pour introduire la biométrie dans l’organisation de la prochaine consultation électorale, qui est un scrutin couplé des législatives et des municipales. Le terrain est donc balisé pour que l’opposition sorte enfin la tête de l’eau. Mais les contempteurs de l’enfant terrible de Ziniaré sont-ils vraiment capables de saisir cette opportunité et de bousculer sérieusement le système Compaoré ?

Nombre de Burkinabè et des observateurs avisés de la scène politique en doutent. Et pour cause ! La troupe que conduit l’avocat à la barbichette est comme frappée par une incapacité à parler d’une même voix et à s’entendre sur l’essentiel. Et pourtant, c’est l’un des moyens les plus sûrs de changer la donne politique au Faso.

En effet, l’alternance tant rêvée n’a de chance de se réaliser qu’à travers une maîtrise du Parlement par les formations politiques de l’opposition. Il est, en tout cas, utopique de vouloir faire le changement par le départ de l’enfant terrible de Ziniaré de Kosyam sans au préalable l’avoir contraint à la cohabitation à l’hémicycle. Mais nos opposants ne semblent pas dans cette logique qui leur impose de faire un travail solide à la base à travers des ententes tactiques. Et pourtant, sans une alliance formelle, ils pourront difficilement surmonter la question des moyens de campagne et de l’implantation locale de leurs partis respectifs.
Mais que constate-t-on ? Une opposition dont les membres se vouent une inimitié plus tenace que celle nourrie vis-à-vis des partis au pouvoir. Et pourtant, le contexte politique national marqué par la bruyante sortie de bidasses qui a refroidi les ardeurs des zélés du régime et la toute dernière affaire, celle dite “Guiro”, ont donné de belles opportunités à l’opposition. Hélas, cette dernière n’a pas changé son fusil d’épaule. Chaque membre continue de se tracer son chemin en solo.

On en est même à se demander si la disparition de certaines figures emblématiques n’a pas sonné son glas. Les fins stratèges comme Joseph Ki-Zerbo et les fonceurs comme Issa Tiendrébéogo ayant tiré leur révérence, l’opposition se débat maintenant entre un maître Sankara qui n’arrive pas à décoller sérieusement et qui est comme gagné par l’usure parce que trop souvent exposé aux attaques du pouvoir, des co-sankaristes et des nouveaux venus qui cherchent leur chemin. Que dire alors d’un Hermann devenu insaisissable ? Nongma Ernest Ouédraogo s’est, quant à lui, complètement effacé, alors que le Lion est perçu par l’opinion comme un plaisantin. Qui alors pour porter l’étendard d’une opposition qui gagne ? Devinette à multiples inconnues. Car chacun des opposants porte une étiquette sans qu’on ne déniche du groupe la perle rare.

En dépit de tout ce qu’on peut lui reprocher, le plus légitime reste Bénéwendé Sankara, en sa qualité de chef de file de l’opposition. Laurent Bado, qui a cartonné début janvier avec son interview choc sur l’affaire Guiro, reste le plus bruyant, tandis que, incontestablement, la palme de l’opposant le plus lu revient à Zéphirin Diabré. Ablass-petit-pion, le dernier venu des dissidents CDP, cherche encore à rassurer sur la sincérité de sa lutte au sein de l’opposition.

Adam Igor

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 3 février 2012 à 11:13 En réponse à : Elections couplées 2012 : La clef de l’alternance ?

    Bonjour !
    A mon humble avis, l’incapacité de l’opposition à s’unir s’explique par un problème de mentalité. En effet, si les opposants ont du mal à dépasser leurs divergences pour s’unir, c’est pacque leur manière de voir les choses ne leur permet pas tout simplement.
    Parcequ’on s’entend pas avec un tel on préfère piétiner l’intérêt général pour régler ses comptes avec ce dernier. C’est là tout le malheur de l’opposition Burkinabé.
    Sinon comment expliquer vous par exemple que les sankaristes proches idéologiquement soient si loin les uns des autres pour combattre celui qui a assassiné leur idole.
    L’animosité entre Norbert TIENDREBEOGO et BENEWENDE Sankara dépasse de loin celle entre les Sankaristes et Blaise COMPAORE.
    On peut ne pas être dans le même parti et s’unir de façon circonstancielle pour faire face à un adversaire commun. Par exemple l’opposition pourrait s’unir en 2015 au tour du candidat dont le parti aura réaliser le meilleur score au élections municipales et législatives de 2012.
    Je reconnais que c’est utopique de penser de la sorte car les uns et les autres ne sont prêts de se comporter de la sorte.
    A mon avis il faut tout simplement qu’une certaine génération de politiciens quitte la scène pour assiste à de telles choses.

  • Le 3 février 2012 à 14:03, par John Johnson En réponse à : Elections couplées 2012 : La clef de l’alternance ?

    Bjr a tous, vous ne trouvez pas que 10 milliards est trop pour un tel truc ? pour un pays pauvre vous ne mettez pas ses sous dans la sante ou l’education our pour l’auto suffisance alimentaire ? vraiment le sous development ne fera que s’empirer si vous ne connaissez pas vos priorites. Vous etes aussi aveugle et ignorant que ca ?

    Merci
    un indigne

  • Le 3 février 2012 à 14:09, par John Johnson En réponse à : Elections couplées 2012 : La clef de l’alternance ?

    Il faut arreter de parler d’opposition. Il n’ya pas d’opposition. Chacun veut qlq chose. Sinon la premiere des choses a faire c’est d’abord s’unir ensuite creer une opposition.

    • Le 4 février 2012 à 15:53, par Godgiven En réponse à : Elections couplées 2012 : La clef de l’alternance ?

      Je suis tout à fait d’accord qu’il n y a pas d’opposition ici. Ils sont tellement cramponnés sur le mot lui-même au détriment de la réalité elle même. le soit disant opposition me convainc qu’une fois au pouvoir ce sont leurs intérêts qu’ils vont privilégier. ces fameux intérêts qui font qu’ils ne peuvent pas s’unir. A quand l’opposition ?

  • Le 3 février 2012 à 16:21, par affranchir En réponse à : Elections couplées 2012 : La clef de l’alternance ?

    Adam igor avant d’informer il faut se former et s’informer.
    Celui que tu traites d’ablass petit pion mérite respect,il a été appélé au gov. alors qu’il servait a l’international,et après le gouvernement du faso il a continué ailleurs contrairement à certains qui se font nommer ambassadeurs. vos sources sont a donc revoir,car au lieu d’informer vos intoxiquer et nul doute qu’en se moment vous avez une carte du parti dont vous traitez à tord de dissidents.

  • Le 7 février 2012 à 03:11, par Un Sankariste convaincu et non pas vaincu ! En réponse à : Elections couplées 2012 : La clef de l’alternance ?

    Comme Adam Igor le dit ci bien :
    "...un maître Sankara qui n’arrive pas à décoller sérieusement et qui est comme gagné par l’usure parce que trop souvent exposé aux attaques du pouvoir, des co-sankaristes et des nouveaux venus qui cherchent leur chemin".

    Bénéwendé Sankara ne peut pas décoller et ne décollera jamais, parce qu’il est un personnage ambigu, égaré dans un courant politique qui n’est pas le sien. Conséquence, il patauge et ne convainc personne.

    Porter le nom "Sankara", ne signifie pas "être sankariste", car c’est là le vrai dilemme de l’homme à la barbichette. Entre Bénéwendé Sankara et les "sankaristes", ça sera toujours "je t’aime, moi non plus" tant l’hypocrisie du premier nous convainc de la fourberie de son jeux.

    Tant que les sankaristes ne se débarrasseront pas de ce "Bénéwendé Sankara", leur cote politique ne redécollera jamais...

    A bon entendeur salut !!!

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