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Récupération de résidus de coton : Ces femmes qui se débrouillent

Publié le jeudi 2 février 2012 à 00h30min

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Ces femmes ne sont pas restées les bras-croisés. Installées depuis plus de 20 ans sur un site à Lafiabougou, elles achètent les résidus de coton à la Sofitex, les nettoient, les traitent et les revendent. Les produits obtenus sont de quatre sortes. Nous leur avons rendu visite le mardi 31 janvier 2012.

Le coton fait vivre plus de quatre millions de Burkinabè. C’est sans conteste, au regard des activités connexes à la filière. Assises au soleil pour certaines, à l’ombre des arbres pour d’autres, des femmes s’activent fortement au nettoyage des résidus de coton. Des résidus qu’elles achètent à l’usine d’égrainage de la Sofitex à raison de 25 000 FCFA à 50 000 FCFA (selon la qualité de la fibre) le chargement de Kia (une sorte de mini-car destiné au transport de passagers). Le chargement est alors déversé sur le site de traitement. « C’est notre bureau », ironise une récupératrice âgée d’environ une cinquantaine d’années. Assise sur un tabouret sous le soleil, une assiette dans les mains contenant de petites graines concassées, Fatimata Zerbo s’attelait à les vanner. « Ces graines, a-t-elle expliqué, après le nettoyage sont bien lavées, séchées, puis transformées en poudre.

Cette poudre de couleur jaune sert à la préparation d’une sauce (sauce de graine de coton) ». Un autre produit qui sert d’aliment pour le bétail est aussi obtenu à partir des résidus de coton. Ce qui reste comme déchet sert de fumure pour l’entretien des jardins. Le prix d’achat des résidus varie selon les besoins et la capacité financière des femmes. Le groupe de Fatimata Zerbo n’achète que des résidus de dernière qualité. Contrairement à celui de Rokia Kaboré qui achète des résidus de qualité meilleure. Après le traitement, le produit de première qualité est vendu aux fabricants de tissus « Faso Danfani ». Le second choix est quant à lui destiné à la confection de matelas et de coussins. Et enfin, le troisième produit est destiné à l’alimentation de bétail.

Pour cette dernière catégorie, le sac est revendu entre 3 000 F et 3 500 F CFA. Ces femmes sont souvent aidées par des hommes qui transportent la marchandise à l’abattoir pour la revendre aux éleveurs. D’autres clients se déplacent sur le site. Cette activité, ont-elles confié : « Nous la faisons malgré nous, car il est toujours mieux de faire quelque chose que de rester les bras croisés à la maison ». Les bénéfices semblent insignifiants malgré tous les risques sanitaires inhérents à l’activité. En effet, ces récupératrices sont exposées aux maladies, au regard de la poussière de coton qu’elles inhalent à longueur de journée. Autre difficulté soulevée : la distance du domicile à leur lieu de travail. « Nous sommes pour la plupart âgées.

Certaines quittent Kodéni, Sarfalao, d’autres Colma à pied pour travailler tous les jours ici », indique Rokia Kaboré. Montrant un lot de médicaments (Ndlr : des médicaments de rue), elle confie que « c’est avec ceux-ci que nous arrivons à maintenir le cap ». Afin de mieux organiser leur travail, ces femmes se sont mises en association dénommée « Demba gnouma ». Elles font alors, en plus de la récupération, la savonnerie, la teinture, la fabrication de soumbala. Sur fonds propres. Car disent-elles : « de nos jours, l’achat de résidus n’est plus une mince affaire. En plus d’être chers, ils sont rares ».

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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