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6e Forum Mondial de l’Eau : Le Niger à pied d’œuvre pour réussir sa participation

Publié le lundi 30 janvier 2012 à 15h31min

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Le Niger tient depuis ce vendredi 27 janvier 2012 son Forum national de l’eau et de l’assainissement. Le Forum est organisé par le Ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement dans le cadre de l’Initiative ‘’A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde’’. Cette initiative, soutenue par l’ONG internationale Eau Vive et ses partenaires, vise à aider le Niger dans la préparation de sa participation au prochain Forum Mondial de l’Eau, prévu du 12 au 17 mars 2012 à Marseille en France.

Prennent part à ce forum national nigérien, des acteurs des secteurs publics, parapublics et privés, de la société civile ; des partenaires techniques et financiers, des représentants de la jeunesse, etc. Bref, ils sont plus de200 acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement du pays à se réunir au Palais des Congrès de Niamey
‘’Le Forum National pour l’Eau et l’Assainissement constitue une opportunité supplémentaire offerte à tous les acteurs de l’eau et de l’assainissement et au-delà à notre peuple tout entier, pour écrire d’une même main, le message dont notre pays sera porteur au Forum Mondial de l’Eau de Marseille’’, a indiqué Issoufou Issaka, ministre de l’Hydraulique et de l’Environnement du Niger, dans son allocution d’ouverture de la rencontre.

Outre la formulation d’un message national pour le 6e FME, le présent forum devra permettre de faire un état des lieux et une synthèse des enjeux et contraintes dans le secteur de l’eau et de l’assainissement.

Plusieurs thématiques à aborder

Il est aussi le lieu d’identifier des mesures concrètes et innovantes pour plus d’efficacité dans les actions. Pour ce faire, plusieurs thématiques figurent au menu du Forum qui dure 72 heures. ’’Droit à l’eau et à l’assainissement : Enjeux et perspectives’’. « Eau, sécurité alimentaire et énergétique et promotion des écosystèmes ». ‘’Dégradation des ressources en eau : actions anthropiques et changements climatiques’’. « Gouvernance du secteur eau-hygiène et assainissement ».

‘’Financement du secteur : situation actuelles et solutions alternatives’’.
Différents intervenants ont salué l’initiative de la tenue du présent forum. Le chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur de l’eau et de l’assainissement, Gianni Sartena, a exprimé leur disponibilité à accompagner les efforts des acteurs nigériens ; Pour le directeur de l’Agence Française de Développement (AFD) au Niger, la question de l’accès de tous aux services d’eau et d’assainissement passait par la disponibilité durable des ressources hydrauliques.

Pour sa part, le directeur général adjoint d’Eau Vive, Jean Bosco Bazié, a d’abord félicité le gouvernement nigérien pour avoir adhéré à l’initiative ‘’A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde’’. Et d’exhorter l’ensemble des acteurs de l’eau et de l’assainissement à mieux conjuguer leurs expériences et efforts afin d’aboutir à des conclusions pertinentes et innovantes à même de contribuer au développement du secteur. Le DGA Bazié a réaffirmé la disponibilité d’Eau Vive à apporter son concours.

600 milliards de francs FCA pour l’eau et assainissement

A l’ONG Eau Vive, le ministre nigérien de l’Hydraulique et de l’Environnement a rendu un vibrant hommage pour le grand soutien. Les PTF ont également eu droit à des remerciements de la part de M. Issaka.
A travers une vingtaine de communications programmées, presque toutes les préoccupations liées à la problématique de l’eau et de l’assainissement seront abordées au cours du FNEA de Niamey. Que ce soit sur les plans social, institutionnel, organisationnel ou aux niveaux financier, technique et politique.

Le ministre Issoufou a exprimé toute l’importance que le gouvernement nigérien accorde au secteur de l’eau et de l’assainissement. Une attention particulière qui se traduit au niveau financier pour un engagement de 600 milliards de francs pour le financement du Programme National d’Alimentation en Eau Potable (PN-AEPA), adopté le 23 décembre 2011. Prévu pour la période 2011-2015, ce cadre de référence national devrait permettre de réaliser un certain nombre d’actions afin de booster les indicateurs du secteur en vue de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Il est ainsi question de réaliser 240 000 ouvrages d’assainissement de base liés à l’eau, 14 000 nouveaux points d’eau modernes. Il est également prévu de réhabiliter 8 250 points d’eau existants. Des résultats sont attendus de la mise du PN-AEPA. En milieu urbain, l’objectif est de porter de 2010 à 2015, le taux de desserte en eau potable de 72,7% à 82,5% et celui d’accès aux infrastructures d’assainissement de base à 79%.

En milieu rural, le but est faire passer de 2010 à 2015, le taux de couverture géographique des besoins en eau de 74,6% à 88% et celui d’accès à l’eau potable de 48% à 58%. Le pourcentage de personnes disposant de latrines doit passer de 7% à 25%.

L’or bleu, l’autre richesse du Niger

Parvenir à ces résultats suppose naturellement trouver des solutions aux difficultés rencontrées dans le secteur de l’eau potable et de l’assainissement. En effet, les problèmes sont nombreux. Les actions des différents acteurs ne sont pas suffisamment coordonnées. La plupart des textes juridiques adoptés ne sont pas encore appliqués. Beaucoup de nigériens et même de Niamey, la capitale, n’ont pas toujours accès aux services adéquats d’eau et d’assainissement. Sans oublier les impacts des changements climatiques sur la question de l’eau. Et la pression anthropique sur les ressources hydrauliques qui sont loin d’être inépuisables.

Sur ce dernier point, le Niger, malgré sa situation géographique au cœur du Sahel, dispose d’un important potentiel hydraulique. Au point que les besoins annuels en eau (tous usages confondus) estimés à 300 millions de mètres cubes, sont soutenables sur une longue durée.
A ce jour, moins de 1% des 30 milliards de mètres cubes d’eaux de surface du pays est exploité. Ces eaux renouvelables proviennent essentiellement du fleuve Niger et de ses affluents. De même, seulement moins de 20% des 2,5 milliards de mètres cubes des eaux souterraines sont mobilisés à des fins d’approvisionnement des populations en eau potable et de développement de la petite irrigation. Quant au 2 000 milliards de ressources en eaux souterraine non renouvelables, c’est seulement une infime partie qui est exploitée par les industries minières du nord du pays.

Comme quoi, il n’y a pas que l’uranium au Niger. Il y a aussi l’or bleu qui ne demande qu’à être mieux valorisé et mis au service de tous les citoyens.
Outre les travaux en salles, plusieurs autres activités sont au programme du présent forum national de l’eau et assainissement du Niger qui s’achève ce dimanche. Ces activités sont entre autres : expositions, manifestations culturelles. Nous y reviendrons.

Grégoire B. BAZIE

Envoyé Spécial à Niamey

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