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Pr ADOTEVI SPERO, ancien directeur de l’UNICEF : "L’élite africaine doit être responsable"

Publié le lundi 30 janvier 2012 à 00h41min

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L’association Elites africaines a lancé officiellement ses activités le 28 janvier 2012 à Ouagadougou à travers une conférence sur le thème : "Le rôle des élites africaines dans le développement du continent". Cette conférence a été animée par le professeur Adotevi Spero Stanislas, ancien directeur de l’UNICEF au Burkina à la retraite.

L’élite africaine doit être responsable. Elle doit penser à l’Afrique, croire en elle, la vouloir et travailler pour son développement. Tel doit être son rôle selon le professeur Adotevi Spero Stanislas. Pour lui, l’élite doit oeuvrer à donner au continent noir les moyens d’une parole, une parole africaine qui annonce l’avenir ; une parole sur le présent, qui voit les difficultés que vit le continent mais qui, enfin, ne permet en aucun cas aux Africains de désespérer. Avec les réactions que l’on a pu voir çà et là ces derniers temps, peut-on dire que l’élite africaine joue son rôle ? Avant de répondre à cette question, le professeur Adotevi a d’abord défini l’élite comme un militant, un technicien, bref, quelqu’un qui a foi en quelque chose.

"Dire aujourd’hui que ces élites ont trahi... Non, pas plus que d’autres ! C’est ne pas croire que nous avons les moyens pour nous développer nous-mêmes qui est la trahison", a-t-il confié. Poursuivant la définition de l’élite, le professeur Adotevi dira que l’élite n’est pas une question de diplôme. Tout le monde peut être élite à la condition qu’il sache qu’il est responsable à la fois de lui-même, de son environnement, de sa communauté et de l’avenir de l’Afrique, a-t-il soutenu.

Des consommateurs de mots

Dans la perspective de jeter quelques lignes sur le thème de la conférence afin de susciter un débat pluriel, le professeur Adotevi a fait savoir que les Africains sont des consommateurs de mots des autres. Et d’ajouter qu’à part quelques concepts tels que la négritude, les Africains ne font que répéter alors qu’il faut plutôt en créer. Il a relevé que d’ici 20 ans, l’Europe ne va plus prendre le devant de la scène devant certains pays tels que la Chine. Il y a de bonnes raisons de croire à un meilleur devenir de l’Afrique, a-t-il affirmé. Mais on ne peut, a-t-il prévenu, gagner une bataille en rangs dispersés, il faut s’organiser. Aussi a-t-il salué le regroupement des hommes et femmes autour de l’association Elites africaines.

Il leur a prodigué des conseils en les exhortant à combattre les maux qui minent le développement du continent et surtout à s’intéresser à toutes les questions relatives au développement de leur communauté, du Burkina et de l’Afrique. Le Laarlé Naaba dont la présence a été saluée à la conférence, a aussi encouragé les initiateurs de l’association Elites africaines. Il a souhaité que Dieu et les mânes les accompagnent dans la promotion de la paix, de la justice, de la solidarité et de la démocratie. Le président de l’association Elites africaines, Eric W. Bougouma, a, pour sa part, soutenu que l’association a été créée le 20 mars 2011 par des hommes et des femmes qui veulent apporter leur contribution au développement des pays africains. Il ne s’agit pas, a-t-il précisé, d’hommes et de femmes prétentieux qui pensent qu’ils sont au dessus des autres.

Ce sont des gens qui, a-t-il confié, veulent montrer qu’ils sont sérieux, responsables et qui veulent créer des cadres de réflexion aux fins de booster l’essor du continent africain. Pour réussir leur mission, ils ont mis en place 4 groupes de travail qui vont réfléchir sur les questions sociales, économiques, politiques et scientifiques. Les résultats de ces réflexions, a-t-il mentionné, seront publiés à travers des conférences et des colloques sur les thèmes traités. A l’en croire, quatre conférences sont prévues trimestriellement à cet effet pour se dérouler dans plusieurs pays. Les membres de l’association, a-t-il indiqué, ont aussi prévu de visiter quelques réalisations socio-économiques telles que le pôle de croissance de Bagré, le barrage d’Akossombo au Ghana, etc.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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