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Forum national de l’eau et de l’assainissement du Mali : Des conclusions pertinentes pour le rendez-vous de Marseille

Publié le vendredi 27 janvier 2012 à 01h42min

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Le forum national de l’eau et de l’assainissement du Mali a refermé ses portes le 25 janvier 2012 au centre international de conférences de Bamako. Pendant trois jours, plus de 400 participants ont fait un état des lieux du secteur eau et assainissement et dégager des recommandations fortes afin de ne pas faire de la figuration à Marseille lors du forum mondial de l’eau qui s’y tiendra en mars prochain. C’est le ministre de l’environnement et de l’assainissement, Pr Tiémoko Sangaré qui a présidé la cérémonie officielle de clôture.

Selon Transparency International, plus de 1500 villages du Mali n’ont pas accès à l’eau potable, plus de 10 millions de personnes n’ont pas accès aux services d’assainissement adéquat, des milliers de nouvelles pompes tombent en panne chaque année créant ainsi de pénuries d’eau. Cette crise généralisée serait due à la faible prise en compte de certains aspects de bonne gouvernance. Et ce sont les populations vulnérables qui en pâtissent.

La conférence de Bamako qui s’est tenu en prélude au 6e forum mondial de l’eau à Marseille en mars 2012 a accouché d’un mémorandum assez bien fourni en vue dans la voie vers des solutions appropriées. Accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène, gestion intégrée des ressources en eaux (GIRE) et équilibre des différents usages, financement du secteur, sécurité alimentaire et maîtrise de l’eau, gouvernance et transparence dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, gestion des zones humides et l’environnement ; au total six sessions thématiques et deux sessions spéciales ont ponctué les 72h de travaux de la conférence national de l’eau et de l’assainissement du Mali tenu du 23 au 25 janvier 2012.

L’organisation de ce forum est l’œuvre de l’ONG Eau Vive en partenariat avec l’Etat malien et des partenaires techniques et financiers. Objectif : traduire les préoccupations des populations maliennes énumérées à Bamako à Marseille.

Politiques en matière d’eau et d’assainissement, gouvernance et transparence dans la gestion des ressources hydrauliques locales, gestion des zones humides, gestion des ressources intégrés en eau, jeunesse et mobilisation citoyenne, stratégie de participation du Mali au forum mondial de l’eau, financement du secteur. Pêle-mêle, toutes les problématiques liées à l’eau et à l’assainissement ont été abordées. Avec des discussions passionnées mais enrichissantes. Ce fut une véritable école de communication participative.

En tout cas, les représentants du Mali au forum mondial de Marseille (FME) n’iront pas se tourner les pouces ou faire du tourisme car ils sont très attendus au pays. Ils ont reçu des conseils avisés de spécialistes du secteur de l’eau, des « mises en garde de certains », des encouragements d’autres pour ne pas rentrer bredouille. Le Forum national du Mali qui a réuni plus de 400 participants fut « un espace de mobilisation et d’expression citoyenne, de dialogue ouvert entre les parties prenantes » autour des enjeux de l’eau et de l’assainissement.
Marseille, c’est dans un mois. Conscient des enjeux de cette rencontre mondiale, l’Afrique entend parler d’une même voix. C’est toute la notion qui sous-tend l’initiative « A l’eau l’Afrique, A l’eau le monde » portée par l’ONG Eau Vive.

Responsables de départements ministériels, services techniques déconcentrés de l’Etat, collectivités territoriales, autorités parlementaires, usagers, citoyens, les ONG et associations, les partenaires techniques et financiers nationaux et internationaux, leaders religieux et coutumiers, personnalités artistiques et culturelles, opérateurs publics, privés et associatifs, institutions de recherche et de formation ; bref, la synergie d’actions de toute la chaine est indispensable pour permettre à la « bonne eau » de couler des robinets de tous les ménages du monde et de l’Afrique particulièrement. Mais aussi avoir un cadre de vie plus sain.

Vers une institutionnalisation du forum ?

L’assainissement étant le parent pauvre du secteur, les participants ont recommandé l’institution d’une taxe sur l’eau pour financer ce secteur. Pour une participation efficace et efficiente du Mali au forum mondial de Marseille, les participants se sont accordés sur la nécessité de la mise en place d’un comité de préparation de la délégation ; la prise en compte des différentes catégories d’acteurs dans la constitution de la délégation ; la visibilité du Mali au FME à travers stands, brochures, et autres documents… Ils ont également souhaité l’institutionnalisation du forum national de l’eau afin de permettre un suivi des conclusions et d’assurer la pérennisation du dialogue multi-acteurs. Par ailleurs, les participants ont proposé la mise en place d’un comité de suivi et de mise en œuvre des conclusions et recommandations du présent forum, ainsi que les résolutions du forum mondial de l’eau de Marseille.

En procédant à la clôture des travaux, le ministre de l’environnement et de l’assainissement, Pr Tiémoko Sangaré a assuré les participants du soutien du gouvernement malien afin que les recommandations soient mises en application le plus rapidement.

La rencontre de Bamako a l’avantage d’avoir mis le doigt sur la plaie. Ce qui permettra peut-être de trouver le remède adapté pour guérir le mal. Pari réussi donc pour l’ONG Eau Vive et ses partenaires.

Moussa Diallo, envoyé spécial à Bamako

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